
Avec 68 % des coureurs qui chaussent leurs écouteurs à l’entraînement ou en compétition, l’audio s’impose comme un compagnon de foulée. Rencontre avec Noémie Dang, marketing manager chez Shokz France, pour évoquer les avantages et les inconvénients de cette pratique.
Il y a quelques jours, 55 499 coureurs ont franchi la ligne d’arrivée du marathon de Paris, le plus grand événement de ce type en France. Pendant 42,195 km, une majorité d’entre eux portait sans doute des écouteurs. Selon une étude de l’Observatoire du running, 68 % des runners écoutent de la musique en courant. Une tendance de fond, qui pose question : simple habitude plaisir ou réel levier de performances ?

Pour y voir plus clair, nous avons interrogé Noémie Dang, marketing manager chez Shokz France, entreprise pionnière dans les casques à conduction osseuse. À travers son prisme se dessinent de nouvelles pratiques, entre rythme cardiaque, plaisir sensoriel et sécurité auditive.
Quel rôle la musique peut-elle jouer dans l’expérience de course à pied ?
La musique joue un rôle central dans l’expérience de course. Elle peut motiver, détourner l’attention de la fatigue, renforcer le plaisir de courir et même accompagner mentalement lors de longues distances ou d’efforts nocturnes. En adaptant le tempo à la cadence, elle peut aussi contribuer à améliorer la performance.
Peut-elle aider à réguler la cadence ?
Oui, elle agit comme un métronome naturel. Un rythme régulier permet de stabiliser l’allure, d’éviter les à-coups et de mieux gérer son effort sur la durée.
À lire aussi
A contrario, y a-t-il des risques à courir en musique ?
Le principal inconvénient est la perte de perception de l’environnement sonore, notamment en milieu urbain. Cela peut entraîner une baisse de vigilance et nuire à la sécurité. D’où l’intérêt de solutions audio permettant de rester connecté à son environnement.
Existe-t-il des styles musicaux ou tempos plus efficaces que d’autres ?
Les préférences varient selon chacun, mais des études menées par le professeur Costas Karageorghis, spécialiste de la psychologie du sport à l’Université Brunel de Londres, indiquent que pendant l’entraînement ou la course, un tempo idéal se situe entre 120 et 140 BPM lorsque la fréquence cardiaque atteint environ 60 % de la fréquence maximale. En revanche, pour améliorer la performance et la vitesse, il faut privilégier des morceaux entre 120 et 140 BPM.
La musique a-t-elle un impact mesurable sur la performance ?
Oui, certaines études indiquent qu’elle peut réduire la perception de fatigue d’environ 10 %, en bloquant les signaux de fatigue envoyés au cerveau. Elle contribue ainsi à allonger la durée de l’effort et à rendre l’entraînement plus agréable.

Est-elle utile aussi en dehors de l’effort ?
Absolument. Elle peut jouer un rôle dès l’échauffement, pour entrer dans une dynamique, et après la course, pour favoriser la récupération grâce à des contenus plus calmes ou des exercices de relaxation. On peut aussi écouter des morceaux dont le rythme se situe en dessous de 120 BPM.
Note-t-on des différences de dispositifs audio selon les pratiques ou les profils de coureurs ?
Selon nos observations, les coureurs sur route et les traileurs préfèrent les écouteurs ouverts pour rester à l’écoute de leur environnement, tandis que les utilisateurs de tapis de course, qui s’entraînent en intérieur, recherchent une meilleure qualité sonore pour une expérience d’écoute plus immersive. Concernant les préférences de contenu, nous constatons que de plus en plus de coureurs écoutent non seulement de la musique, mais aussi des podcasts.
Quelles sont les recommandations pour une écoute sans risque ?
Il est conseillé de ne pas dépasser 60 % du volume maximal et de limiter l’écoute continue à une heure. Chaque coureur a une sensibilité différente, donc adapter son usage ou consulter un professionnel pour avis peut être judicieux.
Voyez-vous émerger de nouveaux usages audio dans le sport, au croisement entre bien-être, données personnelles et immersion sonore ?
Effectivement, dans le domaine du sport, les utilisateurs recherchent une meilleure qualité sonore et un confort de port optimisé. Associer l’usage audio au suivi des données corporelles personnelles est également une fonctionnalité intéressante que nous continuerons à explorer.
Mini sélection d’écouteurs pour courir (mais pas que)
Pour courir en ayant conscience de son environnement :
Pour un excellent confort et maintien :
Pour une qualité sonore et une autonomie au top :