
Avant Yellowstone, il y avait 1883. Une fresque brutale et majestueuse qui retrace la genèse de la famille Dutton à travers l’enfer des Grandes Plaines. Ce western, signé Taylor Sheridan et désormais œuvre à part entière, arrive sur Netflix ce 12 mars.
Depuis son lancement en 2018, Yellowstone s’est imposée comme une série incontournable du paysage télévisuel américain. Ce drame familial âpre, porté par Kevin Costner, a transcendé le simple cadre du western moderne pour devenir un véritable phénomène de pop culture.
Pourtant, à ses débuts, le show n’avait pas convaincu la critique anglo-saxonne, qui l’accusait d’être trop brutal, trop conservateur. En France, en revanche, Yellowstone avait immédiatement séduit la presse. Cinq saisons plus tard, la saga a prouvé son hégémonie, et son univers s’est étendu avec plusieurs préquelles. La première d’entre elles, 1883, s’est révélée être une fresque magistrale et débarque sur Netflix ce 12 mars.
Aux origines du mythe Dutton
Diffusée à partir de 2021 sur Paramount+, et désormais accessible sur MyCanal et Prime Video, 1883 s’intéresse aux racines de la famille Dutton. Le créateur Taylor Sheridan y explore l’odyssée de leurs ancêtres à travers l’Ouest sauvage.

Fuyant la pauvreté du Tennessee d’après-guerre civile, James et Margaret Dutton (Tim McGraw et Faith Hill) prennent la route avec leurs enfants Elsa (Isabel May) et John, espérant rejoindre l’Oregon. Mais le voyage s’annonce périlleux : le convoi, encadré par Shea Brennan (Sam Elliott), vétéran brisé et chef de file, affronte maladies, bandits et conflits avec les peuples autochtones. Un portrait sans fard de la conquête de l’Ouest.
Un triomphe critique unanime
Contrairement à Yellowstone, qui avait divisé à son lancement, 1883 a immédiatement conquis la critique. Télérama y voit une version âpre et violente de La petite maison dans la prairie, portée par une narration féminine puissante : « Dans l’univers viril du plus cow-boy des showrunners américains, c’est une adolescente, Elsa Dutton, qui fait le récit de l’épopée originelle. » Plus qu’un simple récit d’aventure, la série sonde les violences et les ambiguïtés de la conquête, avec une mise en scène d’une rare intensité.

Le Monde salue quant à lui une œuvre d’une brutalité implacable, qui « se démarque habilement des récits classiques de la conquête de l’Ouest par son point de vue essentiellement féminin et son parti pris en faveur d’une description radicale, parfois paroxystique, de la violence sur laquelle les États-Unis construisirent leur histoire ».
La presse anglo-saxonne conquise
Variety, de son côté, insiste sur la qualité de la réalisation et la puissance de l’écriture de Taylor Sheridan. Le média décrit la série comme « un rare exemple d’un spin-off qui ne se sent jamais redevable à son matériel source ».
Loin d’un simple produit dérivé, 1883 s’impose comme une œuvre à part entière, sublimée par « des images à la beauté brute, une tension constante et une distribution impeccable ». Sam Elliott, en particulier, est souvent cité comme l’âme du show, son jeu empreint de gravité trouvant un écho parfait dans l’immensité des plaines américaines.