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Nismet : pourquoi il ne faut pas rater la mini-série événement d’Arte

27 février 2025
Par Pierre Crochart
“Nismet”, le 27 février sur Arte.
“Nismet”, le 27 février sur Arte. © Arte

Le cinéaste Philippe Faucon (Fatima) passe au petit écran pour une série en quatre parties aussi bouleversante qu’humaine.

Déjà disponibles en accès libre sur Arte.tv, la chaîne franco-allemande diffusera ce soir à 20h55 les deux premiers épisodes du quatuor qui compose Nismet, inspirée de la vie de Nismet Hrehorchuk que le réalisateur avait rencontré sur le tournage de son film Amin, en 2018. Une histoire d’émancipation touchante, sur fond de violences sexuelles et de cellule familiale défaillante. La presse est déjà conquise.

Un récit puissant

Nismet, 16 ans, vit dans la banlieue lilloise avec sa mère et son beau-père. Violent et manipulateur, il profite un soir de l’absence de sa compagne pour agresser sexuellement la jeune femme qui trouve le courage de s’enfuir. S’entame un lent processus pour tenter de convaincre sa mère de l’emprise dont elle est victime, le tout dans l’ombre dangereuse de l’homme qui partage sa vie.

© Arte

Une thématique aussi lourde que tristement actuelle et nécessaire à aborder. Un récit en tout cas « puissant » et « à la logique irrésistible », applaudit Télérama dans sa critique élogieuse. Une révélation, poursuit l’hebdomadaire, pour l’actrice Emma Boulanouar qui incarne la jeune femme et donne la réplique à Loubna Abidar dans le rôle de la mère de Nismet.

Une série qui, à sa manière, rend hommage à cette dernière, assure la principale intéressée à France Info. « C’est le rôle d’une maman qui n’a pas donné beaucoup d’attention à sa fille. C’est une maman qui tombe dans les médicaments et la dépression. C’est une maman arabe avec le sang de feu. Je suis tombée amoureuse de ce personnage de Najoua. »

Quand ouvrir les yeux est trop difficile

Une rudesse thématique saluée par Le Monde, qui apprécie que Philippe Faucon « ne pratique pas la dissection du réel » dans ces quatre épisodes qui représentent, assure le journaliste, « la quintessence de l’art du cinéaste ».

Les Inrocks ne disent pas autre chose, et reconnaissent la « marque de fabrique » qu’essaime le réalisateur depuis Samia en 2000. Érigé en « héritier direct de Robert Bresson », Philippe Faucon manie son art avec talent, au point que « la raideur devient vite contemplation, puis profondeur », ajoute le journaliste absolument conquis.

Nismet Arte mini série
©Arte

Un enthousiaste à peine plus mesuré du côté des Echos, qui salue également l’interprétation impeccable des actrices, mais regrette que la mise en scène laisse par trop souvent le spectateur à distance du récit. Une âpreté qui peut donc déranger.

Nismet, mini-série en quatre épisodes diffusés ce soir sur Arte à 20h55, ou déjà disponibles sur Arte.tv.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste
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