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Virginie Efira en Gisèle Halimi : pourquoi ce casting divise ?

05 février 2025
Par Lisa Muratore
Le casting de Virginie Efira au cœur d'une polémique pour le film “Hors la loi”.
Le casting de Virginie Efira au cœur d'une polémique pour le film “Hors la loi”. ©Denis Marakenko/Shutterstock

Virginie Efira a été choisie pour incarner Gisèle Halimi dans Hors la loi. Un choix de casting qui, depuis son annonce, fait débat notamment vis-à-vis de la représentation des minorités au cinéma.

Le 17 janvier 1975 la France dépénalisait l’avortement sous l’impulsion de Simone Veil, alors ministre de la Santé. Cette loi, depuis inscrite dans la Constitution, a été votée après des débats houleux, des prises de paroles résistantes, mais aussi des affaires judiciaires marquantes qui ont servi d’exemple à cette cause féministe.

Celle de Bobigny 1972 a été l’un marqueurs dans l’adoption du droit à l’avortement. Si cette affaire a déjà fait l’objet d’une bande-dessinée – finaliste du prix BD Fnac France Inter 2025 – ainsi que d’une pièce, elle va également être le cœur du film de Pauline Bureau baptisé Hors la loi. Avec ce premier long-métrage, la cinéaste adapte sa propre pièce montée en 2019, qui revenait alors sur l’affaire Marie-Claire Chevalier, tombée enceinte au début des années 1970 à la suite d’un viol, puis dénoncée pour avortement illégal par son propre agresseur. À l’époque, Gisèle Halimi, avocate franco-tunisienne s’était emparée de ce dossier, ce dernier ayant préparé le terrain pour la promulgation, trois ans plus tard, du droit à l’avortement.

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Un casting polémique

Aujourd’hui, après la littérature et le théâtre, le cinéma s’empare de nouveau de cette histoire. Si l’ensemble du casting reste pour le moment inconnu, Pauline Bureau a cependant déjà trouvé sa Gisèle Halimi, en la personne de Virginie Efira. En effet, l’actrice belge dernièrement à l’affiche de L’amour et les forêts (2023) et de la série Disney+, Tout va bien (2023), prêtera ses traits à la militante et avocate féministe.

Toutefois, et bien que la production du long-métrage insiste sur « l’importance de ces combats dans un contexte où les droits des femmes restent un sujet brûlant », le choix de Virginie Efira fait débat. En effet, depuis l’annonce de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer son casting. Si plusieurs internautes soulignent les talents de comédienne de Virginie Efira, ils regrettent en revanche le « whitewashing » ainsi que « l’invisibilisation de l’identité juive et tunisienne de Gisèle Halimi, en choisissant Virginie Efira, blonde, blanche, et née en Belgique », d’après le Point.

« En tant que jeune avocate franco-algérienne, je me suis tellement identifiée à Gisèle Halimi, à son combat, à sa fougue, à son refus de l’injustice. Et pourtant, une fois de plus, le cinéma français semble nous dire que nos visages n’ont pas leur place pour raconter nos propres histoires », écrit une internaute sur Instagram dans un post rapporté par Madame Figaro, tandis qu’une autre dénonce la sous-représentation des femmes maghrébines au cinéma.

Par ailleurs, si certains internautes auraient préféré voir Leïla Bekhti, Lyna Khoudri ou encore Géraldine Nakache dans le rôle de l’avocate, d’autres appellent Virginie Efira à se retirer du film sur les réseaux sociaux. Pour le moment, la production, tout comme l’actrice, n’ont pas réagi à cette polémique.

Ceci étant dit, ce n’est pas la première fois que Gisèle Halimi est incarnée sur grand écran. Anouk Grinberg dans Le procès de Bobigny (2006), Marina Hands dans Pour Djamila (2012) et Clotilde Courau dans Le viol (2017) ont toutes interprété la grande avocate. Si à l’époque leur casting n’avait pas fait débat, celui d’aujourd’hui montre que le déficit de représentation est un vrai sujet de cinéma.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste