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Il n’a jamais été trop tard de Lola Lafon : pourquoi ce livre fait sensation pendant la rentrée littéraire ?

15 janvier 2025
Par Sarah Dupont
“Il n'a jamais été trop tard”, de Lola Lafon, disponible depuis le 8 janvier en librairie.
“Il n'a jamais été trop tard”, de Lola Lafon, disponible depuis le 8 janvier en librairie. ©Editions Stock

Dans son nouvel ouvrage publié le 8 janvier aux éditions Stock, Lola Lafon mêle intime et politique pour questionner notre époque et offrir une respiration face au tumulte du monde.

Dans son dernier ouvrage, Il n’a jamais été trop tard, publié le 8 janvier aux éditions Stock, Lola Lafon s’impose comme une voix essentielle de notre époque. Entre chroniques, fragments de vie et réflexions collectives, ce livre a déjà conquis la critique. France Télévisions le qualifie de « décapant », tandis que Télérama parle d’un « livre captivant ». Mais qu’apporte cette œuvre au regard de l’actualité, et en quoi se distingue-t-elle dans le paysage littéraire français ?

Un parcours politisé

Lola Lafon, chanteuse et romancière d’origine franco-russo-polonaise, a grandi entre Sofia, Bucarest et Paris. Son parcours, marqué par un engagement militant au sein de collectifs féministes et antifascistes, nourrit une œuvre littéraire polymorphe. Ses romans, dont La petite communiste qui ne souriait jamais (2014) ou Quand tu écouteras cette chanson (2022), lui ont valu une reconnaissance unanime, alliant rigueur documentaire et puissance narrative.

Chroniqueuse régulière pour Libération, elle explore dans ses textes l’interaction entre intime et collectif, toujours animée par un regard aiguisé sur les contradictions de notre société.

Avec Il n’a jamais été trop tard, l’autrice questionne notre manière de vivre dans un monde saturé d’informations. À travers des textes écrits entre 2022 et 2024, elle explore des événements marquants comme la guerre en Ukraine ou le 7 octobre, tout en laissant affleurer des réflexions plus personnelles.

Elle explique auprès de Libération : « L’écriture m’a permis de sortir de l’affirmation qui est pour moi une faille totale, même politiquement. » Ce recueil, qui oscille entre journal intime et carnet collectif, interroge l’idée de « distance juste » face aux tumultes du monde, un concept hérité d’un conseil de son père : « Veille à garder la bonne distance avec ce que tu traverseras, à retenir l’horizon, comme une leçon en cours. »

Un miroir de nos contradictions

Le livre est salué par plusieurs critiques pour sa capacité à saisir les enjeux de notre époque tout en interrogeant les illusions collectives. Le service culture de France Télévisions met en avant la manière dont Lola Lafon « fait craquer le vernis de nos mythologies contemporaines », notamment à travers des réflexions sur les résistances au mouvement #MeToo ou les stéréotypes entourant la précarité. L’autrice y pointe, selon le média, « la limite de notre passion pour la bienveillance », en décrivant comment « la misère qui nous convainc est celle qui ne nous incommode pas trop ».

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De leur côté, Les Inrockuptibles mettent en lumière l’approche littéraire unique de Lola Lafon. Le média souligne qu’elle « s’invente un genre inclassable » pour penser les bouleversements de l’époque, en adoptant une pluralité de voix – « je », « nous », « elle » – et en explorant des sujets allant de la guerre en Ukraine au combat féministe. Les Inrockuptibles décrivent un livre « à la mélancolie lumineuse » où l’écriture devient un outil pour échapper à la soumission au temps et réfléchir à ce qui nous traverse.

Enfin, Télérama parle d’un « pessimisme combatif », où l’inquiétude devient un signe d’humanité face à un monde saturé d’informations et de crises. Pour mieux comprendre sa vision, on vous invite à revoir l’émission La Grande Librairie d’Augustin Trapenard du 9 janvier, où Lola Lafon revient sur son ouvrage et son regard sur ce monde. Comme elle l’explique dans Libération : « Il faut toujours laisser une petite ouverture, qui n’est pas un optimisme béat, mais qui nous permet de réfléchir à ce que nous pouvons en faire. »

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