Entre révélations familiales, drames personnels et un réseau criminel macabre, la conclusion de Tu me manques lève le voile sur les mystères de la série. Mais ces dénouements, parfois prévisibles ou bancals, peinent à offrir une véritable originalité.
Disponible depuis le 1ᵉʳ janvier sur Netflix, Tu me manques transpose l’intrigue du roman d’Harlan Coben des États-Unis aux paysages brumeux de Grande-Bretagne. En six épisodes, cette mini-série mélange enquêtes policières et secrets familiaux dans une atmosphère british sombre, sans toutefois s’écarter des conventions du genre. Si la conclusion lève enfin le voile sur les mystères accumulés, elle peine à offrir un souffle véritablement inédit au récit. Retour sur les révélations finales.
Trois intrigues entrelacées
À l’origine, l’histoire suit Kat Donovan, une inspectrice de police toujours hantée par deux drames : la disparition inexpliquée de son fiancé Josh, 11 ans plus tôt, et le meurtre non résolu de son père, Clint, ancien officier. Lorsqu’elle tombe par hasard sur le profil de Josh sur une application de rencontres, son monde bascule.
En parallèle, la policière est impliquée dans une enquête sur la disparition d’un professeur de fac, un mystère qui semble étrangement lié à son propre passé. Ces trois intrigues s’entrelacent progressivement, révélant un enchevêtrement de secrets qui bouleverse ses certitudes.
Malgré un bon rythme, des révélations sans impact
La conclusion de Tu me manques résout les mystères tissés au fil des six épisodes, mais peine à dépasser les conventions du thriller. La série maintient un rythme intéressant, et le suspense monte habilement, ce qui tient en haleine. Pourtant, les révélations finales s’avèrent, pour la plupart, soit convenues, soit bancales.
Parmi les éléments marquants, la double vie de Clint Donovan, père de Kat, occupe une place centrale. Victime de chantage orchestré par Calligan, un criminel influent, Clint cherchait à protéger son homosexualité et sa liaison avec Parker, un homme qu’il aimait. Ce fil narratif, renforcé par la performance convaincante de Calligan, aurait pu apporter une réelle profondeur, mais reste finalement sous-exploité.
Un manque de subtilité
L’intrigue bascule dans un drame artificiel lorsqu’un flashback révèle que Clint, paranoïaque, attaque Aqua, une amie proche de Kat, craignant qu’elle ne divulgue son secret. Josh intervient pour la protéger et, dans un geste désespéré, poignarde Clint.
Avant de mourir, ce dernier demande à Josh et Aqua de garder le silence. Ensemble, ils fabriquent un scénario impliquant Monte Leburne, un criminel déjà emprisonné, comme bouc émissaire. Bien que cette révélation cherche à surprendre, l’accumulation d’événements dramatiques et la culpabilité de Josh apparaissent trop artificielles, affaiblissant l’impact.
Des codes classiques du thriller
Quant à l’enquête sur la disparition de Dana Fells, elle débouche sur la découverte d’un réseau criminel dirigé par Titus Monroe, exploitant des faux profils pour attirer et éliminer ses victimes. Le visage de Josh, détourné par cette organisation, n’était qu’un appât dans ce stratagème. Dans le final, Kat affronte Titus dans un incendie qu’il déclenche pour effacer ses traces. Elle parvient à sauver les otages et à mettre fin à ses activités. Bien que tendue, la scène reste d’une exécution classique et manque de l’originalité nécessaire pour rendre ce climax véritablement mémorable.
Enfin, Kat confronte Josh quant à son rôle dans la mort de Clint. Déchirée entre trahison et amour, elle laisse entrevoir une possibilité de réconciliation, clôturant la série sur une note ambiguë. Si ce dernier choix narratif cherche à apporter une charge émotionnelle, il manque de subtilité et laisse une impression finale mitigée.