Briser le silence, affronter l’indifférence et lutter pour la justice : la nouvelle mini-série de France 2 s’attaque aux violences sexuelles et au tabou qui les entoure. Entre thriller et drame social, cette fiction met en lumière la résilience de quatre femmes unies face à un criminel insaisissable.
Dans l’atmosphère paisible d’une station balnéaire, un drame se noue derrière les portes closes. Après la nuit, la nouvelle mini-série de France Télévisions, s’intéresse au combat de quatre femmes agressées chez elles par un violeur en série.
Inspirée de témoignages réels, cette fiction de Marine Gacem (Handigang) ne se contente pas d’un simple récit policier : elle interroge les silences, les mécanismes de déni et la difficulté pour les victimes d’être entendues. Les six épisodes de ce nouveau thriller social et psychologique sont diffusés à partir de ce lundi 10 mars sur France 2.
Une traque au cœur du silence
Stéphanie, Camille, Isabelle et Nafissa ne se connaissaient pas. Leur seul point commun : avoir été agressées en pleine nuit par le même homme, un prédateur surnommé « le Chat ». Confrontées à une communauté qui préfère détourner le regard, elles trouvent refuge les unes auprès des autres, unies par la nécessité de se faire entendre. Portées par une soif de justice, elles se heurtent à l’hostilité et au scepticisme, mais refusent de se taire.
Leur combat est épaulé par Karine Jablonski, une gendarme convaincue que la vérité doit éclater, et Romain Novak, ex-policier et frère de Stéphanie. Charlie Bruneau (En famille), Ludmilla Dabo (Lupin), Myriam Bourguignon (Engrenages) et Marie Mallia (Les petits meurtres d’Agatha Christie) incarnent ces femmes brisées.
Une réception critique partagée
Depuis sa diffusion en Belgique la semaine dernière, Après la nuit divise la critique. Télé-Loisirs loue une « fiction chorale percutante, qui explore le traumatisme sous toutes ses formes, sensibilise sur la libération de la parole. Et livre un message d’espoir. » Le média souligne également l’efficacité du dispositif des face caméra, révélant « les pensées intimes » des personnages : « Une expérience presque immersive, qui fait découvrir de l’intérieur l’impact, la déflagration et la reconstruction de ces femmes. »
Planète CSAT abonde dans ce sens : « La série ne se contente pas de raconter une histoire, elle interpelle, pousse à la réflexion, et rappelle avec force l’importance de la parole et du soutien. » Le site met aussi en exergue « le talent du casting [qui] confère une intensité rare » à la série, notamment la performance de Charlie Bruneau, qui offre « une interprétation bouleversante de Stéphanie, victime devenue guerrière ».
Quelques bémols mis en avant
À l’inverse, Télérama n’est pas convaincu par le programme et fustige une série qui « en fait trop » et qui « se gargarise de poncifs et ne cesse de surligner l’indicible ». « Les clichés n’ont jamais fait avancer la société », poursuit la critique avant de conclure : « Sous ses airs de saga d’été – qu’illustrent des plans de la Méditerranée sur fond de pop solaire –, ce thriller grossier passe à côté de la dévastation psychique et physique causée par les violences sexuelles. »
France Inter adopte néanmoins une lecture plus nuancée. Si le média reconnaît une structure classique du récit policier, où chaque épisode met en lumière un nouveau suspect, il estime que l’essentiel est ailleurs. « Ce que raconte Après la nuit, c’est avant tout la manière dont la parole des femmes est minorée, ignorée, balayée », peut-on lire. Le choix des face caméra est perçu, encore une fois, comme une force : « Une manière d’offrir enfin aux héroïnes un espace trop rare de parole libératrice et exutoire. »
