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Windows 11 : focus sur le nouvel OS de Microsoft

13 novembre 2021
Par Thomas Estimbre
Windows 11 : focus sur le nouvel OS de Microsoft
©IB Photography/Shutterstock

L’année 2021 a été marquée par plusieurs annonces majeures du côté de Redmond. Microsoft a donné le coup d’envoi à son offre de PC dans le cloud durant l’été, puis il a officiellement lancé Windows 11 en octobre. On s’intéresse aujourd’hui au nouveau système d’exploitation du géant américain.

L’annonce d’un nouveau Windows est toujours un événement, surtout quand la dernière version majeure remonte à 2015. Après le lancement d’un Windows 10 présenté par Microsoft comme le dernier Windows, on ne pensait d’ailleurs plus revoir le système sous cette forme. Toujours dominant sur les ordinateurs malgré la présence d’Apple et l’émergence des Chromebook sous Chrome OS, l’éditeur avait confié sa volonté de voir Windows 10 comme un service qui allait être mis à jour continuellement.

Ce changement de cap s’est confirmé au cours des six dernières années. Le système d’exploitation a connu des évolutions importantes avec le déploiement d’une version majeure tous les six mois. La dernière en date étant la mise à jour 21H2.

Pourtant, le géant de l’informatique a créé la surprise en juin en dévoilant Windows 11. L’annonce s’est très vite accompagnée de la publication d’une préversion comprenant les nouvelles fonctionnalités apportées par cette mouture. Proposée aux membres du programme Insider, elle a fait suite à la fuite d’une image ISO d’une version bêta que nous avions pu prendre en main dans le but de vous présenter les grandes nouveautés de Windows 11. La version finale, disponible depuis le 5 octobre, est d’ailleurs très proche de cette dernière.

Sans revenir entièrement sur les nombreuses nouveautés de l’OS, nous avons décidé de faire un nouveau point après quelques semaines de cohabitation avec la version finale.

La nouvelle interface de Windows 11.©Capture d'écran/L'Éclaireur Fnac

Windows 11 : des nouveautés et des changements regrettables

L’apport le plus notable est le renouvellement graphique voulu par Microsoft. La firme a souhaité inaugurer une « nouvelle génération de Windows » et cela se matérialise par une profonde refonte, à commencer par le menu Démarrer et la barre des tâches. Plus clair et divisé en deux parties, il propose de retrouver des applications épinglées et des éléments recommandés (applications, documents, photos…) qui évoluent en fonction de l’utilisation.

La nouveauté la plus déroutante concerne la barre des tâches, qui occupe désormais une position centrale. Elle regroupe toujours les icônes et sa présence au centre de l’écran peut bousculer les habitudes des windowsiens. Il reste toutefois possible de la replacer à gauche de l’écran.

Il est possible de déplacer la barre des tâches de Windows 11.©Capture d'écran/L'Éclaireur Fnac

Ces changements témoignent de la volonté de Microsoft de simplifier son OS, avec le risque de bouleverser de nombreuses habitudes et de rendre son utilisation moins pratique. Présenté comme plus personnalisable et tourné vers la productivité, Windows 11 opère des changements plus curieux, comme le gestionnaire des tâches qui n’est plus directement accessible par un clic droit dans la barre des tâches. Il faut désormais effectuer un clic droit sur le menu Démarrer. Le menu contextuel a quant à lui été simplifié. Plus graphique, lisible et fluide, il ne propose que très peu d’options et oblige à passer par un menu secondaire (par la ligne Afficher plus d’options ou le raccourci clavier MAJ + F10) pour retrouver l’ensemble des entrées. Une étape supplémentaire qui ne correspond pas totalement à la promesse de productivité de Microsoft.

Microsoft a simplifié le menu contextuel.©Capture d'écran/L'Éclaireur Fnac

Plus surprenant, quelques fonctions pratiques comme la possibilité de redimensionner la barre des tâches ou de la déplacer sur un côté de l’écran ont été supprimées. La firme de Redmond a également opéré des changements concernant les applications par défaut : contrairement à Windows 10, qui permettait de changer de programme par défaut en un clic, Windows 11 oblige à définir une application par défaut pour chaque extension de fichier. Concrètement, un utilisateur souhaitant utiliser Chrome ou Firefox à la place de Edge devra choisir son nouveau navigateur au cas par cas pour les extensions .htm, .html, .pdf, .shtml, .svg, .webp, .xht, .xhtml ou encore HTPP et HTPPS. Une décision qui permet d’imposer plus facilement Edge, mais qui fait grincer des dents du côté de la concurrence.

Sa configuration minimale laisse de nombreux PC sur le carreau

À ce titre, Windows 11 est assez loin de la promesse de Microsoft d’offrir une expérience simplifiée et plus personnelle. Le système est moins souple que ses prédécesseurs et cela se ressent jusqu’à la configuration requise. Un peu plus gourmand que son aîné au niveau des spécifications (processeur 1 GHz ou plus avec au moins deux cœurs, 4 Go de mémoire vive et 64 Go de stockage, carte graphique compatible avec DirectX 12 (ou version ultérieure) avec pilote WDDM 2.0), Windows 11 impose surtout de nouveaux éléments de sécurité. Il faut disposer d’un ordinateur avec « démarrage sécurisé compatible UEFI » et d’une puce TPM 2.0 ou d’un processeur prenant en charge ce module.

Ces technologies sont présentes sur le marché depuis quelques années, mais elles étaient jusqu’à présent optionnelles. Microsoft exclut ainsi les appareils les plus anciens et les exigences particulières de la firme ont rendu la situation confuse. Ainsi, certaines machines équipées d’un processeur toujours véloce bien que vieillissant sont officiellement incompatibles, alors qu’un CPU plus récent mais beaucoup moins performant assurera une prise en charge de l’OS. Pour l’heure, un flou subsiste autour de cette compatibilité et le nouveau système d’exploitation peut être installé sur un ordinateur qui ne respecte pas le cahier des charges fixé par Microsoft.

La firme a même lâché du lest en indiquant qu’une machine équipée d’un mode TPM 1.2 peut contourner la limitation. Toutefois, elle assure que « le PC ne sera plus pris en charge et ne pourrait plus recevoir de mises à jour » en cas d’installation de Windows 11.

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Si le design est une affaire de goût, force est de constater que Windows 11 est résolument plus moderne. De nombreuses applications intégrées bénéficient de ce renouvellement (Courrier, Photos, Calculatrice, Horloge) et se révèlent plus efficaces, avec une réactivité accrue et de nouvelles options ou animations. On apprécie par exemple les évolutions apportées à la fonction Snap avec la possibilité d’organiser ses fenêtres (jusqu’à quatre) depuis le bouton d’agrandissement. L’Explorateur a également été dépoussiéré, même si on est loin de la révolution espérée par de nombreux utilisateurs. Le système d’onglets n’est toujours pas d’actualité et lorsqu’on dépasse le cadre de la refonte graphique, on a très vite l’impression de retrouver Windows 10.

La fonction Snap Layouts permet d’optimiser l’affichage des fenêtres.©Capture d'écran/L'Éclaireur Fnac

Cette sensation apparaît rapidement à l’usage et donne parfois le sentiment que Redmond n’a pas terminé les travaux. Le Store a été totalement repensé pour répondre aux ambitions de Microsoft et se montre beaucoup plus agréable, mais il ne s’agit pas d’une exclusivité. Son ancien OS, Windows 10, commence à avoir droit à ce que la firme présente comme l’une des nouveautés phares de Windows 11. Concernant les applications Android, elles brillent pour l’heure par leur absence et commencent à peine à se faire une place dans le système. Il faudra vraisemblablement attendre 2022 pour découvrir la fonctionnalité.

Windows 10.5 est arrivé

Windows 11 marque une étape importante pour la firme de Redmond. Cette dernière veut basculer dans une nouvelle ère et ce nouvel OS apporte un début de réponse aux ambitions de la société dirigée par Satya Nadella. À l’usage, Windows 11 est dans la continuité de son prédécesseur, il se révèle agréable à utiliser et performant, même si quelques erreurs de jeunesse peuvent apparaître. Il ne fait aucun doute que ces dernières seront corrigées, mais il est difficile de voir en Windows 11 une nouvelle version majeure.

Le navigateur Edge dans Windows 11.©Capture d'écran/L'Éclaireur Fnac

Mais il s’agit tout de même d’une évolution significative de Windows 10, tout du moins sur le plan de l’interface, car les nouvelles fonctionnalités sont finalement peu nombreuses. On peut s’attendre à ce que le géant américain continue dans cette voie en apportant de nouvelles modifications dans les mois qui viennent. Elle bouscule également les habitudes avec un résultat – pour l’heure – mitigé, mais qui peuvent expliquer la décision de changement de numéro de version. En l’état, l’OS s’apparente pourtant davantage à un « Windows 10.5 » plein de bonnes volontés, sans pour autant avoir la carrure de porter un nouveau numéro de version.

Faut-il passer à Windows 11 ?

Microsoft a lui-même répondu à cette question en optant pour un déploiement très progressif. En cette fin d’année 2021, rien ne justifie de basculer vers ce jeune système d’exploitation qui va recevoir des correctifs au cours des prochains mois. Notez que son prédécesseur, Windows 10, sera supporté jusqu’en 2025.

Il peut cependant être tentant de migrer afin de découvrir Windows 11 et ses nouveautés, à condition de disposer d’une machine compatible. Il faudra également veiller à sauvegarder ses données avant de se lancer et prévoir un peu de temps pour prendre en main cette version. De plus, la mise à jour est gratuite.

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Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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