Déjà disponible sur la plateforme et diffusée à partir du 23 octobre sur Arte, cette fiction politique mêle rigueur documentaire et tension romanesque, brouillant la frontière entre fiction et réalité.
Nouvelle création signée Jean-Stéphane Bron et Alice Winocour, The Deal entraîne les téléspectateurs dans le ballet feutré des négociations internationales. En six épisodes de 45 minutes, la série recrée les couloirs d’hôtels genevois où se sont joués les accords sur le nucléaire iranien. Inspirée de faits réels, elle demeure une fiction politique, distinguée pour sa précision et déjà saluée au festival Series Mania. Sa diffusion est prévue les 23 et 30 octobre sur Arte.
Entre documentaire et fiction
Aux premiers abords, le programme semble rejouer les tractations qui ont conduit à l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Pourtant, The Deal n’est pas une reconstitution historique à proprement parler. « La série repose sur une combinaison de grande vraisemblance – résultat de recherches approfondies – et d’intrigues inventées », assurent ses créateurs, Bron et Winocour, dans un entretien accordé au Grand Continent.

Si les lieux, les dynamiques politiques et certains personnages secondaires s’inspirent de faits réels, la cheffe du protocole suisse Alexandra Weiss (Veerle Baetens) et l’intrigue sentimentale qui traverse le récit relèvent entièrement de la fiction.
Ce que la réalité a inspiré
Les négociations se fondent sur le Plan d’action global commun, signé en juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances. Les scénaristes ont mené un long travail d’enquête : lecture des mémoires de diplomates comme Wendy Sherman, échanges avec des spécialistes du nucléaire et diplomates suisses, collecte d’articles de presse internationaux… Leur but : « Rester fidèles non pas à la réalité dans son détail, mais à ses logiques profondes. »

Certaines anecdotes sont d’ailleurs vraies : des hôtels changés pour éviter les écoutes, la surveillance constante des délégués iraniens, ou encore les rivalités entre chancelleries européennes. D’autres ont été réécrites, comme celle d’une table carrée sciée en pleine nuit pour paraître ovale sur les photos officielles.
Le pouvoir du romanesque
Cette liberté narrative permet de dépasser la simple chronique politique. En ajoutant une histoire d’amour interdite et des dilemmes intimes, la série introduit une tension dramatique qui humanise les coulisses du pouvoir. Dans le rôle d’Alexandra Weiss, Veerle Baetens incarne cette diplomate nerveuse et lucide, figure d’une neutralité mise à l’épreuve par ses émotions.
Bron, ancien documentariste, conserve donc dans cette œuvre sa rigueur d’observateur. Une compétence saluée par la presse : Télérama évoque une production « méticuleusement bien documentée » tandis que Le Monde y voit « un parfait exemple de l’usage de la fiction pour la compréhension du monde ».