
Le dernier épisode, diffusé le 26 mai sur Max, a clôturé une saison 2 marquée par la douleur, les choix impossibles et une spirale de violence. Un final tendu, désespéré, qui remet en jeu toutes les certitudes. Attention, cet article révèle des éléments clés de l’intrigue.
Survivre. Venger. Tuer. Et puis quoi ? Ce lundi 26 mai, The Last of Us a refermé sa deuxième saison sur HBO Max avec un septième épisode aussi crépusculaire que tendu. Adaptée de la première moitié de The Last of Us Part II, cette saison a pris le pari de redistribuer les cartes émotionnelles, de tuer ses héros et de faire d’Ellie une figure de tragédie. Le final, aussi noir qu’un ciel d’orage, annonce d’ores et déjà une saison 3 pour la série (confirmée par HBO), qui promet de poursuivre l’exploration vertigineuse de la violence et du pardon.
Un engrenage sans issue
Après un sixième épisode flashback déchirant, dans lequel la série a atteint un sommet émotionnel en révélant les derniers instants partagés entre Ellie et Joel, le septième reprend là où le cinquième s’était arrêté : après l’attaque des infectés intelligents et des Scars, dans les rues dévastées de Seattle.
Dès les premières minutes, la tension est palpable et Ellie, Dina et Jesse tentent de se remettre de leurs blessures. Dina, affaiblie et enceinte, supplie Ellie de rentrer à Jackson, tandis que Jesse, figure salvatrice dans ce chaos, la confronte à son obstination. Mais rien n’y fait : Ellie reste sourde aux appels, prisonnière de la promesse muette faite à Joel, d’un deuil impossible à faire tant que son assassin respire encore.
Le vertige de l’irréparable
Et c’est seule qu’elle atteint l’aquarium, vaste carcasse battue par la tempête. Owen et Mel, membres du groupe d’Abby, deviennent les nouvelles victimes de cette quête à sens unique. L’altercation vire à l’exécution, puis au traumatisme lorsqu’elle découvre le ventre arrondi de la jeune femme. L’instant gèle et Ellie chancelle. La caméra capte le moment précis où l’idéalisme d’une justice personnelle s’effondre dans la fange d’un monde sans loi.

Récupérée par Tommy et Jesse, Ellie retrouve Dina au théâtre. L’apaisement semble alors possible : une parenthèse fragile s’ouvre, laissant entrevoir, fugacement, l’espoir d’un retour à la raison. Mais The Last of Us ne laisse aucun refuge.

Abby surgit, l’arme au poing et abat Jesse. La mise en scène refuse toute grandiloquence : pas de ralenti, pas de musique, juste le fracas sec du réel. La confrontation que la série prépare depuis le premier épisode a enfin lieu. Ellie se fige dans le viseur d’Abby. Le coup de feu retentit et l’écran devient noir.
Retour à Abby
La toute fin, presque cynique, ouvre sur un flashback : deux jours plus tôt, on retrouve Abby du côté des Wolves. Comme dans le jeu, le récit basculera désormais dans une autre perspective. Ce choix, radical, risque de diviser. Peut-on s’attacher à l’assassine de Joel ? Peut-on, surtout, faire de l’antagoniste une nouvelle protagoniste ? The Last of Us répond par l’audace et par une foi inébranlable dans la complexité morale de ses personnages.

Le final refuse la consolation. Il referme la saison avec cette tension qui ne redescend jamais. Si la première saison s’achevait sur un mensonge, la seconde se clôt sur un cri : celui d’une vengeance devenue poison.