Test Meta Quest 3S : de la vraie réalité augmentée à un prix défiant toute concurrence

Alors que tous les technophiles amateurs de réalité virtuelle en attendant le Meta Quest 4, la société mère de Facebook a pris tout le monde de court en dégainant le Meta Quest 3S. Un casque VR qui pourrait être qualifié de « Quest 3 au rabais ». Il y a un peu de ça, mais vous verrez que c’est loin d’être une mauvaise chose. Nous y reviendrons plus loin. Avant de poursuivre, un peu de contexte s’impose. Meta règne depuis quelques années sur le marché de la VR, grâce au coup de maître qu’a été l’Oculus Quest, le premier casque autonome réellement convaincant. Et puis l’annonce, puis la sortie du Apple Vision Pro ont fait l’effet d’une bombe. Il faut dire que, même si le produit a certains défauts assez fâcheux, son système d’exploitation spatial tape en plein dans le mille dès le premier essai. Mais une fois la « hype » retombée, le casque de réalité augmentée d’Apple a dû faire face à un problème insurmontable : son prix de 4000 euros.

On aurait pu penser que Meta allait se presser de sortir un produit qui rivalise avec le Vision Pro. Mais la firme de Palo Alto a fait tout le contraire. Avec le Meta Quest 3S, elle signe un appareil à la fiche technique moins bonne que celle du Quest 3 sorti il y a un an. La stratégie est simple : proposer un casque de réalité virtuelle et augmentée à la fois performant et abordable. Pour réaliser ce numéro d’équilibriste, le 3S pourrait être résumé à un Quest 3 auquel on aurait mis l’écran du Quest 2, testé par nos soins il y a quatre ans déjà. Meta cherche donc ici à démocratiser cette technologie plutôt que de se lancer dans la course à l’armement avec Apple.

Pour ce qui est de sa fiche technique, le Quest 3S est un casque autonome équipé d’un processeur Snapdragon XR2 Gen 2 couplé à 8 Go de RAM, promettant des performances fluides dans les applications VR et AR. Son écran affiche une résolution de 1832 x 1920 pixels par œil avec un taux de rafraîchissement allant jusqu’à 120 Hz et un champ de vision de 96°. Il utilise des lentilles Fresnel, moins avancées que les lentilles pancake du Quest 3, mais suffisantes pour offrir une immersion correcte. Côté audio, le casque intègre des haut-parleurs spatialisés directement dans ses branches et propose également une compatibilité Bluetooth pour les écouteurs ou casques externes. Enfin, ses caméras couleur de 4 mégapixels permettent d’exploiter la réalité mixte avec une latence réduite.

Design et ergonomie

Le Meta Quest 3S se distingue par une conception qui combine simplicité, ergonomie et confort, reprenant des éléments de design des modèles précédents tout en introduisant quelques ajustements. Fabriqué en plastique rigide de bonne qualité, le casque arbore une finition soignée et un poids de 514 grammes, le plaçant dans la norme des casques VR actuels. Il est équipé d’une sangle ajustable en Velcro, permettant une adaptation rapide et facile à différentes morphologies. Ce système, bien que pratique, reste moins sophistiqué que les sangles crantées du Quest 3.

Le coussin facial a été repensé pour offrir un meilleur confort grâce à un tissu respirant qui limite les sensations désagréables lors d’utilisations prolongées. Cet accessoire est particulièrement utile pour réduire la chaleur et améliorer l’ajustement sur le visage. Pour les porteurs de lunettes, un adaptateur est fourni afin d’élargir l’espace entre le coussin facial et les lentilles, garantissant ainsi une expérience plus agréable. Cependant, contrairement au Quest 3, le système cranté intégré pour ce réglage est absent, ce qui rend l’ajustement légèrement moins intuitif.

Les contrôleurs Touch Plus, identiques à ceux du Quest 3, se distinguent par leur design compact et leur bonne prise en main. Ils abandonnent l’anneau de tracking présent sur le Quest 2 au profit d’un format plus ergonomique. Les boutons sont bien positionnés pour une utilisation intuitive, que ce soit pour des jeux ou des applications interactives. Enfin, le casque intègre un bouton supplémentaire sous sa structure permettant d’activer ou désactiver rapidement la réalité augmentée, une fonctionnalité pratique pour passer facilement entre les modes VR et AR.

En matière de confort global, le Meta Quest 3S remplit son rôle avec efficacité. Bien qu’il ne révolutionne pas l’ergonomie des casques VR, il propose une expérience agréable pour la majorité des utilisateurs, même lors de sessions prolongées. Cependant, comme pour tout casque VR, il est recommandé de faire des pauses régulières pour éviter la fatigue physique ou visuelle.

Performances et écran

Le Meta Quest 3S s’appuie sur une configuration technique solide, héritée en grande partie du Quest 3, tout en opérant des ajustements pour réduire les coûts. Le casque est équipé du processeur Snapdragon XR2 Gen 2, couplé à 8 Go de RAM, une combinaison qui assure une fluidité remarquable dans les applications et jeux VR. Cette puissance permet au Quest 3S de gérer des expériences immersives exigeantes avec un rendu graphique convaincant, notamment dans des titres récents comme Asgard’s Wrath 2 ou Batman: Arkham Shadow.

L’écran LCD affiche une résolution de 1832 x 1920 pixels par œil, légèrement inférieure à celle du Quest 3 mais toujours satisfaisante pour une immersion correcte. Le taux de rafraîchissement, qui peut atteindre 120 Hz, garantit une expérience fluide et réactive. Cependant, le choix de lentilles Fresnel, moins avancées que les lentilles pancake du Quest 3, entraîne quelques limitations. Ces lentilles sont sujettes à des effets indésirables, tels que les halos lumineux (god rays) autour des objets clairs sur fond sombre et une netteté limitée en périphérie du champ de vision. Ces défauts restent toutefois maîtrisés et n’altèrent pas significativement l’expérience globale.

Le champ de vision atteint 96°, une amélioration par rapport au Quest 2 (90°), mais inférieur aux 110° du Quest 3. Cela reste suffisant pour la plupart des usages en réalité virtuelle et mixte. En revanche, la netteté optimale se concentre au centre de l’image, ce qui peut devenir perceptible lorsque le regard se déplace dans l’environnement virtuel ou mixte.
Côté mémoire, le casque est disponible en deux configurations : 128 Go ou 256 Go. Cette capacité de stockage permet d’installer un large éventail d’applications et de jeux sans contrainte majeure. L’autonomie, quant à elle, oscille entre deux et deux heures trente selon l’intensité d’utilisation, un standard pour les casques VR autonomes actuels.

Audio

Le système audio du Meta Quest 3S repose sur des haut-parleurs spatialisés intégrés directement dans les branches du casque. Ce choix, déjà présent sur les modèles précédents, permet une immersion sonore correcte sans nécessiter d’équipement supplémentaire. La spatialisation est bien gérée, notamment dans les scènes binaurales proposées par certains jeux ou contenus multimédias. Cependant, comme souvent avec ce type de haut-parleurs intégrés, les basses manquent de profondeur, ce qui peut limiter l’impact sonore dans des expériences où une immersion audio complète est essentielle.

Un des points qui pourrait décevoir certains utilisateurs est l’absence d’une prise mini-jack 3,5 mm. Contrairement au Quest 2 et au Quest 3, le Quest 3S ne permet pas de connecter facilement un casque filaire. Les utilisateurs souhaitant améliorer leur expérience sonore devront donc se tourner vers des solutions Bluetooth ou utiliser un adaptateur USB-C vers mini-jack. Cette contrainte peut s’avérer frustrante pour ceux qui privilégient la simplicité et la stabilité des connexions filaires.

Malgré ces limitations, le système audio intégré reste fonctionnel pour une utilisation quotidienne et convient à la majorité des applications VR et AR. Toutefois, pour les utilisateurs exigeants en matière de son, notamment ceux qui souhaitent profiter pleinement de bandes-son immersives ou de contenus multimédias de haute qualité, l’ajout d’un casque Bluetooth sera presque incontournable.

Réalité mixte

Le Meta Quest 3S se démarque par ses capacités en réalité mixte, une technologie qui combine monde réel et éléments virtuels. Grâce à ses caméras couleur de 4 mégapixels, le casque offre une expérience bien supérieure à celle du Quest 2, qui se limitait à un passthrough en noir et blanc. Ces caméras permettent de retranscrire l’environnement réel avec une qualité correcte, bien que légèrement inférieure à celle du Quest 3. La latence reste faible, ce qui assure des déplacements fluides et naturels dans son espace physique tout en interagissant avec des éléments numériques.

En pratique, la réalité mixte s’avère particulièrement utile pour des tâches variées, comme la navigation dans des menus flottants ou l’intégration d’applications interactives dans l’environnement réel. Bien que la netteté de l’image soit optimale au centre du champ de vision, elle tend à diminuer sur les bords, un défaut amplifié lorsque le regard se déplace fréquemment. Ce phénomène est davantage perceptible en réalité mixte qu’en réalité virtuelle, où l’utilisateur reste généralement concentré sur une action centrale.

Le bouton dédié sous le casque facilite l’activation ou la désactivation rapide de la réalité augmentée, rendant cette fonctionnalité accessible en un clic. Cette simplicité d’utilisation encourage à alterner entre les modes VR et AR selon les besoins. Cependant, pour profiter pleinement de la réalité mixte, une bonne luminosité ambiante est nécessaire, car les caméras peinent à offrir un rendu optimal dans des conditions de faible éclairage.

Si le Quest 3S ne rivalise (très logiquement) pas avec des modèles haut de gamme comme l’Apple Vision Pro, il propose une expérience en réalité mixte convaincante dans l’absolu. Et carrément bluffante pour son prix. Cela en fait donc un outil polyvalent et accessible pour découvrir cette technologie sans investir dans des solutions plus coûteuses.

Autonomie et utilisation quotidienne

Le Meta Quest 3S offre une autonomie qui se situe dans la moyenne des casques VR autonomes actuels, avec une durée d’utilisation comprise entre 2 et 2h30 selon l’intensité des activités. Cette performance est assurée par une batterie lithium de 4324 mAh, suffisante pour des sessions de réalité virtuelle ou mixte modérées. Cependant, pour les utilisateurs souhaitant enchaîner plusieurs heures de jeu ou d’expériences immersives, il sera nécessaire de prévoir des pauses pour recharger le casque. Ce qui n’est pas plus mal dans la mesure où il est déconseillé de porter un casque de VR plus de… 30 minutes de suite.

Lors d’une utilisation prolongée, le confort général du casque reste appréciable grâce à son poids bien réparti et à son coussin facial respirant. Toutefois, après environ deux heures, certains utilisateurs peuvent ressentir malgré tout une gêne liée au poids du casque sur le visage, un phénomène courant avec ce type d’appareil. Pour éviter cette fatigue, il est là encore recommandé de faire des pauses régulières.

Au quotidien, le Quest 3S s’avère polyvalent et adapté à divers usages. Il peut être utilisé pour des jeux immersifs, le visionnage de contenus multimédias en mode cinéma ou encore des expériences en réalité mixte. Par exemple, il est possible de regarder des vidéos sur des plateformes comme Netflix ou YouTube tout en profitant d’un écran virtuel de grande taille. L’immersion est renforcée par la qualité correcte de l’écran LCD et par l’absence notable de l’effet de grille (screen door effect), qui a été réduit grâce à l’optimisation du processeur Snapdragon XR2 Gen 2.

Pour les amateurs de cloud gaming, le casque permet également d’accéder à des services comme Xbox Game Pass avec une manette Bluetooth connectée. Cette fonctionnalité élargit les possibilités d’utilisation et démontre la flexibilité du Quest 3S dans un cadre quotidien. En revanche, pour des tâches plus spécifiques, comme le travail sur des documents ou la navigation web prolongée, les limites de l’écran deviennent plus perceptibles. Si les textes restent lisibles, l’affichage manque parfois de netteté pour un usage prolongé dans ce contexte.