
La série culte adaptée des romans de Margaret Atwood s’est clôturée ce 27 mai sur Canal+ avec un ultime épisode. Une fin à la fois intime et politique, qui referme le chapitre d’un combat acharné contre l’oppression, sans jamais vraiment tourner la page.
Après six saisons marquées par la violence institutionnelle, la résistance souterraine et les dilemmes moraux, The Handmaid’s Tale (La servante écarlate) s’est achevée le 27 mai. Diffusée sur Canal+, la série adaptée du roman de Margaret Atwood aura durablement marqué le paysage télévisuel par sa représentation glaçante d’un futur autoritaire où les femmes sont réduites à l’état de biens reproductifs. Dès sa diffusion en 2017, elle a résonné avec l’actualité politique et les luttes féministes contemporaines, devenant un symbole culturel.
Attention, cet article révèle des informations de l’intrigue.
Une ultime saison placée sous le signe de la reconquête
La dernière saison poursuit l’intensification du combat contre Gilead, en s’appuyant sur une action collective plus affirmée. Tandis que le Canada revoit sa position face au régime autoritaire, des voix s’élèvent de l’intérieur, y compris parmi les plus fidèles. Tante Lydia, ébranlée par les événements, permet la fuite de plusieurs Servantes. Serena Joy, qui croyait encore à une réforme possible, quitte Wharton le soir de leurs noces. Tante Phoebe, longtemps restée loyale, révèle son engagement clandestin.

Le final met en scène un assaut contre les figures dirigeantes de Gilead, lors d’un attentat visant un avion censé les évacuer. Le Commandant Lawrence, qui avait prévu de fuir, choisit de rester, assumant son rôle jusqu’à la fin.

Nick Blaine, poussé par ses proches à faire le bon choix, embarque également à bord. Tous deux périssent dans l’explosion. Cette frappe permet à la résistance de reprendre Boston en moins de 20 jours. Mais la victoire reste incomplète : d’autres territoires, comme le district de Mackenzie, demeurent sous contrôle loyaliste.
Les trajectoires individuelles face à l’Histoire
Dans le chaos de l’après-attaque, plusieurs figures retrouvent leur humanité. Janine, rendue à la frontière comme une marchandise, retrouve sa fille Charlotte. Emily, disparue depuis la saison 4, réapparaît comme agente infiltrée au sein de la résistance.

Serena, quant à elle, se retrouve isolée avec son fils dans un camp de réfugiés, sans patrie ni avenir politique. Elle sollicite le pardon de June, qui accepte de lui tendre la main. Luke, de son côté, prend la tête des opérations à New York, organisant la contre-offensive.
Des écarts par rapport au roman
La dernière scène est symbolique : June retourne dans la maison des Waterford, en ruines. Vêtue de la robe bleue des Épouses, elle s’assoit dans son ancienne chambre, enclenche un dictaphone et commence à enregistrer son récit. Ses premiers mots – « Mon nom est Defred » – résonnent comme un miroir du pilote de la série. La boucle est bouclée. Le roman de Margaret Atwood, publié en 1985, se termine sur une note ambiguë.
La série, elle, a prolongé et enrichi l’univers initial dès la saison 2. De nouveaux arcs narratifs ont vu le jour, notamment autour de Serena, Lydia ou Emily. Le personnage de June y devient une figure active et révolutionnaire, là où son double littéraire résistait davantage par la pensée. Ce choix narratif, s’il a parfois suscité des critiques, offre un terrain fertile à The Testaments, la suite attendue, centrée sur une nouvelle génération née à Gilead.