Entretien

Bruno Sanches : “La saison 3 de HPI est la meilleure ; elle est marquée par de nombreux bouleversements”

11 mai 2023
Par Agathe Renac
La saison 3 de “HPI” sera diffusée dès le 11 mai sur TF1.
La saison 3 de “HPI” sera diffusée dès le 11 mai sur TF1. ©TF1

De Catherine et Liliane à HPI, Bruno Sanches a incarné des rôles cultes du petit écran. On a profité de sa venue à Series Mania pour l’interroger sur sa (riche) carrière, et spoiler alert : il est un mélange de tous ses personnages.

HPI est un véritable carton et la saison 2 a réuni 10 millions de téléspectateurs. Vous attendiez-vous à un tel succès en vous lançant dans ce projet ? 

Pas du tout. On savait qu’on faisait une série cool, parce qu’on s’entendait bien, parce qu’il y avait une bonne ambiance et que l’écriture était fraîche. Les personnages étaient très marqués, notamment celui de Morgane. La première saison était clairement un test pour voir ce qui allait fonctionner, mais personne ne s’attendait à un tel phénomène. Les premiers épisodes ont été diffusés très vite après la fin du tournage, donc on était tous crevés par cette expérience et déjà dépassés par ce succès.

Comment expliquez-vous ce phénomène ? 

On pensait que les résultats de la première saison étaient liés au confinement, mais ceux de la deuxième étaient identiques, donc on a écarté cette hypothèse. Pour être très honnête, je ne pourrais pas expliquer les raisons de ce phénomène. À chaque nouvelle salve, c’est comme si tout recommençait et on se demande si ça va fonctionner. Ce serait très cool que la troisième marche, car elle est absolument géniale ; je pense que c’est la meilleure de toutes. Il y a des épisodes absolument barrés, dont le sixième – mais je ne vous spoilerai pas !

Audrey Fleurot incarne un personnage qu’on adore détester et Gilles est très tolérant envers elle. Pourriez-vous supporter une Morgane Alvaro au quotidien ?

Je pense. Elle a quelque chose de tellement attachant… Elle mouline à 20 000 à l’heure grâce à son haut potentiel, elle pense à des millions de choses à la fois et parvient à s’occuper de ses trois enfants. Elle a des défauts, mais ses qualités sont vraiment cool. Elle s’empêtre parfois dans des situations complexes, mais, dans le fond, Morgane est une bonne personne. 

©TF1

Gilles est ultratolérant avec elle et leur amitié est de plus en plus forte. Il y a une presque relation fraternelle entre eux ; ils peuvent compter l’un sur l’autre. Je ne vais rien spoiler, mais il y aura des bouleversements durant cette saison 3. Les enquêtes seront toujours aussi présentes, mais les rapports entre les personnages seront vraiment développés et approfondis.

Nous sommes à Lille, qui est le QG de Series Mania, mais aussi le lieu de tournage de HPI. Quel rapport entretenez-vous avec cette ville ? 

Je l’adore. Je ne connaissais pas du tout avant le tournage. J’avais des a priori sur le Nord, comme tout connard parisien (attention : les Parisiens ne le sont pas tous !), mais cette ville est géniale. C’est cool, les gens sont hyper accueillants… Ma fille m’a dit que c’était un peu sa deuxième maison. J’y ai mes habitudes maintenant. On y mange bien et on boit beaucoup trop.

Vous sortez beaucoup durant les tournages ? 

Non. On va beaucoup autour de notre hôtel, à Yori (un resto coréen incroyable qui fait des barbecues de ouf), au ciné… On reste assez sages. Je bois souvent des coups avec Marie (Céline Hazan) et Bérangère (Daphné Forestier). Audrey sort très rarement, car elle a des journées de dingue. Le fait de ne pas être avec nous la rend triste, donc elle s’autorise parfois quelques petites échappées.

©TF1

Quel regard portez-vous sur votre personnage ? Vous retrouvez-vous en Gilles ?

Il me fait kiffer ! Il est bienveillant, il ne sait pas mentir et il a un sens de la morale développé – d’où son métier. Tout comme lui, j’adore les comics, je suis sensible et j’ai un rapport à la justice très fort. En revanche, je suis plus lâche. Je pense qu’on apporte toujours un peu de soi dans les protagonistes qu’on incarne. Dans la vie de tous les jours, je suis un peu Gilles, mais aussi tous les personnages que j’ai joués.

Vous avez interprété des personnages très différents. Lequel avez-vous préféré incarner ? 

J’ai adoré jouer le chien Chaussette dans Canis Familiaris ! Cette série Arte est une allégorie de la crise de la quarantaine, vue à travers des chiens. Son créateur est parti du principe qu’ils s’humanisent au contact de l’homme. Il a voulu parler de la société à travers eux, et je trouve ça très juste de revenir à l’état sauvage. J’ai donc incarné Chaussette, le meilleur ami de Max, interprété par Tom Dingler. C’est mon ami dans la vie et c’était assez jouissif de tourner ensemble. J’ai adoré jouer un chien ; ça donne tout son sens au mot “jouer”. C’était un vrai kiff.

Vous avez aussi marqué toute une génération avec Catherine et Liliane ! Vous vous éclatiez autant sur le plateau que les spectateurs derrière leur écran ? 

On s’est vraiment amusé ! Il y avait évidemment des jours difficiles à cause de la fatigue, mais c’était une expérience géniale. En revanche, elles étaient épuisantes à jouer et à porter, car c’était très physique. Il fallait trouver une bonne posture, mettre une perruque, des plâtrées de maquillage sur le visage qui bouchaient nos pores, on portait des collants et des soutiens-gorge… C’était éreintant, mais un vrai plaisir ! 

Leur retour durant la cérémonie des Césars a fait exploser les réseaux sociaux. Ce petit comeback annonce-t-il un retour plus durable ? 

On a remis les perruques exceptionnellement pour la cérémonie, après quatre ans d’absence. C’était comme si on retrouvait de vieilles copines. En revanche, je ne pense pas qu’on repartira pour de nouveaux épisodes. On va dire que la porte est ouverte, mais ce n’est pas une baie vitrée !

On a fantasmé quelques projets avec Alex ; on parlait de faire un film, mais on ne l’a jamais vraiment développé. On vieillit et il faut faire attention avec la lumière, car certains détails se voient plus. Pour le moment, Catherine et Liliane font leur tour du monde et on discutera avec elles si elles souhaitent revenir. Elles ne sont jamais loin.

Ce rôle vous a permis de vous faire connaître auprès du grand public, mais ne vous a-t-il pas desservi par la suite ? Est-ce difficile de s’affirmer seul après avoir brillé en duo ?

Non. Ça ne nous a pas empêchés de faire nos trucs chacun de notre côté avec Alex. Catherine et Liliane n’ont jamais été un poids, au contraire. Elles nous ont ouvert des portes.

Quel type de personnage aimeriez-vous explorer dans le futur ?

J’ai participé à Baltringue, une série féministe de Justine Lossa dans laquelle je joue le rôle d’un connard. J’ai adoré interpréter un personnage qui est à l’opposé de ce qu’on me propose d’habitude. J’ai incarné de nombreux protagonistes, mais ce sont souvent de bons potes ou des mecs cools. J’aimerais bien jouer un méchant ; le rêve absolu, ce serait un méchant dans un film de super-héros.

Marvel va peut-être vous contacter, qui sait ?

Je suis un grand fan de comics ! En revanche, je dois avouer que la phase 4 n’est pas terrible… Ils se sont un peu perdus. La version Daredevil et Punisher de Disney me fait un peu peur. Les séries étaient tellement cool, et je ne sais pas ce que ça va donner sans ce côté très dark. Je ne suis pas fan de la manière dont ils ont traité Hulk dans Miss Hulk.

Le personnage n’est ni connu pour sa subtilité, ni pour ses lignes de dialogues élaborées.©Marvel

Ils en ont fait un personnage intelligent, même dans Endgame – si Captain America est plus fort que lui, c’est que les mecs n’ont pas lu les bons comics. Hulk, c’est Hulk. C’est lui qui doit combattre Thanos. Dans les livres, le combat dure trois jours, la planète Terre est détruite… Pour moi, l’adaptation est très arrondie et très chiante. Je pense qu’ils se sont perdus dans ce truc de multivers.

Imaginez : on vous donne un budget illimité pour réaliser ou écrire une série. Quelle histoire aimeriez-vous raconter ?

Les X-Men. On ne les a pas encore traités à leur juste valeur, avec ce que ça raconte sur les discriminations, sur les rapports aux autres… On les a un peu survolés. C’est bien plus dark et profond que ce qu’on a pu voir.

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Article rédigé par
Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste
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