Du 21 octobre au 10 décembre 2021, le Palais de la Porte Dorée (Paris 12e) accueille entre ses murs un festival conçu comme une saison d’automne présentant pas moins de huit créations contemporaines entre danse, théâtre, concerts et performances d’artistes.
Au cœur du Palais de la Porte Dorée, qui abrite le Musée national de l’histoire de l’immigration, musiciens, chorégraphes, danseurs et comédiens sont invités à partager leurs créations dont les thématiques – diversités, migrations, histoire coloniale, transmission, questions environnementales – résonnent avec la philosophie du lieu. Voici quelques points saillants de la programmation.
1 Orgue-Paysage, Alexis Paul
Avec son orgue de barbarie, Alexis Paul propose un voyage poétique et sonore à la rencontre des différentes cultures du monde. Avec son projet Saudaá Group, ou « groupe mélancolique », Alexis Paul s’est lancé dans une aventure nomade au contact de sonorités et de traditions du monde entier. Utilisant le principe de la carte perforée, l’orgue de barbarie est le plus ancien système d’enregistrement et de reproduction automatisée de la musique. Il porte encore aujourd’hui l’image d’un instrument fédérateur, associé à la culture populaire et aux traditions folkloriques. Le concept d’orgue-paysage est donc de se servir de cet instrument comme un outil de médiation, de partage et de transmission, invitant à l’écoute de paysages sonores qui survolent les frontières. Pour ce concert inédit, Alexis Paul a réuni la joueuse de qanûn palestinienne Christine Zayed, le pianiste français François Mardirossian, la joueuse de târ iranienne Sogol Mirzaei et le vidéaste Lionel Palin.
Jeudi 11 novembre à 20h – 1h15 – de 9 à 12€
2 La bande à LAURA, Gaëlle Bourges
La danseuse et chorégraphe Gaëlle Bourges continue d’explorer son travail de remise en question de la représentation des corps dans l’histoire de l’art, notamment du corps féminin. Dans ce nouveau spectacle, Gaëlle Bourges se penche sur L’Olympia d’Edouard Manet (1863), qui avait fait scandale à son époque tant le choc esthétique était retentissant. Ici, quatre performeuses, bien loin de s’en tenir à une simple reproduction scénique du tableau de Manet, incarnent une sorte de généalogie du modèle féminin, interrogeant aussi bien la place de la femme blanche au centre du tableau que celle de Laure, la femme noire présentant un bouquet de fleurs à Olympia, éclipsée par la nudité aveuglante du sujet. En réinventant la genèse du tableau et en mélangeant constamment les rôles, la mise en scène de Gaëlle Bourges redonne ainsi une visibilité aux corps oubliés, à ceux des modèles noirs de l’art occidental et aux femmes artistes en général.
Le 20 nov. à 18h et le 21 nov. à 16h – 1h00 – de 9 à 12€
3 La visite curieuse et secrète, David Wahl
David Wahl est connu pour ses Causeries, à mi-chemin entre performances théâtrales et discours érudits. Mêlant humour, anecdotes et découvertes scientifiques, David Wahl pose des questions apparemment simples mais qui, au fil du discours, revêtent une épaisseur poétique. Sa quatrième causerie écrite en 2017 – sobrement intitulée Le sale discours ou géographie des déchets pour tenter de distinguer au mieux ce qui est propre d’avec ce qui ne l’est pas – explorait notre rapport aux déchets à travers l’histoire du déchet radioactif. Dans La visite curieuse et secrète, Wahl sonde le rapport de l’homme avec le monde marin, en partant de sa propre expérience d’artiste associé à Océanopolis Brest : à travers la rencontre atypique avec un manchot royal dénommé Dominique, le conteur nous emmène dans ses digressions allant de la biologie marine à la littérature, effectuant sans cesse des sauts entre les différents domaines du savoir.
2 et 3 décembre à 20h – 1h20 – 9 à 12€