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Querer : la série espagnole s’inspire-t-elle d’une histoire vraie ?

12 juin 2025
Par Sarah Dupont
“Querer”, le 12 juin 2025 sur Arte.
“Querer”, le 12 juin 2025 sur Arte. ©Movistar

Par la puissance de son récit, la sobriété de sa mise en scène et la justesse de ses acteurs, Querer trouble. Diffusée sur Arte, la série dépeint une histoire conjugale marquée par des violences invisibles avec un réalisme saisissant.

Après avoir bouleversé les spectateurs espagnols à l’automne dernier sur Movistar+, Querer a trouvé une nouvelle résonance sur Arte, où elle sera diffusée dès ce 12 juin. En quatre épisodes sobres et puissants, la série retrace la lutte d’une femme pour obtenir justice après des décennies de vie conjugale sous emprise. Une histoire si saisissante qu’elle pourrait sembler inspirée d’un fait réel. Mais est-ce réellement le cas ?

Une œuvre de fiction

En réalité, Querer n’est pas l’adaptation d’un cas particulier. Aucun fait divers n’a été porté à l’écran. Mais cette fiction, écrite par Alauda Ruiz de Azúa (qui s’est fait connaître avec son film Lullaby) avec Eduard Solà et Júlia de Paz, s’inspire d’histoires bien réelles, recueillies auprès de victimes de violences conjugales. Le résultat est une fresque intime et très vraisemblable, nourrie par la parole de celles qui ont vécu ce que la série met en scène.

Nagore Aranburu dans Querer.©Nicolás de Assas / Movistar Plus+

Loin de tout effet dramatique outrancier, Querer adopte une mise en scène minimaliste. La violence n’y est jamais montrée frontalement. Ce qui frappe, au contraire, c’est l’absence : de cris, de coups, de marques. Tout repose sur le silence, l’isolement, la peur intériorisée. Le spectateur doit faire l’effort d’écouter, de croire, d’interpréter les silences – à l’image de la justice.

Le combat d’une femme

Miren Torres, interprétée par Nagore Aranburu, décide de quitter son mari Íñigo (Pedro Casablanc) après 30 ans de mariage, et porte plainte pour viol conjugal. Deux fils sont pris en étau : Aitor (Miguel Bernardeau) soutient sa mère, tandis que Jon (Iván Pellicer) la rejette. L’affaire n’éclate pas seulement dans le cadre judiciaire : elle fissure le noyau familial.

Loreto Mauleón dans Querer.©Nicolás de Assas / Movistar Plus+

L’œuvre interroge ainsi la notion de consentement et montre comment la répétition d’actes non désirés, sous couvert de normalité, devient une forme d’abus. Elle révèle aussi l’inadéquation de la justice face à ce type de violences, encore mal reconnues.

Un format court pour une œuvre dense

Saluée au festival Series Mania (Grand Prix 2025) et primée en Espagne aux Premios Feroz et aux Forqué Awards, Querer est une production rare, aux frontières du cinéma social et du drame psychologique. Son format concis, sa rigueur formelle et la justesse de ses interprètes en font une fiction qui ne cherche pas à choquer, mais à éveiller. Sans raconter une histoire vraie, elle raconte une vérité.

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