Rire devant des images violentes serait-il le signe de traits de caractère négatifs, voire de problèmes psychologiques ? C’est ce qu’ont voulu savoir des chercheurs américains qui ont récemment publié une étude sur le sujet.
L’étude, intitulée « Qui trouve la violence dans les médias drôle ? », a été publiée dans la revue Psychology of Popular Media. Johnie Allen, Sabrina Ash et Craig Anderson ont évalué s’il y avait un lien entre la quantité de médias violents regardés par une personne, sa réaction et la présence de traits de caractère « sombres » dans sa personnalité.
Sept traits de caractère évalués
Les chercheurs ont d’abord mené des expériences visant à mesurer sept traits de personnalité chez des groupes d’étudiants. Les quatre premiers sont surnommés « la tétrade sombre » ou « tétrade noire » car ils caractérisent une personne nuisible socialement : le narcissisme, le machiavélisme, la psychopathie et le sadisme. Ils ont également mesuré le désengagement moral, soit la capacité « d’éteindre » son sens moral pour commettre des actes immoraux, la malveillance et le « schadenfreude », c’est-à-dire le fait de se réjouir du malheur des autres.
D’après les résultats de leur étude, les hommes, en particulier ceux qui regardent beaucoup d’images violentes, ceux qui ont un score de sadisme élevé et ceux enclins au désengagement moral et au « schadenfreude », sont les personnes qui ont le plus tendance à rire devant des images violentes. Ils en déduisent que ceux qui rient le plus devant ces contenus ont les personnalités les plus sombres ou antisociales. Parmi les sept traits de caractères de l’étude, seul le narcissisme ne semble pas avoir de lien.
Le rôle des médias dans la désensibilisation à la violence
Les chercheurs notent également que plus une personne regarde ces images, plus il est probable qu’elle trouve la violence drôle et qu’elle s’en désengage moralement. Cela veut dire que, au-delà de la présence de traits de personnalité négatifs, les médias violents désensibilisent tout le monde.
Ils mettent donc en garde les parents sur le type de films, dessins animés et jeux vidéo que leurs enfants regardent, y compris si c’est de la violence du type « le super-héros frappe le méchant », et les encouragent à intégrer plus de contenus avec de la résolution de conflits non-violente, ce qui aura pour effet d’améliorer le développement émotionnel et la sociabilisation.