
À l’occasion de la sortie du nouveau long-métrage de Carine Tardieu avec Valeria Bruni-Tedeschi et Pio Marmaï, L’Éclaireur revient sur les bonnes raisons de le découvrir.
1 L’incarnation de Valeria Bruni-Tedeschi
Si dans L’attachement l’ensemble du casting est éblouissant (le jeune César Botti impressionne, Pio Marmaï trouve l’un de ses meilleurs rôles et Raphaël Quenard est encore une fois hilarant), l’actrice Valeria Bruni-Tedeschi (également réalisatrice du film Les Amandiers) emporte tout sur son passage. La comédienne, lauréate du César du meilleur espoir féminin en 1994 pour Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel, impressionne de justesse, ainsi que par sa force tranquille.
Dans L’attachement, elle incarne une voisine de pallier, Sandra, chargée de surveiller un enfant alors que ses parents partent à la maternité pour un nouvel accouchement. Lorsque le drame tombe et que la mère décède, Sandra devient étroitement liée à cette famille endeuillée. Valeria Bruni-Tedeschi parvient à transmettre l’émotion via une retenue de jeu impressionnante, aidée par les dialogues et le texte.
2 Le propos autour du lien
L’attachement, derrière les drames et les moments de vie douloureux, développe tout un propos autour de la force du lien affectif, au-delà du simple lien familial ou de sang. En montrant une famille recomposée au sens très large, le film insiste sur l’importance du relationnel et sur l’impact que les gens peuvent avoir lorsqu’ils sont présents au bon moment.
À travers les instants de vie quotidienne, les rencontres et les séparations, L’attachement est un film touchant sur le relationnel et l’humain, qui transmet un message optimiste et sincère. Des thématiques récurrentes dans l’œuvre de Carine Tardieu, tels que dans les films Les jeunes amants (2021) et Ôtez-moi d’un doute (2017).
3 Le discours féministe
Outre son propos sur le relationnel, L’attachement bénéficie d’un regard féminin sur les différents sujets qu’il aborde. Sandra est gérante d’une librairie spécialisée dans la littérature féministe et le film, sans jamais tomber dans une sur-enchère superficielle, parvient à ré-équilibrer les positions patriarcales avec justesse.
Si la souffrance et le deuil sont universels, le long-métrage de Carine Tardieu remet la femme au centre du propos lorsque son corps en est le plus impacté. Ce regard féminin passe par le personnage de Sandra, et nourrit également les questions autour de la maternité, du lien parental, de l’éducation, ou encore les relations amoureuses.