
Révélée sur YouTube puis aperçue dans Les liaisons dangereuses sur Netflix, Paola Locatelli fait ses premiers tours de piste au cinéma. Dans Rapide, elle partage l’affiche avec Alban Lenoir et s’empare du volant pour affronter un univers où les femmes restent en marge.
Paola Locatelli fait une entrée à grande vitesse dans l’univers du 7e art. Dans Rapide, elle tient le premier rôle d’un long-métrage et incarne une aspirante pilote de Formule 1. Morgan S. Dalibert, jusqu’ici connu pour son travail de chef opérateur sur Balle perdue, passe derrière la caméra pour explorer le monde de la course automobile, mêlant montée en puissance, vitesse et récit de transmission.
Une héroïne contre le vent
Rapide suit le parcours de Max, 17 ans. Brillante en karting mais ignorée par les écuries, elle voit son rêve de F1 s’éloigner, faute de réseau et de reconnaissance dans un sport encore largement masculin. Elle travaille comme dockeuse pour subvenir aux besoins de sa mère handicapée, jusqu’à sa rencontre avec Stanislas (incarné par Alban Lenoir), ancien pilote richissime et fantasque, qui décide de la prendre sous son aile.

Dans une interview à NRJ, Paola Locatelli revient sur son immersion physique dans le rôle. « C’était quelque chose d’assez fou et c’était incroyable pour moi, très challengeant », confie-t-elle. Pour décrocher le rôle, elle passe quatre essais en quelques mois, concentrée au point de refuser tout autre casting. Lorsqu’elle arrive sur le circuit Paul Ricard pour un stage en amont du tournage, elle n’a jamais conduit.
Tournage et film : adrénaline et danger
« Je n’ai pas le permis. Je ne savais pas comment ça fonctionnait. La vitesse, c’était impressionnant. [Dans ces voitures, NDLR], on est à même le sol, on ne voit absolument rien. C’était juste l’adrénaline et le danger. »
Interdite de piloter une F1 pour des raisons d’assurance, elle s’entraîne tout de même en Formule 4 et tourne la majorité des scènes dans un baquet tracté. Mais la vitesse était réelle. « La scène où je suis sur l’autoroute en Formule 3 ? J’allais à 120 km/h. C’était énorme », révèle-t-elle encore. Une expérience radicale pour une actrice révélée sur YouTube, qui avait pourtant assuré au casting avoir déjà conduit…

Des retours critiques mitigés
Les premiers retours critiques sont partagés. Diverto parle d’un « Fast and Furious à la française réussi » et salue la performance de Locatelli : « Elle irradie de sa force dans ce film lancé à pleine vitesse. » Ecran Large voit dans Rapide « une proposition bouillonnante », portée par « des séquences de courses ambitieuses » et une héroïne confrontée à une barrière sociale infranchissable.
Le Monde adopte une position plus réservée, saluant des « intentions louables » et un « casting attachant », tout en soulignant un « scénario quelque peu convenu ». Télérama décrit enfin un film « où la vitesse est bien mise en scène », mais estime que « le fond est nettement moins bien huilé », regrettant que le sexisme structurel du sport automobile soit survolé, non interrogé.