Entre scène et pages, Anouk Grinberg poursuit son exploration de la littérature dans un nouvel ouvrage. Ce soir, sur France 5, elle en dévoilera les contours lors de La Grande Librairie.
Anouk Grinberg est l’invitée d’Augustin Trapenard ce soir, dans La Grande Librairie (France 5). À cette occasion, l’actrice française vient présenter Respect, son nouvel ouvrage à paraître aux éditions Julliard le 3 avril. Encore discret sur son contenu, le livre promet d’aborder des thèmes chers à l’autrice. À ses côtés, Camille Kouchner, Marie NDiaye et Manon Garcia composeront un plateau exclusivement féminin, témoignant d’une convergence d’écritures sensibles et puissantes qui interrogent les relations entre les sexes.
Des plateaux de cinéma aux scènes de théâtre
Née en 1963 à Uccle, en Belgique, Anouk Grinberg a grandi dans l’ombre lumineuse de son père, le dramaturge Michel Vinaver. Elle foule les planches dès l’adolescence, à 13 ans, dans Remagen, dirigée par Jacques Lassalle. Formée au théâtre, elle enchaîne les rôles majeurs sous la direction de Richard Foreman, Bernard Sobel ou Alain Françon.
Dans les années 1990, elle devient l’une des muses du réalisateur Bertrand Blier, qui la dirige dans Merci la vie (1991), Un, deux, trois, soleil (1993) et surtout Mon homme (1996), rôle pour lequel elle décroche l’Ours d’argent de la meilleure actrice au Festival de Berlin.
Trois nominations aux César suivent, consacrant son intensité à l’écran. Après une parenthèse théâtrale, elle opère un retour remarqué au cinéma dans les années 2020 : Tromperie d’Arnaud Desplechin, L’innocent de Louis Garrel, puis La nuit du 12 de Dominik Moll. En 2024, elle enchaîne avec Heureux gagnants et Bonnard, Pierre et Marthe.
Une œuvre littéraire en marge et en miroir
Depuis plus de dix ans, Anouk Grinberg écrit. Et pas uniquement des récits. Son œuvre mêle littérature, introspection et transmission. En 2013, elle publie L’orphelin, un premier livre confidentiel. Puis vient Et pourquoi moi je dois parler comme toi ? (2020), un recueil d’écrits bruts où elle donne voix à ceux que l’on n’entend jamais.
Dans Dans le cerveau des comédiens (2021), elle dialogue avec des chercheurs et des acteurs pour percer les mystères du jeu. En 2022, Mon cœur dévoile une facette plus intime, entre mots et dessins, publiés chez Actes Sud. Respect s’inscrit dans cette lignée de textes habités par une recherche constante de justesse, de rupture et de sens.
Une voix qui dérange
Anouk Grinberg n’écrit pas seulement, elle prend position. En octobre 2023, elle déclare publiquement avoir vu Gérard Depardieu avoir des gestes déplacés envers plusieurs femmes : « Je l’ai vu mettre des mains aux fesses à des femmes, leur toucher les seins, le sexe tout en blaguant », affirme-t-elle alors dans la presse. Elle fustige aussi le « silence assourdissant » du milieu du cinéma, évoquant une loi du mutisme qui perdure, et à laquelle elle refuse de se plier.
Lors du procès de Gérard Depardieu en mars 2025, elle est expulsée de la salle d’audience pour avoir exprimé son indignation après les déclarations de la défense. Loin de se taire, elle dénonce son éviction avec ces mots amers : « On m’a virée comme on fait taire les femmes. » Fidèle à son parcours, Grinberg continue de naviguer à contre-courant, faisant de la parole – qu’elle joue, qu’elle écrit ou qu’elle revendique – un instrument de lutte autant qu’un geste artistique.
