
Le jeu culte fait son arrivée sur grand écran le 2 avril en France, au cœur d’une malédiction hollywoodienne que nul ne semble pouvoir briser.
Un film de plus. Pourra-t-il briser la malédiction ? D’après les attentes des fans du jeu, il y a plus de chances pour que Minecraft, attendu dans les salles françaises le 2 avril, rejoigne la longue liste des adaptations ratées de jeux vidéo.
Depuis 30 ans, les tentatives se multiplient et les échecs s’enchaînent. Super Mario Bros. (1993) et Street Fighter (1994) ont ouvert le bal, suivis d’Assassin’s Creed (2016), Warcraft (2016) ou encore Borderlands en 2024. Tous ont buté sur la même difficulté : transposer au cinéma un univers vidéoludique sans trahir son esprit, ni perdre le spectateur en route.
Une nouvelle tentative
Le cinéma américain devrait pourtant avoir retenu la leçon. Car le projet d’un film Minecraft n’est pas nouveau. Maintes fois relancé, reporté, remanié, il voit enfin le jour sous la houlette de Jared Hess (Napoleon Dynamite).

Pour donner vie à l’univers cubique du jeu, le réalisateur s’est entouré d’un casting haut en couleur : Jack Black dans le rôle de Steve, Jason Momoa dans celui de Garrett, Danielle Brooks, Emma Myers, Sebastian Eugene Hansen, Jennifer Coolidge, Kate McKinnon et Jemaine Clement complètent la distribution.
Une isekai déguisé
Le film s’inspire du jeu de type bac à sable imaginé par Markus Persson, alias Notch, puis développé par Mojang Studios. Devenu l’un des plus grands succès de ces 15 dernières années, Minecraft repose sur une absence de narration structurée, laissant au joueur une liberté totale.

Pour le grand écran, l’équipe du film a dû inventer un récit de toutes pièces. Le scénario suit quatre marginaux — Garrett, Henry, Natalie et Dawn — transportés dans l’Overworld via un mystérieux portail. Le monde cubique est menacé par des créatures malveillantes. Pour rentrer chez eux, les protagonistes devront maîtriser l’environnement et faire équipe avec Steve, expert en fabrication.
Un pari financier
Le budget alloué au film, estimé à 150 millions de dollars, traduit l’ampleur du projet. Il s’agit de recréer, en prises de vue réelles et effets spéciaux, l’esthétique si particulière de Minecraft. Pourtant, depuis la diffusion de la première bande-annonce en septembre 2024, les critiques fusent.

Sur les réseaux, les visuels sont jugés « dérangeants » ; certains dénonçant une adaptation trop lisse, trop éloignée de l’esprit originel du jeu. Le site CBR évoque en outre l’usage d’un humour « banal et évident » et un ton général qui « ressemble à un sketch comique ». Ce scepticisme pourrait bien peser sur les premiers chiffres.
Selon Box Office Pro, le long-métrage devrait rapporter entre 55 et 75 millions de dollars lors de son premier week-end. À l’international, les prévisions montent jusqu’à 100 millions, soit un total de 150 à 175 millions. Un seuil correct, mais insuffisant pour garantir la rentabilité. En suivant la règle classique des studios – engranger 2,5 fois le budget de départ – le film devra atteindre au moins 375 millions de dollars pour être considéré comme rentable. Encore faut-il que le public suive. Et que l’univers cubique, célébré pour sa liberté créative, trouve sa place dans le cadre rigide d’un long-métrage. Pour le moment, le pari reste risqué.