Prise en main

Vive XR Elite : on a essayé le casque de réalité mixte de HTC et on a encore plein de questions

03 février 2023
Par Benjamin Logerot
Une fois posé sur le nez, on ne sent plus le poids du casque de réalité mixte.
Une fois posé sur le nez, on ne sent plus le poids du casque de réalité mixte. ©Benjamin Logerot/L'Éclaireur

Alors que la sortie du HTC Vive XR Elite approche à grands pas, nous avons été invités à Paris pour essayer ce casque de réalité mixte prometteur.

Notre prise en main

Il sortira le 25 février prochain dans le commerce et, déjà, le Vive XR Elite intrigue autant qu’il interroge. Le casque de réalité mixte affiche un prix d’achat au niveau d’un Meta Quest Pro, mais la marque a décidé de cibler le grand public, contrairement à son concurrent direct adapté aux professionnels.

Nous avons pu essayer ce casque qui mélange réalité augmentée et réalité virtuelle pendant une petite heure et poser nos questions aux personnes sur place pour tenter de mieux comprendre son positionnement.

Un casque qui sait se faire très discret

Lors de la présentation préalable du casque par les membres de l’équipe présents sur place, on s’interroge. Ce casque en plastique, en apparence très léger, pèse plus de 600 grammes ? Alors oui, le point le plus lourd sur l’objet, c’est évidemment sa batterie, placée à l’arrière du casque pour plus d’équilibre. Mais, finalement, une fois le casque installé sur notre nez, on oublie très rapidement sa présence. Tout au plus, on sent un poids sur l’arête du nez, comme si l’on portait de (grosses) lunettes, mais rien de gênant. Excellente première surprise pour ce casque, qui se révèle donc non seulement confortable, mais très discret de surcroît. Idéal pour de longues sessions.

Vive XR Elite
Le Vive XR Elite peut être utilisé en deux configurations : casque ou lunettes branchées à l’ordinateur. ©Benjamin Logerot/L'Éclaireur

Il est possible de le rendre encore plus léger en enlevant tout l’arc arrière, qui comprend la batterie, transformant alors ce casque en simples lunettes de réalité mixte. Il faudra cependant l’utiliser en restant branché par le câble USB-C qui relie la source d’alimentation au boîtier comprenant tout le hardware du casque à l’avant. On regrettera en général l’absence d’une sangle à régler au-dessus du crâne, l’appareil ayant tendance à glisser petit à petit sur la tête. Rien de bien grave cependant.

Le Vive XR Elite peut être utilisé de manière autonome. Il tire alors parti de sa puce Snapdragon XR2 de Qualcomm, de 12 Go de RAM et de 128 Go de stockage. Une puissance un poil insuffisante à notre goût pour des expériences en réalité mixte affichant de nombreux détails. Mais le casque peut aussi être connecté à un ordinateur en wifi 6 ou 6e avec une très faible latence selon les équipes de la marque. Et évidemment, comme dit plus haut, le port USB-C permet de tirer entièrement parti de la puissance de son ordinateur pour des jeux en réalité virtuelle (Half Life: Alyx et autre Superhot).

De la réalité mixte qui fonctionne

Pour le reste, tout n’a été qu’admiration. Il est peu dire que le casque de réalité mixte marche du tonnerre et semble maîtriser son sujet. Nous avons pu tester, pendant cette session, quatre jeux et applications utilisant toutes les capacités du casque. Nous avons commencé par Yuki AR, un shoot’em up en réalité augmentée qui fait son petit effet. On contrôle avec notre main forte un personnage volant, et on tire sur les aliens qui apparaissent devant nos yeux dans notre salon tout en bougeant le bras pour éviter les projectiles.

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Yuki est un portage en réalité mixte d’un jeu PlayStation VR. ©YukiVR

Nous avons pu enchaîner sur Rezzil, une application de fitness. Pour notre essai, pas de sport, mais une activité mesurant les réflexes. Sur une grille 3×3, il fallait appuyer avec les mains équipées des manettes le plus vite possible sur la diode qui s’allumait. Là encore, le décor et la grille apparaissaient dans le monde réel. Ce sont les caméras externes du casque qui permettent un affichage franchement convaincant et fluide. Oui, on pointera du doigt une résolution pas très poussée, mais voir ce qui nous entoure, le casque sur le nez, avec presque aucune latence suffit à rattraper le coup.

S’avance ensuite l’expérience Maestro, sans doute la plus aboutie et la plus sympa à découvrir. On y incarne un chef d’orchestre dans ce jeu de rythme en réalité mixte. D’une main, équipée de la manette, on dirige son orchestre avec une baguette, de l’autre, on pointe vers les familles d’instruments qui doivent jouer en suivant les indications à l’écran. L’occasion de montrer la précision du tracking de mouvements, même sans manette. Notre main s’affiche précisément à l’écran et réagit quasi instantanément lorsqu’on la bouge. Impressionnant. On découvre également la puissance des hauts parleurs du casque. Ceux-ci font le job, même si on préfèrera utiliser des écouteurs dès qu’il y a du bruit ambiant.

Dernière application testée : Pardiddle, une plongée dans le monde de la batterie. On peut configurer son set de batterie et y jouer comme bon nous semble ou en suivant le rythme d’une chanson, à la manière du jeu Guitar Hero. Le potentiel est là, mais la précision doit encore être revue.

Un positionnement tarifaire questionnable

En soi, ce casque Vive XR Elite se présente comme un excellent produit. Discret une fois mis sur le nez, l’appareil nous délivre ses capacités rapidement et nous promet une utilisation ludique, agréable et fluide. En ce sens, il est possible de basculer de la VR à la caméra extérieure en pressant deux fois un bouton situé sur le côté du casque. Idéal pour faire des pauses ou pour répondre à quelqu’un devant nous, par exemple.

intérieur Vive XR Elite
Les lentilles du Vive XR Elite peuvent être réglées, notamment pour que les porteurs de lunettes puissent s’en passer. ©Benjamin Logerot/L'Éclaireur

Mais, aussi agréable et performant soit-il, le prix de vente annoncé de ce casque de réalité mixte interroge. Il ne s’agit pas d’un Meta Pro destiné aux professionnels, mais bien d’un casque conçu pour le grand public, à l’instar du Meta Quest 2 ou du Pico 4, vendus bien moins cher. Mais quel grand public peut se permettre de payer plus de 1 300 € pour un tel appareil ?

L’entreprise, par le biais des responsables présents lors de la présentation, balaie la question du tarif. Pour elle, Meta et Pico vendent leurs appareils à perte, capitalisant ensuite sur la revente des données des utilisateurs et utilisatrices aux annonceurs. HTC indique ne pas verser dans ces pratiques et capitalise en ce sens sur le prix « juste » de son casque, d’où un coût aussi élevé. Une justification difficile à vérifier et dont on laissera les futurs potentiels acheteurs du casque juger du bien-fondé.

En attendant, HTC va devoir faire fort et proposer de nouveaux arguments (quelle est l’étoffe de son magasin d’applications ? Y aura-t-il au moins UNE application si avancée qu’elle justifiera un achat ? Quelle sera la place du métavers de l’entreprise dans sa stratégie ?) pour attirer les acheteurs qui disposent déjà d’alternatives bien moins coûteuses.

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