Entre hommage aux films de Jacques Demy et modernité audacieuse, Joli Joli marque les débuts remarqués de Clara Luciani au cinéma dans une fresque musicale signée Diastème. Le 25 décembre dans les salles obscures françaises.
Noël 2024 marque la sortie en salles de Joli Joli, une comédie musicale réalisée par Diastème (Un Français), avec Clara Luciani dans son tout premier rôle au cinéma. Le film s’inscrit dans le genre musical, s’inspirant des grandes œuvres des années 1960 comme Les parapluies de Cherbourg (1964) et Les demoiselles de Rochefort (1967), tout en proposant une relecture contemporaine. Porté par les chansons d’Alex Beaupain et les chorégraphies de Marion Montin, le projet affiche une ambition esthétique et narrative affirmée.
Une fresque musicale entre Paris et Rome
L’histoire suit Lola (Clara Luciani), une actrice montante du cinéma, et Paul (William Lebghil), un écrivain en difficulté financière. Leurs chemins se croisent dans le Paris des années 1970, avant de les mener jusqu’à Rome à travers une série de quiproquos et d’événements inattendus. José Garcia incarne un producteur désillusionné, tandis que Laura Felpin et Grégoire Ludig enrichissent l’intrigue avec des personnages secondaires humoristiques.
Le film se distingue par une esthétique rétro assumée, reconstituant l’atmosphère des années 1970. Les décors et costumes, réalisés par Chloé Cambournac et Alexandra Charles, plongent le spectateur dans une époque où le cinéma se voulait spectaculaire. Tourné principalement en studio, y compris pour les scènes en extérieur, le film mise sur une théâtralité visuelle et des palettes de couleurs saturées.
Une réception critique partagée
La critique salue unanimement les débuts de Clara Luciani au cinéma. Ouest-France parle d’une performance « impériale dans la justesse, les nuances et l’espièglerie qu’elle apporte », tandis que Première souligne que ses débuts de comédienne sont « juste comme une évidence dans les moments chantés comme joués ». William Lebghil, quant à lui, fait preuve d’une « sincérité désarmante » selon Sortir à Paris, bien que certains trouvent son personnage parfois éclipsé par l’éclat de Luciani.
Les chansons d’Alex Beaupain, essentielles à la narration, sont largement saluées. Sortir à Paris les qualifie de « bouleversantes, parfois légères », tandis que Les Inrockuptibles notent leurs sonorités disco, qui « apportent une nuance nouvelle à ce qu’on connaissait et aimait de son auteur ». Profondément ancrées dans l’esthétique des années 1970, elles contribuent à définir l’identité musicale du film.
Esthétique rétro et héritage
L’esthétique globale de Joli Joli fait également l’unanimité. Les Inrockuptibles louent « un soin amoureux » porté à la reconstitution de l’époque : « Le film travaille la texture, la chromie de l’époque, en restitue le charme orangé et ouaté. Mais en désigne aussi la brutalité archaïque et ses impensés discriminatoires. » Première reconnaît que « la direction artistique compense une mise en scène parfois limitée », tandis que Sortir à Paris met en avant « des décors somptueux et des costumes aux couleurs vives et saturées », plongeant les spectateurs dans une époque où le cinéma rimait avec splendeur.
Quelques semaines après la sortie du documentaire Il était une fois Michel Legrand, qui revenait sur l’œuvre du célèbre compositeur des Parapluies de Cherbourg, Joli Joli propose une réinterprétation du genre musical. Là où Legrand mêlait intimité et lyrisme, Alex Beaupain et Diastème explorent des thèmes contemporains avec une sensibilité différente. Ce film, ancré dans la nostalgie mais résolument moderne dans son approche, prolonge l’héritage des comédies musicales françaises en y apportant un souffle nouveau.