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10 livres qui ont marqué 2024

31 décembre 2024
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10 livres qui ont marqué 2024
©Dargaud/Manu Larcenet

La nouvelle garde du roman français, des pépites étrangères, des polars, de la SF et même des essais : retour sur les temps forts de l’année littéraire en dix livres qui ont marqué les esprits.

| Un roman français : La Désinvolture est une bien belle chose, de Philippe Jaenada

En 1953, Jacqueline Harispe, dite Kaki, 20 ans, tombe de la fenêtre d’un hôtel miteux de Montparnasse. Il y a évidemment un mystère à élucider dans le nouveau livre de Philippe Jaenada. Après tout, on a affaire au pape du True Crime à la française. Voilà en tout cas comment, depuis La Petite Femelle (2015) et surtout La Serpe, prix Femina 2017, on aime à décrire la partition jouée par le romancier dans l’orchestre littéraire hexagonal. Mais son œuvre est bien plus qu’un catalogue de faits divers sanglants.

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Elle propose une radioscopie minutieuse, obsessionnelle, d’une époque qui sous couvert de croissance galopante dissimule son lot de secrets et de victimes silencieuses : les malnommées Trente Glorieuses. La Désinvolture est une bien belle chose est une immersion hypnotique dans le Saint-Germain-des-Prés d’après-guerre, refuge d’une jeunesse perdue dont Kaki est l’incarnation tragique, une génération sacrifiée qui doit réapprendre à vivre et à aimer.

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| Un roman étranger : Saison toxique pour le fœtus, de Vera Bogdanova

Un titre, Saison toxique pour le fœtus, et une première phrase, « Personne, chez les Smirnov, n’aurait imaginé qu’un tel malheur puisse arriver », pour vous plonger immédiatement dans l’ambiance de ce livre dérangeant qui raconte l’amour interdit d’Ilia et Jénia, deux cousins devenus le symbole d’une jeunesse russe déboussolée au lendemain de l’éclatement de l’URSS. Trahis par Dacha, sœur jalouse d’Ilia qui fantasme elle aussi sur la belle Jénia, les deux amants voient leur terrible secret révélé.

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Dans un monde où la féminité est une malédiction, c’est Jénia seule qui s’assoit sur le banc des accusés. Poursuivie par la honte, elle décide de fuir à l’autre bout du pays pour changer de vie. Sans pathos, avec une noirceur qui secoue, Vera Bogdnanova fustige la violence systémique d’une société rongée par l’alcool, hantée par un virilisme guerrier, qui décharge depuis trop longtemps sa haine de soi et des autres sur les femmes.

| Un premier roman : Aliène, de Phœbe Hadjimarkos Clarke

Dans son second roman, tout juste récompensé du prix du Livre Inter 2024, Phœbe Hadjimarkos Clarke transforme la campagne française en royaume de l’étrange. Aliène agit comme le prolongement de Tabor (2021), fable survivaliste et roman d’amour lesbien au cœur d’un monde qui se noie.

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Cette fois, c’est la sècheresse qui s’abat sur le hameau dans laquelle Fauvel a trouvé refuge. Militante blessée par un tir de LBD, elle se soigne en gardant la chienne du père de l’une de ses amies. Ou plutôt son clone, puisqu’elle découvre le chien originel empaillé dans le salon. Très vite se dévoile une ruralité inquiétante. La bête grogne, les habitants de la région se font oppressants. Des extraterrestres terrorisent la région. Fauvel sent qu’on la traque, elle se perd dans ses fantasmes, sombre dans la paranoïa. La drogue n’aide pas. Un mauvais trip qui vous retourne le ventre et maltraite votre esprit. Le signe d’un roman de genre réussi.

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| Un essai : Barbès Blues, d’Hajer Ben Boubaker

Hajer Ben Boubaker dynamite la forme convenue de l’essai et le ton souvent plombant des livres de recherche consacrés à l’immigration pour nous offrir l’un des meilleurs livres de la rentrée, un objet inclassable qu’on dévore comme un roman choral. Le pari de cette enfant de Belleville, de Barbès et de la Goutte-d’Or ? Retracer l’histoire des quartiers marqués par l’immigration, qui furent des bastions d’avant-garde des luttes, tout en tirant un fil original, celui des musiques arabes, dont elle a fait son sujet de recherche privilégié.

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Du mythique disquaire Sauviat où l’on pouvait entendre Slimane Azem, premier artiste algérien à recevoir un disque d’or à la success story de Tati chantée par 113, en passant par le cabaret Tam-Tam, on déambule aux côtés de cette historienne d’un nouveau genre dans les rues d’un Paris qui s’est construit au rythme des communautés qu’elle a accueillies.

| Une bande dessinée : La Route, de Cormac McCarthy, par Manu Larcenet

La rencontre entre deux géants ne pouvait déboucher que sur un incroyable morceau de bravoure. Près de dix ans après l’adaptation en BD d’un autre grand roman, Le Rapport de Brodeck, de Philippe Claudel, Manu Larcenet, l’un des plus brillants coups de crayon du 9e art français, se frotte au classique indétrônable du genre postapocalyptique : La Route, de Cormac McCarthy. Un père et son fils déambulent dans les immensités sauvages, désertiques, dévastées, à la recherche d’un refuge, d’un espoir ou alors d’une mort rapide, comme une échappatoire.

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Porté par le coup de crayon lourd et sombre de Manu Larcenet, croquant à merveille un monde réduit en poussière et en cendres, on embarque pour un voyage dystopique terrifiant dominé par les hordes de pillards et les fanatiques religieux adeptes du cannibalisme. La Route confronte le regard d’un adulte brisé qui a vu la civilisation s’effondrer et celui d’un enfant né dans le chaos, mais qui continue, malgré tout, à espérer. Et cette question qui plane sans cesse sur un album de haute volée : l’humanité mérite-t-elle vraiment d’être sauvée ? Manu Larcenet a une réponse très personnelle à vous donner.

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| Une découverte française : Peau-de-sang, d’Audrée Wilhelmy

Audrée Wilhelmy veille comme une bonne fée sur le conte, un genre littéraire injustement tombé en désuétude au royaume des obsessions autofictionnelles et hyperréalistes. Depuis Les Sangs, son premier roman publié en France, en 2015, réécriture charnelle de Barbe-Bleue, l’écrivaine québécoise ne cesse de convoquer l’œuvre de Charles Perrault pour bâtir des univers poétiques et macabres qui s’extraient volontairement de toute réalité pour mieux questionner la violence de nos sociétés, creuser l’intime et le corps du côté des femmes. Comme les héroïnes des contes qu’elle aime à raconter, Audrée Wilhelmy s’est d’ailleurs émancipée du giron de l’ogre Grasset pour trouver refuge au Tripode, une petite maison où règne une forme de magie, réputée pour accueillir les plumes les plus singulières et pour faire germer toujours plus loin leurs imaginaires.

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Pour son nouveau roman, c’est du côté de Peau d’âne qu’elle va puiser. Dans la petite ville isolée et rude de Kangoq, une maison attire tous les regards, celle d’une plumeuse d’oie à la réputation tapageuse, une femme sensuelle, libre et indépendante, une prostituée faiseuse de miracle mise à la marge, mais iconisée. En plus d’être la garante d’une tradition et d’un savoir-faire, elle est au centre des attentions parce qu’elle catalyse tous les désirs d’une communauté. D’un côté, elle assouvit les fantasmes des hommes, riches ou pauvres, notaires ou ouvriers, dans le but salutaire de les apaiser ; de l’autre, elle aide les jeunes femmes à se libérer de la domination masculine en leur apprenant, sous couvert d’une leçon de couture, les voies secrètes du plaisir. Un double jeu et un combat pour l’émancipation féminine qui n’est pas sans danger. Car chaque conte a sa sorcière mal-aimée que le patriarcat s’empresse de brûler.

| Une découverte étrangère : Les Détails, d’Ia Genberg

Et si c’était cela le pouvoir des grands livres : convoquer les souvenirs, se remémorer parfaitement l’instant où l’on a dévoré leurs pages ? Pour l’héroïne d’Ia Genberg, c’est la relecture de La Trilogie new-yorkaise qui va précipiter un voyage dans le temps ébouriffant. Clouée au lit, fiévreuse, elle se replonge dans l’œuvre de Paul Auster et voit débarquer les fantômes de sa vie d’avant. Sa vingtaine dans les années 1990 et ces quatre rencontres qui ont marqué à tout jamais sa vie.

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Déambulation intime et touchante d’une jeune femme gagnée par la mélancolie, Les Détails rappelle par moments le film de Joachim Trier, Julie (en 12 chapitres), et résonne en écho avec Mon année de repos et de détente d’Otessa Moshfegh. Dans une grande fresque vintage, la romancière salue avec nostalgie cette dernière décennie sans Internet, où les relations humaines étaient passagères, fiévreuses, instables et donc forcément inoubliables.

| Une non-fiction : Les Monstres – Séparer l’homme de l’artiste ?, de Claire Dederer

Voilà un livre savoureusement déroutant. Du point de vue de la forme, déjà, parce qu’il correspond à un modèle d’essai à l’américaine, mêlant érudition universitaire, références pop et confessions, qu’on a que trop peu l’occasion de lire ici en France. Mais du point de vue du fond aussi, puisque la journaliste, critique de cinéma et grande lectrice, pose frontalement la question de la séparation de l’homme et de l’artiste en faisant appel à son propre ressenti et en racontant la confrontation perpétuelle entre nos goûts personnels et les exigences morales de la société.

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Claire Dederer est une grande admiratrice du cinéma de Roman Polanski. Elle le connaît sur le bout des doigts et adore les films d’un homme qui « a drogué et sodomisé Samantha Gailey, 13 ans. Voilà, les faits sont irréconciliables ». Comment composer avec cela ? Est-ce mal de continuer d’apprécier les œuvres des hommes qui ont commis des actes impardonnables ? En plongeant loin dans sa propre psyché intérieure, en allant à la rencontre de collègues critiques, d’amis ou en évoquant des souvenirs de famille, mais surtout en multipliant les parallèles avec Wagner, Hemingway, Nabokov ou même J. K. Rowling et Michael Jackson, Claire Dederer tente de répondre à la question en apportant un éclairage intime à un débat qui déchaîne les passions.

| Un roman de science-fiction : Vallée du carnage, de Romain Lucazeau

En plein âge d’or de la science-fiction dystopique, Romain Lucazeau remet au goût du jour un sous-genre plus passionnant encore : l’uchronie. Un gros mot pour désigner ces œuvres qui réécrivent l’histoire à partir d’une bifurcation significative du passé. Dans la lignée de son diptyque Latium, space opera où l’Empire romain a survécu dans un univers apocalyptique robotisé, Vallée du carnage met en scène un futur où de grandes puissances antiques se partagent le monde.

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Carthage à l’Ouest, le royaume perse au Centre et la dynastie Han à l’Est : un équilibre fragile qui vole soudainement en éclat. Des ors des palais aux tranchées maculées de sang, des bordels aux QG militaires se dévoile un roman choral ébouriffant où se fracassent le destin d’acteurs grandioses ou anonymes, tous rouages tragiques de cette nouvelle guerre mondiale aux accents technologiques. Game of drones.

| Un polar : L’Année de la sauterelle, de Terry Hayes

D’abord repéré en tant que scénariste à Hollywood – on lui doit entre autres le scénario des Mad Max 2 et 3 de son compatriote George Miller –, l’écrivain anglo-australien Terry Hayes est un drôle d’oiseau littéraire. Un thriller complètement addictif devenu un succès planétaire… et puis plus rien. À l’image du héros de son premier roman, Je suis Pilgrim, on commençait à penser que lui aussi était entré dans la clandestinité. Dix ans de silence et, finalement, un nouveau coup d’éclat qui place haut son auteur dans la hiérarchie des maîtres du roman d’espionnage.

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Un agent de la CIA, chargé d’exfiltrer une source cruciale, croise la route d’un terroriste supposé mort et se retrouve pris au piège d’une machination qui le dépasse. Entre l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan et la Russie, une plongée vertigineuse et ultradocumentée dans un monde de secrets et de faux semblants où la mort rôde à chaque instant.

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