Initialement sortie en 2018, la série américaine a rejoint le catalogue de Netflix le 1ᵉʳ mars, offrant une nouvelle visibilité à ce néo-western avec Kevin Costner.
C’est une arrivée qui fait grand bruit. Depuis le 1ᵉʳ mars, Yellowstone, portée par Kevin Costner, est disponible sur Netflix avec ses quatre premières saisons. Une belle occasion pour le public français de (re)découvrir ce western contemporain. Et pour ceux qui voudraient prolonger l’expérience, 1883, le préquel qui explore les origines de la famille Dutton, sera ajouté au catalogue dès le 12 mars.
Mais comment expliquer cet engouement autour d’une saga qui, en apparence, n’est qu’une histoire de ranch familial menacé ? Certainement parce que, bien plus qu’une fresque sur les grands espaces, Yellowstone est un miroir tendu aux fractures de l’Amérique.
Un néo-western
Lancée en 2018 sur Paramount Network, la série suit la famille Dutton, propriétaire du plus grand ranch du Montana. À la tête de ce domaine immense, John Dutton, patriarche intransigeant, tente de défendre son territoire contre les convoitises des promoteurs immobiliers, les revendications des communautés autochtones et l’ombre menaçante du gouvernement fédéral.
Taylor Sheridan, créateur et scénariste (auteur des scripts de Sicario et Hell or High Water), façonne un drame aux allures de western moderne, où la terre est un enjeu aussi politique qu’émotionnel. Le ranch Dutton devient le théâtre de conflits multiples, oscillant entre enjeux fonciers, luttes de pouvoir et affrontements familiaux, avec des personnages taillés dans le granit : Jamie, l’avocat ambitieux prêt à tout pour s’imposer, Beth, la fille rebelle et impitoyable, ou encore Kayce, vétéran tiraillé entre son passé et son présent.
Une réception contrastée
Si Yellowstone est aujourd’hui devenu un phénomène du genre, son démarrage a pourtant été plus difficile qu’on peut l’imaginer. Lors de sa sortie en 2018, la critique anglo-saxonne s’est en effet montrée réservée. The Guardian dénonçait alors un « gâchis tentaculaire » et une série « gonflée d’ego », pointant du doigt des dialogues caricaturaux et une construction narrative trop lourde. The Hollywood Reporter n’était guère plus tendre, estimant que Yellowstone s’égarait dans un excès de testostérone et de clichés sur la masculinité américaine.
Mais au fil des saisons, le vent a tourné. Notamment du côté de la critique française qui, lors de l’arrivée de la série en France en 2021 sur Salto et 2022 sur TMC, a salué une œuvre riche et authentique. Télérama loue ainsi une production qui, sous son vernis de drame familial, « sublime le rêve américain autant qu’elle le piétine ». Le magazine français met en avant une série à la mise en scène impeccable, où « les grandes plaines du Montana deviennent une arène tragique où s’affrontent les derniers pionniers ».
De son côté, Le Monde salue un récit à la croisée du soap et du western, et qui captive « grâce à son intensité dramatique », malgré quelques « faiblesses d’écriture ». Kevin Costner incarne, avec son charisme taciturne, une figure à la fois héroïque et dépassée par son époque : « Rien que pour ce personnage émouvant d’homme “fort” ébranlé par le lent effondrement du monde autour de lui, Yellowstone mérite qu’on lui consacre quelques soirées », estime ainsi le quotidien.
Un univers en expansion
Avec son succès croissant, l’univers de la série s’est étendu. Après 1883, qui explore les origines des Dutton à l’époque de la conquête de l’Ouest, un autre préquel, 1923, porté par Harrison Ford et Helen Mirren, s’intéresse à la Grande Dépression et ses conséquences sur le ranch.
Taylor Sheridan ne compte pas s’arrêter là : un spin-off situé en 1944 est en préparation, tandis qu’une suite intitulée The Madison devrait voir le jour. Sans oublier une série centrée sur Rip et Beth, duo phare du show original.
