
Après avoir enflammé les plus grandes scènes de la capitale, DJ Snake vise plus haut que jamais. À l’aube d’un concert annoncé comme historique, le producteur français prépare un adieu retentissant à ses performances solo parisiennes, dans une mise en scène à la hauteur de son statut planétaire.
DJ Snake s’apprête à marquer l’histoire une dernière fois. Seulement une semaine après le rappeur de tous les records, Ninho, le producteur français aux milliards de streams électrisera le Stade de France avec un show annoncé comme son ultime concert solo à Paris, le samedi 10 mai.
Baptisé The Final Show, ce rendez-vous monumental affiche complet depuis des mois. Juste après le passage de Jul, qui a déjà battu des records avec 98 000 spectateurs, DJ Snake s’apprête lui aussi à faire trembler les gradins de Saint-Denis. Un million de clics, 100 000 billets écoulés en quelques minutes, et une promesse : celle d’un moment « entre intensité et émotion », selon les mots de l’artiste.
« Pas plus grand, pas plus beau »
Invité de France Inter le 5 mai, il a confié à Sonia Devillers qu’il considérait ce concert comme l’aboutissement logique d’une ascension méthodique. De l’Olympia au Parc des Princes, en passant par l’Accor Arena, chaque salle parisienne franchie l’a rapproché du géant de Saint-Denis. « Je ne voulais pas redescendre en gamme », dit-il. Le Stade de France s’impose donc comme son point culminant — peut-être définitif — sur la scène française en solo.
Le DJ promet un set millimétré, pensé comme un grand huit sensoriel. « Le public français aime que ça rentre dedans », observe-t-il, tout en cherchant à « garder une balance entre émotion et humanité ». Le show sera suivi d’une after party à l’Accor Arena, permettant à 20 000 autres fans de prolonger la fête dans un cadre plus intime. « Dans une petite salle, on est à nu. Si le set n’est pas bon, c’est une catastrophe », reconnaît-il avec lucidité.
Une trajectoire fulgurante
De son vrai nom William Sami Étienne Grigahcine, DJ Snake a grandi à Ermont, dans le Val-d’Oise, entre une mère algérienne et un père français. En 2011, il produit pour Lady Gaga, avant d’exploser en 2013 avec Turn Down for What.
S’enchaînent ensuite Lean On, Let Me Love You, Taki Taki, ou encore Disco Maghreb, sorti en 2022, où il rend hommage à la culture raï et à l’Algérie populaire. Une œuvre hybride, entre EDM, trap et influences world, qui forge son identité sonore unique.
Un regard tourné vers l’Algérie
Sur France Inter, il a évoqué avec émotion sa double culture. « J’ai l’impression de voir ma mère et mon père s’embrouiller », dit-il à propos des récentes tensions entre la France et l’Algérie. Il espère « l’apaisement » et confirme vouloir organiser un concert à Alger : « C’est prévu, on en parle. Les Algériens vont kiffer ça aussi. »
Refusant les pressions politiques, notamment après un message de soutien à la Palestine, l’artiste réaffirme sa liberté d’expression. Et celle de faire vibrer les deux rives de la Méditerranée.