
Un suspense oppressant où le malaise grandit à chaque instant. Récompensée au Festival de Luchon, L’intruse, portée par Mélanie Doutey et Lucie Fagedet, sera diffusée ce 5 mars sur France 2.
Trois prix au Festival de Luchon, une tension maîtrisée et un duo d’actrices remarquable : L’intruse s’impose comme l’un des thrillers télévisés marquants de ce début d’année. Récompensée par les prix de la meilleure série, de la meilleure réalisation pour Shirley Monsarrat et du meilleur scénario pour Nathalie Abdelnour et Nathalie Saugeon, la mini-série est disponible sur france.tv et diffusée à partir du 5 mars sur France 2.
Portée par Mélanie Doutey et Lucie Fagedet, elle explore un malaise insidieux : comment réagir lorsqu’un étranger s’immisce dans son foyer, mais que personne ne prend vos craintes au sérieux ? Un drame familial où le doute se transforme en angoisse.
Quand le doute ronge la cellule familiale
Paula, 40 ans, s’apprête à reprendre le travail après un congé maternité éprouvant. Épuisée par son nouveau-né et la gestion de ses deux aînés, elle accueille Tess, une jeune fille au pair, censée soulager son quotidien. Discrète et attentionnée, la jeune femme s’intègre sans mal et séduit immédiatement son entourage. Tous, sauf Paula. D’abord diffus, son malaise grandit.

Des objets déplacés, des incidents inexpliqués, une présence trop parfaite pour être honnête. Paula tente d’alerter ses proches, mais on lui oppose sa fatigue, son anxiété, un baby blues persistant. Plus elle insiste, plus elle s’isole. Et si Tess cachait des intentions plus troubles que son apparente bienveillance ne le laisse en effet penser ?
Un thriller à la mécanique bien huilée
Entre drame intime et thriller psychologique, L’intruse joue sur la frontière du doute et de la paranoïa, une dynamique qui a convaincu la critique. Télérama salue « une efficace série à suspense qui explore les tourments domestiques », s’appuyant sur « une échoppe bordelaise à l’atmosphère crépusculaire » pour instaurer une tension subtile, mais constante.

L’intrigue s’inscrit dans la tradition des thrillers du genre « nounou maléfique », un ressort narratif qui rappelle La main sur le berceau, tout en s’ancrant dans des problématiques contemporaines telles que « les tourments du post-partum et la culpabilisation des femmes qui veulent concilier famille et carrière ».

Si les deux premiers épisodes sont largement salués pour leur intensité dramatique, la seconde partie de la série divise davantage. Télé-Loisirs évoque un basculement narratif qui « pourra décontenancer », estimant que « l’écriture donne alors l’impression de compresser les rebondissements, et de tomber parfois dans la facilité ».
Un casting convaincant
VL Média, de son côté, reconnaît que « notre préférence se porte davantage sur les deux premiers épisodes », mais considère néanmoins que « les deux derniers ont également leur moment de grande réussite ». La série, d’abord huis clos oppressant, glisse progressivement vers une quête plus explicite, où Paula cherche à comprendre les motivations de Tess. Un choix assumé, qui « permet de ménager le plaisir d’un jeu du chat et de la souris », selon Télérama.

Les performances des actrices sont, elles, unanimement saluées. Télé-Loisirs souligne que « Mélanie Doutey et Lucie Fagedet sont remarquables dans des personnages et des tonalités aussi complexes que diamétralement opposés ».
VL Média insiste sur la justesse du jeu de Lucie Fagedet, qui « se montre inquiétante quand il le faut, sans jamais basculer dans du “grand guignol” qui ternirait son jeu ». Son interprétation, tout en nuances, alterne « angélisme et menace latente », jusqu’à un basculement final où l’émotion prend le dessus, rendant son personnage plus complexe qu’il n’y paraît.
VL Média souligne enfin une mise en scène qui « évoque les grandes références du genre sans jamais sombrer dans l’imitation », tandis que Télérama y voit « un bel héritage des thrillers des années 1990 ».