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Test de Monster Boy et le Royaume Maudit : Un hommage pétri de bonnes intentions

11 décembre 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Monster Boy et le Royaume Maudit : Un hommage pétri de bonnes intentions

En résumé

Un ancêtre du jeu vidéo remonte le temps pour s’offrir une véritable cure de jouvence qu’il serait dommage de limiter aux seuls nostalgiques de l’âge d’or des premières consoles Sega. Derrière le projet Monster Boy et le Royaume Maudit, c’est toute l’essence de la série qui refait surface, revisitée à travers le prisme de la modernité sans que le challenge rétro ne perde quoi que ce soit de son caractère authentique.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une direction artistique vraiment séduisante
  • L'exploitation pertinente du modèle « metroidvania »
  • La combinaison des pouvoirs liés aux transformations
  • L'aspect personnalisable relatif aux équipements
  • Une logique de résolution propre à chaque boss
  • Durée de vie plus que décente, même sans viser le 100 %
Les moins
  • Des pics d'exigence parfois inutilement élevés sur certains passages
  • Narration très embryonnaire qui aurait mérité plus d'attention

Notre test détaillé

Conçu avec l’appui du créateur de la série Wonder Boy, Monster Boy et le Royaume Maudit est le fruit d’une gestation de longue durée qui aura fini par aboutir grâce à la motivation des personnes en charge du projet. L’attente en valait-elle la peine ?
Ce test a été réalisé sur une Nintendo Switch.

C’est avec des projets tels que celui-ci que l’on peut prendre la mesure de l’évolution fulgurante du jeu vidéo en l’espace d’un quart de siècle seulement. Ayant laissé son empreinte dans les années 90, la branche des Monster World se prête enfin au jeu du dépoussiérage de luxe grâce aux talents d’orfèvres de Game Atelier qui signe ici un épisode à la fois entièrement original et porteur de l’héritage d’une franchise très appréciée des connaisseurs.

Monster Boy et le Royaume Maudit

Monster World version 2018

Fort d’une direction artistique admirable en termes de finesse graphique et d’harmonie des couleurs, Monster Boy et le Royaume Maudit mise également sur ses animations typiquement cartoon pour nous embarquer instantanément dans son univers. Le petit bonhomme Jin n’occupera toutefois que très brièvement l’écran sous sa forme humanoïde durant l’essentiel de l’aventure, tout le sel de cette épopée fantaisiste résidant dans les transformations incessantes du personnage principal. Rythmée par des confrontations haletantes contre des boss de taille souvent déraisonnable, la progression nous invite à assimiler les avantages inhérents à chaque forme monstrueuse pour comprendre comment forcer la carte du monde à nous dévoiler ses recoins les mieux dissimulés.

Monster Boy et le Royaume Maudit

Le choix des armes

Car même sous l’apparence d’un cochon borgne ronchon, Jin a de la ressource, flairant les power-up à distance et maniant des pouvoirs magiques qu’aucune autre transformation ne permet d’utiliser. S’ils sont intégrés dans le jeu avec intelligence afin de donner un maximum de relief à l’exploration des différentes zones de la map, les sortilèges ne constituent cependant qu’une des composantes du gameplay parmi bien d’autres. À titre d’exemple, c’est seulement sous sa forme de grenouille ou de lion que Jin sera autorisé à recourir à son équipement. La multiplicité des armes et accessoires nous ouvre alors les portes d’une customisation d’autant plus intéressante qu’elle nous oblige à faire des choix en matière d’optimisation. Car à moins de se lancer pour plus d’une vingtaine d’heures de jeu en quête de l’ensemble des gemmes précieuses cachées aux quatre coins des niveaux, l’impossibilité d’améliorer toutes les pièces d’équipement à la fois nous prive logiquement de certains effets susceptibles de nous octroyer des avantages significatifs. En cela, Monster Boy et le Royaume Maudit trouve déjà matière à rendre notre expérience de jeu unique selon les priorités que l’on choisira d’accorder à tel ou tel aspect de l’évolution du héros.

Monster Boy et le Royaume Maudit

Zootopie

En héritant de formes et de capacités toujours plus nombreuses et complémentaires au gré de nos exploits, de nouvelles possibilités d’interactions s’offrent régulièrement à nous. Celles-ci peuvent aussi bien survenir de manière totalement optionnelle en débouchant sur des trésors enfouis que lors des confrontations avec des boss aux patterns résolument rétro. Plus on se rapproche des zones dangereuses de fin de partie et plus le titre nous force à jongler rapidement et astucieusement entre l’ensemble de ces transformations, aucune n’étant à sous-estimer. Même privée de magie et d’équipement, la forme de serpent est d’ailleurs loin d’être la plus insignifiante, sa taille réduite et ses capacités adhésives n’ayant d’égal que son venin à usages multiples. Chaque transformation réserve ainsi son lot de surprises en ne se réduisant pas à une seule et unique aptitude qui serait exploitée de manière trop évidente tout au long du jeu.

Monster Boy et le Royaume Maudit

Héros mutant polyvalent

Par conséquent, l’efficacité du soft réside en grande partie dans sa propension à nous inciter à balayer en permanence la totalité des capacités de chaque créature, quitte parfois à pousser peut-être un peu trop loin le degré d’exigence requis pour surmonter certains passages délicats. Car sous ses dehors enfantins, Monster Boy et le Royaume Maudit n’est pas nécessairement un jeu facile, ses pics de difficulté étant aussi là pour nous inciter à revenir dans les régions déjà parcourues en quête d’améliorations bien dissimulées. À défaut de posséder un niveau de maîtrise de surdoué, le joueur lambda aura donc tout intérêt à aborder le challenge avec prudence en se blindant de bonus récoltés à la sueur de son front pour renforcer ses aptitudes offensives et défensives. Et c’est justement le but recherché par les créateurs du jeu qui souhaitent que l’on aborde le titre avec le désir d’en percer les mille et un secrets !

Conclusion

Un ancêtre du jeu vidéo remonte le temps pour s’offrir une véritable cure de jouvence qu’il serait dommage de limiter aux seuls nostalgiques de l’âge d’or des premières consoles Sega. Derrière le projet Monster Boy et le Royaume Maudit, c’est toute l’essence de la série qui refait surface, revisitée à travers le prisme de la modernité sans que le challenge rétro ne perde quoi que ce soit de son caractère authentique.

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