Après une année riche et faste en productions cinématographiques, il est désormais temps de revenir sur les créations ayant marqué ces douze mois. Une Arlésienne enfin sortie, des réalisateurs de retour derrière la caméra, des films inattendus et audacieux, quels sont les longs-métrages dont on se souviendra encore l’an prochain ? Cette sélection se charge d’apporter des éléments de réponse.
Top Gun Maverick – Joseph Kosinski
Après plusieurs années à incarner une Arlésienne cinématographique, Top Gun Maverick est bel et bien une réalité. Suite à d’interminables reports du fait de la pandémie, Tom Cruise effectue ici une prestation des plus spectaculaires. Entre souvenirs du premier opus et nouveautés techniques et technologiques (notamment avec des scènes d’actions tournées en conditions réelles), la caméra de Joseph Kosinski livre un film oscillant entre action frénétique et introspection. Un blockbuster d’action qui a sans peine survolé le reste de la concurrence de ce début d’année.
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The Batman – Matt Reeves
Après Ben Affleck, c’est au tour de Robert Pattinson d’enfiler le costume de la chauve-souris dans une nouvelle adaptation de Batman, cette fois dirigée par Matt Reeves. Cette nouvelle histoire se concentre sur un jeune Batman dans sa traque d’un mystérieux assassin sévissant dans les rues de Gotham. Plus sombre et réaliste que ses aînés, The Batman se dote d’une vision plus intimiste du super-héros iconique de DC comics. Avec un casting irréprochable et une réalisation flirtant avec la perfection, il est bien difficile de ne pas se laisser embarquer dans cette nouvelle, mais hélas un brin trop longue, aventure du justicier masqué. L’œuvre de Matt Reeves marquera à n’en point douter la licence, mais sans se hisser, pour le moment, au même niveau de la trilogie de Nolan.
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Nope – Jordan Peele
Mystérieux jusque dans son ultime bande-annonce, le dernier long-métrage du désormais célèbre Jordan Peele s’inscrit dans la liste des œuvres aux multiples sens. Sans entrer dans les spoils et détails de l’intrigue, un résumé précis du film serait vain tant celui-ci est riche et donc ouvert à l’interprétation. Otis Haywood, éleveur de chevaux dans une ferme de Californie découvre une mystérieuse présence dans le ciel. Voilà tout ce qui peut être dit. Film d’horreur ou de science-fiction, satire, critique du cinéma hollywoodien ou plus largement d’un système social, Nope est lui-même l’OVNI de cette année dans le paysage cinématographique du blockbuster. Spectaculaire, effrayant, intimiste et maitrisé, Jordan Peele laisse une nouvelle fois son empreinte dans un secteur trop souvent immaculé. Nous vous laissons ainsi vivre cette expérience à travers ce film ambitieux et d’une grande ingéniosité.
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Buzz L’éclair – (Pixar) Angus MacLane
Premier grand projet de spin-off pour la saga Toy Story, le film Buzz L’éclair nous plonge dans le film duquel le personnage éponyme est issu. Un projet qui, au premier abord, peut sembler périlleux, mais ce retour de Pixar à la science-fiction négocie habillement ce virage serré. Echoués sur une planète inconnue, Buzz et son équipage cherche un moyen de réparer leur appareil, tout en découvrant les mystères de ce nouveau monde. Si le film peut paraître moins spectaculaire qu’attendu sur plusieurs points, notamment la partie espace bien trop absente pour un film tournant autour de rangers de L’ESPACE, l’ensemble demeure toutefois divertissant grâce à de l’action intense et un rythme globalement très correct. Le tout magnifié par la somptueuse animation de Pixar qui nous rappelle une fois encore leur indéniable talent. Si ce film devait nous rassurer quant à l’annonce prochaine d’un spin-off du même genre pour le personnage de Woody, c’est mission accomplie.
Decision To Leave – Park Chan-Wook
Toujours en proue de la nouvelle vague du cinéma coréen, le réalisateur Park Chan-Wook revient avec une œuvre aussi bouleversante que surprenante. Au cours d’une enquête sur la mort d’un homme dans les montagnes, le policier Hae-Joon fait la rencontre de l’épouse du défunt, Seo-Rae. De cette rencontre impromptue s’en suivra une romance des plus intenses. Entre une esthétique de polar et une atmosphère hitckcockienne, Decision To Leave est un véritable labyrinthe de sentiments et d’émotions. Bien que certains partis pris narratifs du réalisateur pourront être perçus comme des ralentissements, la maestria du cinéaste pallie sans peine les rares impairs du long-métrage. Une grande œuvre oscillant entre virtuosité et pertinence.
Bullet Train – David Leitch
Sous la houlette de David Leitch, co-réalisateur de John Wick 1, Bullet Train s’inscrit dans la longue liste des blockbusters sans grandes ambitions, mais terriblement divertissants. Entre clichés éculés, personnages hauts en couleur et intrigue cousue de fils blancs, il demeure néanmoins impossible de ne pas apprécier l’action décontractée de ce long-métrage. Certes, il ne s’agit pas d’un John Wick qui redore le blason du cinéma d’action, mais entre la légèreté omniprésente, des dialogues survoltés, des personnages parfaitement interprétés et une remarquable réalisation, tous les ingrédients sont réunis pour un moment plus que plaisant.
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Elvis – Buz Luhrmann
Presque une décennie après Gatsby le Magnifique, le clivant Buz Luhrumann revient avec un long métrage capable de donner vie à ses volontés d’excès et de clinquant. Replongeant dans la vie du King à travers son ascension et sa déchéance, Elvis est à l’image de son personnage, nerveux et rythmé. Avec la caméra survoltée de Lurhmann et un Austin Butler (jouant Elvis) des plus remarquables, ce biopic possède tout le dynamisme nécessaire pour rendre justice à la vie électrique de cette légende de la chanson.
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The Northman – Robert Eggers
Fascinante rencontre entre Conan le Barbare et la série Vikings, The Northman se place sous le signe de la vengeance avec Amleth, prince nordique, se lançant dans une quête pour venger la mort de son père, tué par son oncle Fjölnir. Un pitch simple, mais surtout efficace puisqu’il permet au réalisateur Robert Eggers d’explorer des atmosphères plus mystérieuses, ésotériques voire fantasmagoriques, qui siéent parfaitement au contexte nordique du long-métrage. Eblouissant, planant, et accompagné par un casting cinq étoiles, en particulier Nicole Kidman et Anya Taylor-Joy toutes deux étincelantes, The Northman explore à merveille ce paysage Viking pourtant déjà moult fois mis en images.
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The Chef – Philip Baratini
Immersion des plus réalistes au cœur d’un restaurant londonien lors du Magic Friday (le vendredi soir précédent Noel), The Chef nous plonge en temps réel dans une cuisine et son équipe que l’on suivra au commencement du service, jusqu’à la fermeture. Ce choix donne au film des allures de huis clos, ce qui se prête parfaitement à la douce progression en tension et en pression au fil des minutes. Le frénésie permanente du monde de la cuisine est ainsi idéalement mise en scène, avec l’aide d’un Stephen Graham et d’une Vinette Robinson tous deux plus que convaincants. The Chef nous prend ainsi aux tripes tout en gagnant en intensité, jusqu’à un point d’ébullition aussi savoureux que bien amené.
Abuela – Paco Plaza
Après le succès international de REC, éclipsant toujours le reste de sa filmographie, Paco Plaza replonge dans l’horrifique avec un nouveau long-métrage explorant des peurs humaines ancestrales, celles du vieillissement et de la décrépitude corporelle. Dans Abuela, Susanna, jeune mannequin de 25 ans, reçoit un appel urgent l’informant d’un accident subis par sa grand-mère. Sans autre solution, Susanna décide de l’héberger, mais son état ne fera qu’empirer étrangement au fil des jours. Loin des effets du surprise faciles et autres procédés éculés, Paco Plazza conserve son savoir-faire en termes d’atmosphère angoissante. Le soin apporté à l’esthétique permet une utilisation pertinente des ressorts horrifiques propres à l’escarre et la mortification du corps. Avec un film d’horreur qui se hisse donc presque au niveau d’un James Wan, Paco Plaza confirme une nouvelle fois sa maîtrise du genre de l’épouvante.
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