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Test de Flipping Death : Les vivants n’ont qu’à bien se tenir

13 août 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Flipping Death : Les vivants n'ont qu'à bien se tenir

En résumé

S’il vient se ranger facilement parmi les jeux d’aventure les plus absurdes que l’on ait vus ces dernières années, Flipping Death interpelle également pour l’originalité de son principe de manipulation des âmes. D’assez courte durée, le voyage singulier qu’il nous offre s’apprécie aisément à condition de ne pas se laisser rebuter par l’absence de logique qui caractérise l’essentiel des énigmes du jeu.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une direction artistique hallucinée
  • La bascule entre les deux mondes
  • Le principe du contrôle des âmes
  • Un humour absurde impossible à anticiper
  • Les indices visuels facultatifs, souvent utiles
  • Des défis optionnels qui mènent à des gags détournés
Les moins
  • Un concept qui tourne un petit peu en rond
  • La mauvaise synchronisation des sous-titres
  • Des musiques peu nombreuses qui lassent vite
  • Une durée de vie un peu faible, même en visant la totalité des défis

Notre test détaillé

Issu de l’imagination farfelue des créateurs de Stick it to the Man, Flipping Death convoque une galerie de figures déjantées dans une aventure où la mort n’est jamais bien loin. Et si la grande faucheuse était un imposteur ?
(Ce test a été effectué sur Nintendo Switch.)

Reprenant l’orientation visuelle singulière de Stick it to the Man, le nouveau titre du studio Zoink! affiche une direction artistique qui, à elle seule, pourra diviser les joueurs. Elle a néanmoins le mérite d’annoncer la tonalité du jeu qui, sous des dehors très « burtoniens », se distingue bien vite par son humour acide et ses protagonistes biscornus. Dans des circonstances rocambolesques, Penny, l’héroïne que l’on incarne, se retrouve parachutée dans l’enveloppe physique de la Mort personnifiée, empruntant sa faux pour semer la zizanie dans le monde des vivants.

test labofnac Flipping Death

Au secours, les vivants !

En héritant du pouvoir de jongler à tout moment entre ces deux mondes qui se superposent, le joueur est invité à venir démêler les situations les plus farfelues pour servir à la fois les objectifs personnels de Penny et ceux des vivants. Au cœur du gameplay de Flipping Death, le principe du contrôle des âmes nous autorise non seulement à lire dans les pensées des hôtes que l’on choisit, mais surtout à prendre possession de leur corps. Autrement dit, il devient possible de les guider là où on le souhaite pour mettre à profit les capacités qui leur sont propres. Par exemple, seul un individu aux bras extensibles pourra activer des boutons perchés en hauteur, là où seul un urgentiste saura réanimer une victime plongée dans le coma.

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Absence de logique

On le voit, le burlesque caractérise les énigmes de Flipping Death, l’absurdité de l’aventure étant telle que l’on galère parfois à comprendre ce que le jeu attend de nous. Impossible à anticiper, l’humour saugrenu constitue ainsi autant un atout qu’un défaut dans le cadre de l’appréciation du titre, le recours aux indices visuels proposés de manière facultative étant souvent la seule manière de comprendre ce qu’il faut accomplir pour progresser. Sous la forme d’images fixes, ces aides optionnelles bienvenues nous aiguillent à la fois vers les personnages qu’il convient de solliciter et sur les rôles qu’ils sont censés jouer. Plus tordues que réellement compliquées, les énigmes ne sont cependant pas toutes aussi inspirées les unes que les autres, les chapitres étant eux-mêmes plutôt inégaux en termes d’efficacité narrative.

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Chat-perché

Il faut également savoir que le titre fait intervenir un zeste de plate-forme action qui pourra peut-être rebuter ceux qui ne s’attendraient qu’à un pur jeu d’aventure à énigmes. En projetant sa faux dans une direction précise, Penny doit en fait se téléporter afin de collecter des âmes de différentes sortes qui serviront ensuite de monnaie d’échange pour contrôler les vivants. Même si l’habileté requise reste basique, il faut tout de même régulièrement contourner les fantômes hostiles qui cherchent à nous voler nos âmes, sauf lorsqu’il est possible de les piéger grâce à certaines interactions. Dans la plupart des cas, il s’agira d’affiner sa maîtrise de la téléportation pour parvenir à récupérer une série de bonus en temps limité, sachant que cela est régulièrement imposé dans le cadre de la progression.

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Un peu léger

Intégralement traduit en français, le jeu souffre cependant d’une mauvaise synchronisation des sous-titres qui s’affichent trop rapidement sans respecter le timing de diction des doubleurs anglais. Ce souci sera peut-être corrigé lors d’une prochaine mise à jour, mais rien n’est moins sûr. Par ailleurs, le faible nombre de morceaux musicaux entraîne une certaine lassitude, à l’image des trois notes de saxophone qui tournent en boucle dans le chapitre trois. On pourra enfin juger un peu courte la durée de vie du jeu par rapport à la vingtaine d’euros qu’il réclame à l’achat, certains chapitres étant extrêmement courts là où d’autres nous obligent à arpenter pendant plus d’une heure les mêmes environnements restreints. On appréciera quand même la proposition annexe qui accompagne l’aventure principale sous la forme de défis optionnels à compléter. Même si cela se résume surtout à des actions spéciales destinées à nous faire découvrir comment on peut exploiter les pouvoirs des vivants de manière détournée, cela suffit à profiter un peu plus longtemps de l’univers si particulier du soft.

Conclusion

S’il vient se ranger facilement parmi les jeux d’aventure les plus absurdes que l’on ait vus ces dernières années, Flipping Death interpelle également pour l’originalité de son principe de manipulation des âmes. D’assez courte durée, le voyage singulier qu’il nous offre s’apprécie aisément à condition de ne pas se laisser rebuter par l’absence de logique qui caractérise l’essentiel des énigmes du jeu.

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