
Qu’on achète un lave-linge, un réfrigérateur ou un téléviseur, impossible de passer à côté de la désormais bien connue étiquette énergie. Depuis le 20 juin, les tablettes et les smartphones disposent eux aussi d’un tel affichage. Explications de ce qu’il contient.
Pour rappel, l’étiquette énergie a été créée en 1995 dans le but de fournir aux consommateurs européens un outil d’aide au choix de leurs appareils ménagers. Ce « label énergie », comme on l’appelle aussi, est en effet régi par la Commission européenne. Cette étiquette a été étendue à de nombreux équipements du quotidien : ampoules, électroménager, climatiseurs, appareils de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, téléviseurs et moniteurs… Elle a aussi évolué, puisqu’une grande « remise à niveau » a eu lieu en 2021.
On peut rappeler qu’outre un outil d’information à destination des consommateurs, l’étiquette s’accompagne d’exigences d’écoconception adressées aux fabricants. Elle leur impose de faire évoluer leurs équipements constamment. Petit à petit, les appareils les moins performants, appartenant aux moins bonnes classes énergétiques, ne peuvent plus être mis sur le marché.

Le même visuel, avec des classes qui s’étendent de A à G
L’étiquette des tablettes et smartphones – la dernière apparue en date – reprend le visuel bien connu du label : un rectangle blanc avec des flèches colorées représentant les classes énergétiques. Plus on monte vers la classe A, plus la couleur tend vers le vert. Au contraire, plus on descend vers les moins bonnes classes, qui vont jusqu’à G, plus le coloris tire vers le rouge.
Respectant l’esprit d’origine de l’étiquette, l’information la plus visible, qui figure tout en haut, concerne la consommation d’électricité en kWh, accompagnée de la classe énergétique. Si cela semble logique dans le cas d’un réfrigérateur – l’un des appareils électroménagers les plus gourmands en énergie de la maison –, on peut être un peu plus surpris pour un smartphone. La Commission européenne précise qu’à l’échelle de l’Europe, les appareils produits selon cette réglementation permettront d’économiser environ 14 térawattheures (TWh) d’énergie primaire par an d’ici 2030 – une économie collective non négligeable.
On peut également souligner le fait que, contrairement aux appareils de froid, dont les critères d’attribution des meilleures classes se voulaient ultrastrictes quand l’étiquette énergie a été révisée (pour éviter que la classe A soit trop vite atteinte, les classes A+, A++ et A+++ ayant été supprimées), certains smartphones et tablettes obtiennent déjà la classe A.

L’autonomie et les fiches techniques
Selon les catégories, l’étiquette arbore des informations différentes qui concernent les caractéristiques techniques et les performances. Dans le cas des tablettes et smartphones, sous la classe énergétique, au centre de l’étiquette, apparaît l’autonomie de la batterie (en heures et minutes) par cycle pour une pleine charge.
Dans la partie supérieure de l’étiquette, on trouve un QR code renvoyant à la base de données EPREL (European Product Database for Energy Labelling). Celle-ci contient des informations complémentaires concernant l’appareil. Dans le cas des smartphones et tablettes, il s’agit par exemple du système d’exploitation, de la capacité de la batterie en mAh, du type de connectique…
Des informations sur la solidité et la durabilité
Enfin, les quatre pictogrammes figurant dans le bas de l’étiquette donnent des indications sur la durabilité – car, pour rappel, dans le cas spécifique du smartphone, cet étiquetage européen remplace le projet d’indice de durabilité français. À cet emplacement, les consommateurs peuvent comparer :
- la résistance aux chutes accidentelles évaluée par une classe de A à E (comme sur les nouvelles étiquettes des appareils électroménagers). Il s’agit de compter le nombre de chutes auxquelles un appareil peut résister, selon un test normalisé ;
- la réparabilité, accompagnée d’une classe de A à E ;
- la longévité de la batterie, qui correspond au nombre total de cycles de charge qu’elle peut encaisser ;
- le niveau de protection contre la poussière et l’eau (indice IP).
Des obligations d’écoconception associées
Comme évoqué précédemment, l’étiquette énergie est accompagnée de règles d’écoconception imposées aux fabricants. C’est bien le cas pour les smartphones et tablettes.
En ce qui concerne la réparabilité, les fabricants ont des obligations en matière de disponibilité des pièces détachées. Les pièces indispensables au fonctionnement doivent pouvoir être mises à disposition du réparateur rapidement (dans un délai de cinq à dix jours ouvrables) et pendant sept ans après la fin de mise sur le marché de la tablette ou du smartphone.
Les constructeurs ont aussi une obligation concernant la résistance de la batterie. Celle-ci doit pouvoir supporter au moins 800 cycles de charge et décharge tout en conservant au moins 80% de sa capacité initiale, faute de quoi l’équipement ne peut pas être commercialisé.
Concernant l’aspect logiciel, des mises à jour doivent être proposées pendant au moins cinq ans après la fin de la mise sur le marché (à savoir le moment où la dernière unité est produite). Enfin, les réparateurs professionnels doivent tous avoir un accès « non discriminatoire » aux logiciels nécessaires au remplacement.

Quels appareils sont concernés ?
Les smartphones et tablettes mis sur le marché à partir du 20 juin sont soumis à cette nouvelle étiquette, à deux exceptions près. Les smartphones disposant d’un écran flexible ne sont pas concernés, pas plus que les modèles professionnels destinés à « la communication de haute sécurité ». Précisons que le texte officiel doit être réexaminé en 2027, date à laquelle il pourrait être décidé d’étendre l’étiquette aux smartphones pliants.
Rappelons que les distributeurs ont l’obligation d’afficher l’étiquette énergie. Fournie par les fabricants qui la complètent selon des calculs et tests normés, elle doit figurer à proximité du produit au moment de la vente, clairement visible, que ce soit en magasin, en ligne ou même lors de salons. En France, la surveillance de l’affichage et de sa conformité relève de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).