Les 10 premiers romans de la rentrée à ne pas rater

Qui dit rentrée littéraire, dit aussi premiers romans. Nous avons sélectionné parmi eux 10 auteurs francophones qui viennent des quatre coins du monde : de France bien sûr, mais aussi du Canada, de Bulgarie, des Comores, d’Iran ou du Burundi. De l’humour pour beaucoup, mais aussi de la tendresse, de la sensualité, du drame et de la folie, par dix belles plumes à découvrir.

Sauve qui peut (la révolution), Thierry Froger (Actes Sud)

Juin 1989. Dans le cadre des festivités du bicentenaire de la Révolution française, le ministère de la culture commande un film au cinéaste Jean-Luc Godard. Il reprend alors contact avec un ami historien qui prépare un livre sur Danton. C’est l’occasion pour JLG d’une parenthèse sur les bords de Loire chez son ami, où il fait la connaissance de sa fille Rose. Mais c’est aussi le prétexte pour l’auteur de réflexions sur la création au cinéma, en peinture, et sur le sort réservé aux révolutions dans l’histoire et dans les consciences.

Féminine, Émilie Guillaumin (Fayard)

Une jeune femme, qui trouve son quotidien trop terne, s’engage dans l’armée française dans l’espoir de vivre une vie plus intense. Une fois engagée, elle déchante un peu et découvre la routine, le poids de la hiérarchie, l’aliénation, mais aussi un cadre et des aspects enivrants. Émilie Guillaumin s’est beaucoup inspirée de sa propre expérience. En effet, après des études de lettres à la Sorbonne et un emploi de journaliste, elle a passé un an et demi dans l’armée française avant d’exercer divers métiers en Floride. 

L’Année la plus longue, Daniel Grenier (Flammarion)

Voici un premier roman francophone qui nous vient du Canada. Pour Daniel Grenier, l’année la plus longue dure en fait quatre ans, puisque son héros Thomas Langlois est né un 29 février, comme son aïeul Aimé Bolduc, qui ne fête son anniversaire que tous les quatre ans et a vieilli quatre fois moins vite que le reste des mortels. Le lecteur est ainsi le témoin de nombreux événements historiques, de la prise de Québec par les Britanniques en 1759, jusqu’au 11 septembre 2001. Une grande fresque qui fait voyager dans le temps et à travers le Canada. 

Les Cosmonautes ne font que passer, Elitza Gueorguieva (Gallimard)

Voici le 1^er roman très drôle et décalé d’une jeune auteure d’origine bulgare, formée à l’écriture à l’université de Paris-VIII. Plusieurs histoires se mêlent dans cette fresque en partie autobiographique : celle du cosmonaute Youri Gagarine, venu un jour planter un arbre dans l’école d’Elitza, et celle de la petite fille qui cherche à découvrir qui était ce héros de la conquête spatiale, et pourquoi dans son pays tous les enfants rêvaient de devenir cosmonautes. La société bulgare durant l’ère soviétique, vue à travers les yeux d’une enfant. 

Petit Pays, Gaël Faye (Grasset)

Si Gaël Faye est pour l’instant connu en tant que musicien de rap, son entrée dans le monde de la littérature sera sans doute très remarquée. Dans Petit Pays, il retrace son enfance au Burundi avec son père français, sa mère rwandaise et sa petite sœur Ana. Une existence insouciante, jusqu’au début du conflit qui va embraser cette partie de l’Afrique et aboutir à un terrible génocide. C’est avant tout l’histoire de la perte d’un monde et de l’innocence pour un enfant qui ne trouvera d’exutoire que dans les livres. 

Retrouvez ici notre chronique sur Petit pays

Anguille sous roche, Ali Zamir (Le Tripode)

Ce roman d’un écrivain comorien commence par la fin, celle de son héroïne, Anguille, qui est en train de se noyer et qui se hâte de raconter sa courte mais intense existence. Dans un style très particulier, mais qui fait tout le charme et le sel de ce roman (une longue phrase ponctuée de virgules et beaucoup d’expressions locales), Anguille évoque son histoire d’amour, la dure vie des pêcheurs sur l’île comorienne d’Anjouan, les problèmes politiques. Un roman étonnant et dépaysant. 

Désorientale, Négar Djavadi (Liana Levi)

Kimiâ Sadr a fui l’Iran pour l’Europe avec sa mère et ses sœurs. Depuis dix ans, elle s’est évertuée à tenir à l’écart sa culture d’origine. Il lui a fallu se constituer une identité, faite à la fois de cet héritage qu’elle rejette et de ses propres choix de vie, son métier, son homosexualité, son désir d’enfant. Mais alors qu’elle suit un protocole d’insémination artificielle, le passé refait surface. Elle revient sur son histoire, celle de sa famille et sur le processus de « désorientalisation » qui a fait d’elle ce qu’elle est devenue.

Amours sur mesure, Mathieu Bermann (P.O.L)

Le héros de ce roman aime aimer et ne s’en prive pas. Il a une relation suivie avec Lisa, en parallèle avec ses conquêtes d’un soir ou de quelques soirs : un garçon rencontré dans un bar ou dans un train. Amour, amitié, désir ? Quelle que soit le type de relation, c’est toujours le verbe aimer qu’on utilise et cette imprécision convient au narrateur. Une liaison plus sérieuse de Lisa avec un de ses collègues remet en question ce mode de vie et cette façon d’aimer.