
Le 15 janvier, Jean-Christophe Grangé a surpris lecteurs et critiques en publiant simultanément les deux volets de sa nouvelle œuvre, Sans soleil. Ce diptyque, déjà largement salué, s’impose en tête des ventes et témoigne de l’intérêt toujours vif pour les récits de l’auteur français.
Reconnu comme l’un des plus grands maîtres du polar en France, Jean-Christophe Grangé a marqué l’histoire du thriller avec des œuvres telles que Les rivières pourpres, Le vol des cigognes ou encore Le concile de pierre. Traduit dans une trentaine de langues, l’auteur revient en force en 2025 avec Sans soleil, un diptyque déjà plébiscité par le public et classé parmi les meilleures ventes selon GFK Livres Hebdo : Disco inferno se hisse en 7e position et Le roi des ombres au 14e rang.
Au cœur des années 1980
L’intrigue de Sans soleil débute dans le Paris de 1982, sur les dancefloors, où un tueur en série massacre ses victimes à la machette. À travers les destins entrecroisés de Daniel Ségur, médecin spécialisé dans les maladies infectieuses, Patrick Swift, un inspecteur tourmenté, et Heidi Becker, une jeune lycéenne argentine, Grangé brosse le tableau d’une époque tiraillée entre liesse et tragédie.
Dans une interview pour Le Point, l’auteur se remémore : « J’ai connu cette période, j’avais 16-17 ans. J’ai connu la grande liesse de la rue Sainte-Anne, épicentre des nuits gay. C’était époustouflant. J’avais envie de raconter cette période de fêtes et de faste. » Avant de préciser : « L’arrivée du sida a tout fait voler en éclats. » Un virus qui, omniprésent, prend une place centrale dans son nouvel ouvrage, devenant un personnage à part entière, une menace diffuse et implacable qui hante chaque page.
Si le premier tome explore les nuits parisiennes et l’effervescence des clubs, le second propulse les personnages en Afrique du Nord, puis à Haïti, dans une traque qui mêle violence et introspection. « Pour moi, un polar, c’est un enquêteur qui frappe aux portes et fouille dans de vieilles bibliothèques », a confié l’auteur dans Livres Hebdo, qui refuse l’aspect technologique des enquêtes modernes, privilégiant une approche humaine.
Une nouvelle œuvre applaudie par la critique
Du côté de la presse, tous s’accordent unanimement à saluer Sans soleil, à la hauteur de la réputation de Jean-Christophe Grangé. Libération souligne « un projet massif » et met en lumière la puissance des personnages : « Grangé n’a pas peur de la caricature, les homosexuels sont souvent ‘des langues de pute’ ou des affabulateurs, les Marocains sont louvoyants et les flics marocains incompétents, l’homme blanc aime la peau noire et ‘tarifée‘ ou les actrices pornos. Il n’empêche qu’il sait y faire pour embarquer son lecteur ou sa lectrice dans les tréfonds de l’âme humaine. Et ne jamais lui lâcher la main », note le quotidien.
Quand La Voix du Nord lui attribue la note d’un sans-faute (5/5), Ouest-France salue « un thriller intense et trépidant ». Le journal met en lumière la complexité des personnages, notamment Heidi Becker, décrite comme « blessée, belliqueuse », et souligne l’ampleur de l’intrigue qui explore les ravages du sida, « un monstre sauvage, aveugle et affamé de chair ». Le journal insiste sur la densité émotionnelle du récit, où « peu à peu, le particulier se fond dans le général, le meurtre devient universel ». Le journal conclut en affirmant : « Pied au plancher, Grangé assène les chapitres comme des torgnoles d’interrogatoire. »