La veille de son concert événement au Stade de France, Jul dévoile D&P à vie, son 33e album studio. Un opus fidèle à son ADN musical, dont plusieurs morceaux seront joués en avant-première devant les 80 000 spectateurs attendus ce 26 avril 2025.
Il fallait bien un lieu à la hauteur de son parcours. Ce 26 avril 2025, Jul investit pour la première fois la scène du Stade de France. Un moment rare, presque cérémoniel, pour un artiste qui a toujours préféré l’efficacité des studios aux longues tournées. Le pari est immense, mais le succès est déjà là : 80 000 spectateurs réunis pour acclamer celui que l’on surnomme l’OVNI.
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À la veille de ce concert d’envergure, Jul a sorti D&P à vie, son nouvel album studio (il avait sorti Inarrêtable en décembre 2024). Dix-sept morceaux, une seule collaboration — avec Le Rat Luciano, icône du rap phocéen, sur le morceau Love & Haine. L’ensemble s’inscrit dans la lignée de sa discographie prolifique et ses 11 ans de carrière : un mélange de titres dansants, de ballades plus mélodieuses et de fulgurances rapées. Deux extraits avaient déjà donné le ton : Phénoménal et 2 coups d’avance.
La continuité plutôt que la rupture
Jul reste fidèle à son style — un style qui divise, mais qui fédère. L’autotune est omniprésent, les thèmes familiers (réussite, rivalités, fidélité à Marseille) et les structures musicales efficaces, sinon novatrices. Sur Wouaw, il mise sur un débit rapide et un phrasé percutant. Cache ta Rolex et Ma puce renouent avec sa veine plus légère et dansante. Le tout fonctionne, sans forcément surprendre.
2 coups d’avance de Jul.
Plusieurs titres explorent une facette plus chantée, parfois intimiste. Sous l’eau et D&P à vie s’appuient sur des guitares, tandis que Mimi esquisse une déclaration d’amour au format pop urbaine. Jul tente aussi un nouveau message personnel dans Je t’aime pour la vie, dédié à sa mère, où il adopte un ton presque fragile.
Quelques prises de risque
L’album contient néanmoins des tentatives plus audacieuses. Bentagya commence par une narration parlée, presque slamée, avant de plonger dans un univers plus sombre, porté par une boucle de piano répétitive et une absence de refrain. Un exercice plus brut, qui met en avant ses capacités de rappeur. Dans J’ai besoin d’air et 442, la plume se tend, le flow s’aiguise, et Jul s’éloigne brièvement de ses habitudes. On note aussi Ils le savent, dont l’introduction chorale et la mélodie atypique donnent un souffle nouveau à l’ensemble.
Phénoménal de Jul.
Avec D&P à vie, Jul signe un disque fidèle à ce qu’il est, sans renier sa formule, mais sans chercher non plus à la renouveler plus profondément. Pour certains, c’est la marque des plus grands. Pour d’autres, celle d’un artiste qui gagnerait à sortir davantage de ses propres rails.
