Le Zenbook Duo fait partie de ces PC portables atypiques devant lesquels on s’arrête dans le rayon, les sourcils relevés. Passé l’effet de surprise, on comprend le concept et le but de la manœuvre. Et l’on sourit en imaginant déjà les multiples possibilités offertes… avant de grimacer devant le prix.
En résumé
Un PC portable compact, classique, qui se mue en quelques secondes en un PC de bureau avec une grande surface d’affichage, voilà une excellente idée ! Ce Zenbook Duo nous a convaincu du concept, tant par ses finitions impeccables que par l’ingéniosité déployée pour le réaliser. Asus a pensé à presque tout pour rendre cet appareil facile à vivre. Il peut s’adapter à presque toutes les situations. À la maison ou une fois arrivé au bureau, les deux écrans déployés permettent de travailler très confortablement. Évidemment, dans le train ou dans l’avion, il faudra se contenter d’un unique écran 14 pouces. Difficile de caser sur la petite tablette le PC grand ouvert en mode paysage ou en mode portrait et le clavier qui l’accompagne. De surcroît, l’autonomie est aussi au rendez-vous lorsque l’on utilise un seul écran. Le processeur Intel Core Ultra 9 est lui aussi largement suffisant pour s’attaquer à tout style de tâches sans craindre de ralentissement.
Ce qui lui manque ? Un clavier plus confortable sous les doigts et les poignets lorsqu’il n’est pas aimanté sur le PC. Reste enfin la question du prix. Plutôt original et très pratique, le concept de ce Zenbook Duo n’est vraiment pas donné. Mais l’on se rassure en constatant qu’il s’agit déjà là de la seconde génération. Un rafraîchissement du modèle sorti l’an dernier équipé à l’époque d’un processeur Intel Core Ultra 7 155H. Asus continue donc sur sa lancée et ne semble pas près de jeter son idée aux oubliettes de la tech. Ouf !
Note technique
Les plus et les moins
- Finitions impeccables
- Affichage très confortable en double écran
- Bonne autonomie avec un écran
- Très bonnes performances
- Épaisseur du châssis
- Poids important
- Clavier fatiguant lorsqu’utilisé hors du PC
- Prix élevé
Les PC ultraportables d’aujourd’hui, c’est pratique. Fins et très légers la plupart du temps, ils se glissent aisément dans un petit sac à dos. Les gros progrès sur la consommation d’énergie des composants réalisés depuis quelques années permettent par ailleurs de ne pas forcément s’encombrer du chargeur pour partir en vadrouille durant toute une journée.
Mais voilà, pour tous ceux qui sont habitués à travailler sur des écrans plus grands à la maison ou au bureau, voire avec deux moniteurs, se retrouver face à une dalle aussi étriquée que 13 ou 14 pouces peut demander beaucoup d’efforts. Afficher deux documents côte à côte relève de l’impossible, sans parler de la taille d’affichage qui demande un petit temps d’adaptation pour ne pas plisser les yeux. Opter pour un PC portable plus grand, de 17 pouces par exemple, implique un encombrement et un poids non négligeables à trimballer tout au long de la journée, et une autonomie en berne.
Avec son Zenbook Duo, Asus propose une solution intéressante. Ce PC portable de 14 pouces, à l’allure assez classique au premier coup d’œil, dissimule un second écran sous un clavier amovible. Un concept original qui permet ainsi de multiplier par deux la surface d’affichage, tout en conservant un châssis relativement compact.
Outre cette belle particularité, ce Zenbook se dote de tous les éléments d’un PC portable moderne. Le modèle que nous avons eu en main (UX8406CA) est animé par un processeur Intel Core Ultra 9 285H (la seconde génération de Core Ultra) épaulé par 32 Go de RAM et un espace de stockage confortable de 1 To. De quoi mener toutes les tâches bureautiques – et plus encore – sans broncher.
La connectique se révèle très complète avec deux ports Thunderbolt 4 (USB-C), un port HDMI 2.1, un port USB 3.2 Gen 1 (type-A) et enfin une prise Jack 3,5 mm. À cela s’ajoutent une connexion wifi 7 tribande et le Bluetooth 5.4. Le tout est alimenté par une batterie de 75 Wh et fourni avec un stylet (les dalles des deux écrans sont tactiles) et un chargeur de 65 W avec un câble USB-C.
Design et ergonomie
Lorsque l’on saisit ce Zenbook Duo, ce qui frappe en premier, c’est son poids : 1,72 kg tout de même ! C’est lourd, puisque la plupart des PC ultraportables actuels flirtent avec la barre du kilogramme. Et, même si cela reste plus léger qu’un PC 17 pouces dont le poids tourne en général autour de 2 kg, c’est un élément qu’il faut garder à l’esprit lorsqu’il s’agit de le transporter toute la journée dans un sac.
Autre caractéristique à laquelle on n’est plus habitué : l’épaisseur. Au point le moins fin, ce Zenbook affiche presque 2 cm. Pas de mystère, pour caser deux écrans, il n’y a pas le choix.
Le reste du gabarit de ce Zenbook reste assez compact avec ses 31,35×21,79 cm, soit ce que l’on trouve pour les PC de 14 pouces. Il en résulte un appareil plutôt trapu et dense, mais pas désagréable ; Asus a réussi à lui donner de l’allure avec son châssis tout métal et le capot très sobre et élégant. Les finitions sont impeccables.
Lorsque l’on retourne l’appareil, un nouvel élément interpelle. Il ressemble à une sorte de trappe d’accès. Il s’agit en fait d’une béquille destinée à maintenir l’équilibre du PC lorsqu’il est complètement ouvert.
Deux écrans, un clavier et quatre possibilités
Une fois ouvert, justement, le Zenbook Duo ne laisse rien transparaître de ce qui le distingue des autres PC portables de 14 pouces. Il donne à voir un bel écran OLED tactile d’une définition de 2 880×1 800 pixels. Juste au-dessus, on note la présence d’une caméra compatible Windows Hello pour la reconnaissance faciale.
Le clavier semble assez classique au premier coup d’œil avec son large trackpad. Cependant, en le saisissant par les côtés, il est possible de le soulever. Et après une seconde de lutte avec l’attache magnétique qui le maintient en place, le Zenbook Duo dévoile son deuxième écran. Il présente des caractéristiques techniques en tout point similaires à celles du premier. Même taille, même définition, même revêtement tactile. Il s’illumine immédiatement et se comporte comme un second moniteur que l’on aurait branché au PC.
Plusieurs possibilités sont offertes. D’abord, utiliser le PC comme n’importe quel autre modèle standard en recouvrant l’écran du bas avec le clavier. Mais c’est bien sûr en détachant le clavier (qui reste connecté au PC en Bluetooth) que l’on commence à percevoir les avantages de la solution d’Asus.
Premier choix, déployer la béquille sous l’appareil et positionner les deux écrans l’un au-dessus de l’autre en mode paysage. On peut alors par exemple afficher une page web ou une vidéo YouTube sur la partie basse et un document sur la partie haute. On apprécie au passage que l’écran supérieur reste à une hauteur idéale pour les yeux. Il évite d’avoir à incliner la tête pour le fixer du regard lorsque le PC est posé sur une table, comme c’est inévitablement le cas avec tous les autres PC portables.
Seconde possibilité, basculer l’affichage en mode portrait en plaçant cette fois-ci le PC à la verticale. Les deux dalles placées côte à côte (avec un léger décalage en profondeur dû à l’épaisseur du châssis) permettent d’afficher par exemple deux documents texte à comparer, ou encore un long document d’un côté et divers outils de l’autre. C’est extrêmement pratique et l’on se prend vite au jeu. D’autant que l’ensemble reste très stable, à condition de bien ouvrir les deux parties à 180° – sans quoi le PC devient bancal et risque de basculer.
Dernière possibilité, rabattre la béquille, retirer le clavier et se servir de l’écran intégré au châssis comme clavier virtuel. Asus y a bien sûr pensé et propose un clavier complet épaulé, si on le souhaite, d’un pavé numérique ou de l’Asus Dial, une molette virtuelle à paramétrer selon les applications utilisées.
Les artistes et créateurs pourront également utiliser le stylet fourni et se servir de cette surface comme pad en gardant les yeux rivés sur l’écran supérieur.
Gestion avec Windows
Asus a facilité toutes les manœuvres. Passer d’un mode d’affichage à un autre s’effectue en un clin d’œil et en toute transparence. Qu’il s’agisse de basculer du mode portrait au mode paysage, d’utiliser un puis deux écrans, puis de nouveau un seul, etc., tout est automatique sans qu’aucun réglage ne soit nécessaire. Il reste tout à fait possible cependant d’ajuster quelques paramètres. L’écran placé sous le clavier est considéré par Windows comme un écran externe.
On peut donc choisir d’étendre l’affichage, de le dupliquer ou encore de n’utiliser que l’écran principal en éteignant le moniteur secondaire lorsque le clavier est détaché. Chaque écran peut profiter de ses propres réglages (niveau de zoom, luminosité, fond d’écran, etc.). C’est très bien pensé et sans prise de tête.
Clavier
Si le concept est globalement réussi, l’élément le moins abouti reste à nos yeux le clavier. Lorsqu’il est posé sur le PC, il offre un confort de frappe standard. La course des touches, plutôt longue, n’a rien de désagréable. Mais, une fois détaché, il faut le poser à plat sur une surface dure… Et le confort disparaît. Les poignets ne trouvent pas la bonne position pour ne pas souffrir lors d’une longue utilisation. Il lui manque peut-être juste deux pieds pour le rehausser.
À noter que ce clavier détachable Bluetooth refait le plein de sa propre batterie lorsqu’il est posé sur le PC. Il peut par ailleurs être rechargé avec un câble USB-C.
L’autonomie
Asus prend un risque en dotant ce PC de deux écrans. Ces éléments figurent en haut de la liste des périphériques les plus gourmands en énergie sur une machine portable. Lors de nos essais, en n’utilisant qu’un seul écran pour de la lecture vidéo, le Zenbook Duo est parvenu à tenir près de 14 heures, ce qui n’est pas si mal. En utilisant conjointement les deux écrans, l’autonomie est tombée à un peu plus de 7 heures. Il faudra donc exploiter les deux dalles simultanément avec parcimonie pour pouvoir tenir sur la longueur.
Côté recharge, il nous a fallu une centaine de minutes pour refaire le plein de 0 à 100 % avec le chargeur fourni ; 30 minutes de charge ont permis de récupérer 36 % de batterie.
