
La nouvelle série de Netflix explore les zones grises d’un empire familial américain, dirigé par un père prêt à tout pour rester à flot, quitte à franchir la ligne. Un récit de fiction directement inspiré du passé de son créateur, Kevin Williamson.
Harlan Buckley navigue en eaux troubles. Dans The Waterfront, nouvelle série dramatique en huit épisodes disponible sur Netflix depuis le 19 juin, Holt McCallany incarne ce patriarche brisé qui tente de sauver l’empire familial de la pêche, au risque de flirter avec l’illégalité. Une plongée dans la criminalité côtière, imaginée par Kevin Williamson, le créateur de Scream et Dawson, qui s’inspire de l’histoire – bien réelle – de son propre père.
Une fiction construite sur un passé
Originaire de Caroline du Nord, Williamson a puisé dans son histoire familiale pour écrire cette série. Dans les années 1980, son père, pêcheur comme Harlan Buckley, voit son activité s’effondrer avec le déclin de l’industrie. Face aux difficultés, il accepte une proposition risquée : transporter de la drogue sur son bateau. « Mon père ne pouvait plus nourrir sa famille. Quelqu’un lui a proposé une mission très lucrative. C’était difficile de dire non », confie-t-il à Tudum.

Le scénario transpose cette réalité dans un contexte contemporain. Williamson précise dans Entertainment Weekly : « Mon père était un homme bien, mais il a fait de mauvaises choses. Il a payé le prix. Il est allé en prison pendant mes années d’université. » Le cinéaste a promis à son père, décédé en 2020, d’attendre sa mort pour développer une série à son sujet. Le souhait de ce dernier : être incarné à l’écran par Kevin Costner. C’est finalement Holt McCallany qui a été choisi, Williamson estimant que l’acteur est « plus proche de lui que quiconque ».
Un « memory piece » entre lumière et ombre
Williamson ne prétend pas livrer une biographie. Il parle plutôt d’un « memory piece », une œuvre inspirée par des souvenirs, où se mêlent émotions, fiction et réalisme. Si la ville de Havenport est inventée, le tournage a eu lieu à Wilmington et Southport, en Caroline du Nord.

Les personnages sont, eux aussi, fictifs. Harlan Buckley n’est pas Ottis Williamson, mais en porte la mémoire. Le récit suit ses efforts pour redresser l’entreprise familiale après les erreurs de son fils Cane (Jake Weary), quitte à se rapprocher de trafiquants douteux. Maria Bello incarne Belle, la mère, et Melissa Benoist, leur fille Bree.
La trame de The Waterfront reprend donc des éléments vécus, comme l’effondrement du secteur, le glissement vers le trafic, ou encore la cellule familiale. Williamson en avait déjà esquissé les contours dans Dawson, où le père de Joey est emprisonné pour trafic de drogue – comme le sien.