Sélection

Les meilleures comédies musicales au cinéma

28 août 2024
Par Alexia
Les meilleures comédies musicales au cinéma

« Emilia Perez », de Jacques Audiard, « L’Amour ouf », de Gilles Lellouche, le spectaculaire « Wicked » en fin d’année… A l’heure où la comédie musicale semble se renouveler sur des créations originales modernes ou des adaptations de classiques scéniques, voici une sélection des meilleurs films du genre à découvrir ou redécouvrir.

Chantons sous la pluie (1953) 

Attention chef d’oeuvre ! S’il ne fallait en retenir qu’une parmi les classiques hollywoodiens, ce serait celle-ci. Parce qu’aucun film – musical ou non – n’a mieux traité le passage du muet au parlant. Parce que Gene Kelly. Parce que, au-delà de la cultissime scène sous la pluie, on y trouve les prestations magistrales de Donald O’Connor dans Make Em Laugh, la classe intemporelle de Cyd Charisse dans le ballet hallucinant Broadway Melody, le génial trio de Good Morning, l’hilarante scène du tournage avec Lina Lamont / Jean Hagen et ses micros. Et, partout, Gene Kelly. Immanquable.

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West Side Story (1961 – 2021)

Adaptation du succès de Broadway de 1957, le West Side Story de 1961 a bouleversé tous les codes du genre grâce à une histoire originale qui ne finit pas bien, des chorégraphies ultra modernes comme on n’en avait jamais vu (merci Jerome Robbins), un récit inscrit dans le social et une partition absolument parfaite de Leonard Bernstein. Le sujet ? Un Roméo et Juliette des temps modernes qui voit s’affronter la bande des Sharks (les Portoricains) et celle des Jets (les Américains issus de l’immigration polonaise, irlandaise ou italienne). Le film remporte 10 Oscars mais sa postérité va bien au-delà. Cette comédie musicale – sur scène d’abord puis son adaptation filmée – symbolise indubitablement le tournant entre les classiques d’antan et le musical moderne.

En 2021, Steven Spielberg décide de réaliser une nouvelle adaptation. Si l’essentiel reprend les éléments de l’œuvre, il en modernise le décor, les chorégraphies et la vision de New-York, à qui il redonne une place centrale. En outre, il confie les rôles des Portoricains à des artistes latino-américains (notamment Ariana DeBose qui décrochera l’Oscar de la meilleure actrice de l’année). Enfin, il refuse de prendre parti dans la guerre des gangs en ne sous-titrant pas davantage les dialogues espagnols que les scènes en anglais. Les puristes qui redoutaient une ré-adaptation furent unanimes sur ce nouveau West Side Story. Et puis, quelle magnifique idée de confier un rôle (et une chanson bouleversante) à Rita Moreno, l’inoubliable créatrice du rôle d’Anita.

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Mary Poppins (1964)

Sorti sur les écrans il y a quasiment 60 ans jour pour jour, Mary Poppins est sans doute un élément fondateur dans l’enfance de tout amateur de comédie musicale. C’est Walt Disney lui-même qui offre à Julie Andrews l’un de ses rôles les plus emblématiques, qui lui confère un Oscar et un Golden Globe. Il y a autant de magie et de poésie dans cette nurse anglaise exceptionnelle que dans le long-métrage lui-même. Connu pour ses effets spéciaux, notamment l’incrustation des acteurs dans un dessin animé, Mary Poppins est considéré comme le chef d’œuvre absolu des studios Disney. Les chansons n’y sont sans doute pas étrangères, tant elles fonctionnent, aujourd’hui encore. On citera notamment ChemCheminée, Le morceau de sucre et surtout le mythique Supercalifragilisticexpialidocious.

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Les Demoiselles de Rochefort (1967)

On aime ou on n’aime pas le style de Jacques Demy. Néanmoins, il reste LA référence en termes de comédie musicale à la française. Dans Les Demoiselles de Rochefort, on suit le quotidien de Delphine et Solange, les « sœurs jumelles nées sous le signe des Gémeaux », à la recherche du grand amour. Sur une bande originale d’anthologie signée Michel Legrand, on trouve un casting prestigieux où se côtoient Danielle Darrieux, Catherine Deneuve et sa soeur Françoise Dorléac ou Jacques Perrin, côté français, mais aussi les Américains Gene Kelly et Georges Chakiris (le Bernardo de West Side Story), doublés pour l’occasion. De fait, Les Demoiselles de Rochefort se situe à la croisée des chemins entre la Nouvelle Vague et la comédie musicale classique américaine. Sa singularité justifie sans doute le statut d’œuvre culte encensée dans le monde entier.

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The Rocky Horror Picture Show (1975)

The Rocky Horror Picture Show, sorti en 1975, est probablement la plus déjantée. Pensé dès le départ comme un « midnight movie », dépourvu de réelle intrigue et parodiant tour à tour films d’horreur, thrillers, et de science-fiction de l’époque, The Rocky Horror Picture Show est un inclassable. Interprété par Susan Sarandon et Tim Curry, ce long-métrage d’épouvante qui ne fait pas peur est un hommage décomplexé aux séries B. Et s’il n’a connu qu’un moindre succès à sa sortie, il est devenu culte grâce à un public de fans très investis, qui s’est mis à animer les séances dans les cinémas dans lesquels il était diffusé. Chorégraphies endiablées, jet de riz et d’eau dans la salle, répliques entonnées en chœur… Le phénomène est toujours là et on peut, à Paris, assister à ces séances improbables au Studio Galande. D’ailleurs, il est tellement ancré dans la culture populaire américaine qu’on l’évoque dans de nombreux films et séries, comme Buffy contre les VampiresGlee et Les Simpson, Fame

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Grease (1978)

Adaptation de la comédie musicale éponyme créée à Broadway en 1972, Grease est clairement culte. On est dans le léger, le kitsch assumé et l’énergie californienne. Pas de philosophie et de revendication quelconque dans ce teen-movie qui met en scène des comédiens qui ont dépassé depuis longtemps l’âge des personnages qu’ils interprètent. Retour dans les années 50, à l’époque des socquettes blanches pour filles sages et de gomina pour les mâles rebelles. Ce film délicieusement rétro aurait pu passer inaperçu. C’est sans compter un triomphe absolu grâce à deux ingrédients. Tout d’abord, la musique, détonante et tout à fait anachronique avec ses sonorités disco, propose des hits tels que GreaseHopelessly devoted to you, You’re the One that I want ou Summer Nights. Enfin, rien n’aurait été pareil sans l’alchimie entre les acteurs principaux, Olivia Newton John, déjà connue à l’époque, et un John Travolta tout droit sorti de La fièvre du samedi soir, qui ont fait de Sandy et Danny des amoureux intemporels plébiscités un demi-siècle plus tard !

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Hair (1979)

En 1968, Hair avait fait scandale sur les planches à Broadway (et ailleurs) avec son propos pleinement engagé contre la Guerre du Vietnam, ses morceaux ultra modernes, ses pattes d’eph’ et ses artistes nus (à peine quelques minutes mais assez pour devenir un point central qui fit hérisser les cheveux des plus conformistes). Lorsque Milos Forman s’en empare en 1977, il transcende le livret de James Rado et Gerome Ragni en retravaillant les personnages et le synopsis. Il y apporte de la cohérence et conserve les revendications. Toujours est-il que, s’il est daté par son contexte, le film, davantage que le spectacle originel, offre un propos universel qui porte les valeurs de liberté, de fraternité et d’humanisme. Si l’on y ajoute la musique de Galt MacDermot (avec de brillants arrangements) et la maîtrise absolue du réalisateur de Vol au-dessus d’un nid de coucou, Hair s’impose comme un classique à voir et à revoir. Pour laisser entrer le soleil, encore et encore !

Chicago (2002)

En 2002, lorsque Chicago arrive sur les écrans, cela fait un moment que l’âge d’or du musical au cinéma est fini. Certes, quelques films juke-box comme Moulin Rouge ont connu le succès mais ce n’est clairement plus le genre qui fait fureur. Alors se lancer dans l’adaptation de Chicago, ce n’était pas gagné ! Sur scène, le spectacle de Kander et Ebb relate l’histoire de tueuses des années 20 dans un format cabaret qui entremêle en permanence paroles chantées et parlées, au fil de numéros présentés par un Maître de cérémonie. Rob Marshall avait donc un défi formel à relever pour adapter la structure et les moments musicaux. Non seulement il y parvient parfaitement et trouve des passerelles ingénieuses pour passer de l’onirisme du musical au récit réaliste, mais il imprime une esthétique originale et moderne, respectant tout de même l’inspiration Bob Fosse. On saluera également les performances des deux héroïnes – interprétées par Catherine Zeta-Jones et Renee Zeelwegger – et de Richard Gere, John C. Reilly ou Queen Latifah. 6 Oscars et 3 Golden Globes plus tard, le succès fut au rendez-vous, tant chez la critique que dans le public. Le signe que le septième art pouvait se tourner à nouveau vers le musical…

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Lalaland (2016)

L’ouverture et l’épilogue justifieraient à eux seuls le déplacement tant ils associent maîtrise technique, poésie et virtuosité. Entre les deux, l’histoire d’amour pourrait paraître simpliste, mais ce serait oublier qu’on y parle aussi de la confiance en soi, de la condition d’artiste et de la difficile conciliation entre rêve et réalité. On y parle aussi d’art, et tout particulièrement du septième. Damien Chazelle y convoque d’ailleurs une foule de références et d’hommages à Demy, Minnelli ou Donen dans les séquences musicales, Edward Hopper pour l’ambiance et la photographie, ou Michel Legrand dans la musique. Loin d’être pontifiant, Chazelle assume ses influences avec admiration, respect et une bonne dose d’humilité ; il n’est donc pas indispensable de posséder toute la culture d’un cinéphile averti pour apprécier le film. En outre, Justin Hurwitz signe une bande originale assez époustouflante qui oscille elle aussi entre l’âge d’or du musical et les sons actuels. Les mélodies entêtantes rythment le propos avec pertinence et enchantent la romance. Les différents Prix récoltés prouveront à celles et ceux qui ne seraient pas convaincus qu’il faut se plonger dans Lalaland sans plus tarder, si ce n’est déjà fait.

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Emilia Perez (2024)

La critique est quasi unanime pour saluer l’entrée en musical du réalisateur français Jacques Audiard. Récompensé à Cannes par un Prix du Jury et du Prix de la meilleure interprétation pour l’ensemble de son casting féminin, le film se distingue par sa modernité et son inclusivité. Porté par Zoe Saldaña et Karla Sofía Gascón, Emilia Perez propose une fable mexicaine féministe tournée à Bry-sur-Marne, qui va chercher du côté d’Almodovar, de la telenovela et de la comédie musicale. Le résultat de cet objet non identifiable ? Un film absolument brillant, esthétiquement rare, qui réinvente un genre ou tous les genres. Les moments musicaux sont originaux, virtuoses et puisent dans des inspirations variées, portées par la BO survoltée de Camille et Clément Ducol.

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Article rédigé par
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