Dans la lignée de Shadow Detective et A Shop for Killers, Disney+ poursuit sa stratégie ambitieuse autour des k-dramas avec Neuf puzzles, nouveau thriller psychologique dont les six premiers épisodes sont déjà disponibles sur la plateforme.
La nouvelle série sud-coréenne de Disney+ brouille les repères du polar classique pour explorer les zones grises de la mémoire et du soupçon. Entre thriller psychologique et enquête criminelle, Neuf puzzles mise sur une tension latente portée par deux personnages hantés par un même meurtre. Les six premiers épisodes ont été mis en ligne le 21 mai, suivis de trois épisodes supplémentaires le 28 mai et des deux derniers le 4 juin.
Une affaire qui rouvre les plaies
Le récit commence sur une image résiduelle : celle d’une jeune fille découvrant le cadavre de son oncle, policier. Dix ans plus tard, cette même jeune fille, Yoon Ena, devenue profileuse, reçoit une pièce de puzzle identique à celle retrouvée sur la scène du crime. Une nouvelle victime est à déplorer.
Face à elle : Han-saem, inspecteur opiniâtre, convaincu depuis une décennie qu’Ena n’a pas dit toute la vérité. Pourtant, lorsque les meurtres s’enchaînent et que les pièces s’accumulent, il accepte de reprendre l’enquête à ses côtés. Ce tandem contraint devient le cœur d’une série en 11 épisodes qui promet d’avancer par glissements progressifs plutôt que par révélations spectaculaires.
Un polar à la frontière du réel
Réalisée par Yoon Jong-bin, Neuf puzzles prolonge le tournant pris par Disney+ vers le drama coréen. « Quand j’ai lu la première fois le scénario, je l’ai trouvé assez captivant, a confié le cinéaste lors d’une conférence de presse relayée par l’agence Yonhap. Mais la première question qui m’est venue en tête était : “Est-ce que cela pourrait vraiment se produire dans la vie réelle ?” »
La série pose moins la question de l’identité du tueur que celle des mécanismes de défense face au traumatisme. Pour Yoon Jong-bin, il s’agissait « d’établir un univers qui existe à la frontière entre le réel et le fantastique, un peu un monde caricatural », notamment par le biais de « la direction artistique et des costumes ». Le résultat : une ambiance feutrée, irréelle, qui évoque davantage le rêve que la reconstitution policière.
Des interprétations en retenue
Kim Da-mi incarne Yoon Ena. L’actrice révélée dans la première partie de The Witch puis Itaewon Class confère à son personnage une forme d’enfance figée. « Le rôle d’Ena m’a paru original, explique-t-elle. Je voulais lui donner un certain aspect enfantin […], la présenter comme quelqu’un de vulnérable, avec de la souffrance qu’elle garde enfouie en elle. »
Son Suk-ku, vu notamment dans My Liberation Notes ou The Roundup, interprète Han-saem. « Cela fait longtemps que je suis un grand fan de Yoon, et ce fut un honneur immense quand il m’a proposé le rôle », a-t-il déclaré. Pour lui, son personnage est « resté déterminé à faire la lumière sur le seul cas non résolu de sa carrière », quitte à sacrifier ses ambitions.
