Indéniablement en progrès par rapport à la précédente génération, le Xiaomi 15 Ultra se pose comme une référence en matière de photo. Certes, il n’est pas parfait, mais il fait preuve au final d’une sérieuse polyvalence, y compris dans des tâches de productivité classiques.
En résumé
Les passionnés de photographie trouveront avec le Xiaomi 15 Ultra un compagnon à la hauteur, surtout une fois équipé du fameux Pack Photo Pro. Ils pourront compter sur un quatuor de caméras maîtrisé, qui offre au smartphone une polyvalence rare. Pour le reste, le Xiaomi 15 Ultra ne rechigne pas à la tâche : son très bel écran, sa puissance impressionnante et son autonomie solide sont là pour nous rappeler qu’il dispose de tous les arguments d’un modèle premium.
Note technique
Les plus et les moins
- Qualité de fabrication et design
- Puissance
- Une autonomie solide
- Un quatuor de caméras au top
- Pack Photo Pro
- Très bel écran
- Un environnement logiciel qui progresse
- Un modèle encombrant
- Un prix élevé, mais justifié
- Un peu moins doué en vidéo
- Caméra frontale un ton en dessous
Notre prise en main détaillée
Le Xiaomi 15 Ultra (présenté avec le Xiaomi 15 au Mobile World Congress de Barcelone il y a quelques jours) est la vitrine grâce à laquelle la marque chinoise peut montrer tout son savoir-faire, notamment dans le domaine de la photographie. Son nec plus ultra en quelque sorte, si on met dans une case à part les pliants. Voilà qui rappelle en toute logique le Samsung Galaxy S25 Ultra, qui peut être perçu comme son seul véritable concurrent avec l’iPhone 16 Pro Max.
Le Xiaomi 15 Ultra est proposé en deux capacités de mémoire de stockage, la RAM étant toujours fixée à 16 Go : 512 Go ou 1 To. Son prix est alors de respectivement 1 503 € et 1 703 € avec pendant la période de lancement une remise de 100 € et d’autres avantages, comme le Pack Photo Pro Legend Edition offert (nous reviendrons plus loin sur cet accessoire). Pour les coloris, la version 512 Go peut être choisie en blanc ou en noir, tandis que celle de 1 To est uniquement disponible dans une finition nommée Chrome, mais ne vous attendez pas à quelque chose de clinquant pour autant.
Nous sommes donc, vous l’aurez compris résolument dans le très haut de gamme. Son concurrent coréen déjà évoqué, le S25 Ultra, demeure plus onéreux puisque sa version 512 Go est vendue 1 592,05 € et il faut débourser 1 832,05 € pour passer à 1 To de capacité. Notre prise en main a été effectuée en utilisant un modèle de 1 To prêté par la marque.
Design et prise en main
La façade du Xiaomi 15 Ultra semble reprise de celle de son prédécesseur. On retrouve un grand écran de 6,73 pouces qui occupe environ 90 % de la surface. Xiaomi ne souhaite pas suivre Samsung vers les très grandes dalles (6,9 pouces pour le S25 Ultra). L’écran légèrement courbé est protégé par un verre spécifiquement développé pour le smartphone, le Xiaomi Shield Glass 2.0, le successeur du Xiaomi Shield Glass utilisé par le Xiaomi 14 Ultra. Impossible pour nous de juger de la robustesse effective de ce matériau et surtout de le comparer au Gorilla Glass de Corning. Son action est complétée par un film souple posé d’origine. En haut, un discret poinçon accueille la caméra frontale et plus bas nous trouvons l’incontournable lecteur d’empreinte digitale. Celui-ci est placé à la bonne hauteur et il se montre très rapide.
En retournant le Xiaomi 15 Ultra, un choc nous attend : c’est superbe. L’idée est d’évoquer d’anciens appareils photo argentiques. Pour cela, la surface est divisée en deux parties : une bande grise évoquant l’aluminium et occupant environ un quart de la largeur, et une seconde bande en cuir végan. Nous sommes fans. Difficile d’ignorer l’immense bloc photo circulaire de par son diamètre, mais aussi, et c’est un peu plus pénalisant, son caractère très proéminent. Cependant, les ingénieurs de la marque ont bien travaillé, car le tout n’est pas vraiment déséquilibré une fois en main. Dans ce bloc prennent toujours place quatre caméras ainsi qu’un flash, le tout étant développé en partenariat avec Leica.
Les flancs sont en aluminium et présentent un profil plutôt rectiligne. Le côté droit regroupe les boutons de mise sous tension et de réglage du volume. Ces commandes tombent plutôt bien sous les doigts. En bas, le connecteur USB-C trône au centre tandis que la trappe peut accueillir deux nanoSIM. Du classique donc. Le smartphone est certifié IP68, il résiste donc à une immersion de 30 minutes à une profondeur de 1,5 m. Il mesure 161,3×75,3×9,4 mm contre 161,4×75,3×9,2 mm pour son prédécesseur. C’est donc quasiment les mêmes mensurations. Même chose pour le poids avec 229 g pour notre exemplaire en cuir végan. La qualité de fabrication est exceptionnelle et assoit encore plus le positionnement premium du Xiaomi 15 Ultra, avec une touche de classe supplémentaire grâce à son dos bicolore.
Écran
En termes de caractéristiques, l’écran du Xiaomi 15 Ultra semble très proche de celui de son prédécesseur, ce qui n’est pas une mauvaise chose, car ce dernier s’était plutôt bien comporté face aux experts du Labo Fnac. La dalle AMOLED affiche ainsi une définition de 1 440×3 200 pixels pour une densité de 522 ppp, ce qui permet d’apprécier tous les détails des images affichées. La fréquence de rafraîchissement maximale est de 120 Hz avec, bien entendu, la technologie LTPO qui permet de la faire varier dynamiquement de 1 à 120 Hz. Xiaomi a légèrement boosté la luminosité en pic qui passe de 3 000 à 3 200 nits. Bien entendu, il faudra attendre les mesures du Labo Fnac pour estimer précisément comment se comporte cet écran.
Nous avons bien entendu apprécié sa luminosité, notamment en extérieur et lors de la lecture de vidéo HDR. La dalle est certifiée Dolby Vision, HDR10+ et HDR Vivid. Les couleurs sont belles et, pour en parfaire leur rendu, l’interface propose de nombreuses possibilités de réglage. Un petit mot sur le son après l’image : les deux haut-parleurs sont plutôt puissants, avec un rendu équilibré et riche.
Communication
Le smartphone vient avec la nouvelle génération de composants radio de la plateforme Qualcomm. Vous trouverez donc un modem 5G capable de dépasser allègrement les capacités des réseaux mobiles ainsi que le wifi 7 et le Bluetooth 5.4, sans oublier le NFC pour le paiement mobile notamment. Le Xiaomi 15 Ultra peut accueillir deux nanoSIM et il est possible de configurer une eSIM, une technologie qui connaît de plus en plus d’adeptes, surtout du côté des voyageurs. Difficile en attendant le passage de ce mobile dans la chambre anéchoïque du Labo Fnac d’établir précisément la capacité de celui-ci à capter les différents réseaux et à offrir une connexion fiable.
Au fil de nos quelques semaines d’utilisation, nous avons toujours pu compter sur le Xiaomi 15 Ultra qui conserve une connexion dans le métro.
Performances et interface
Comme la plupart de ses concurrents directs, le Xiaomi 15 Ultra est animé par le Qualcomm Snapdragon 8 Elite. Dotée de huit cœurs capables d’atteindre des fréquences très élevées, cette puce est gravée en 3 Nm pour limiter sa consommation énergétique. Nous attendons donc les résultats de l’évaluation de la célérité de ce smartphone à l’issue du protocole de test du Labo Fnac qui simule des tâches plus ou moins complexes. La précédente génération avait démontré une réactivité exceptionnelle, nous sommes donc confiants.
Dans tous les cas, le Xiaomi 15 Ultra nous a offert une expérience parfaitement fluide tout au long de nos quelques semaines d’utilisation. Malheureusement, lorsqu’il est poussé dans ses derniers retranchements, nous avons constaté une montée en température plutôt importante, surtout sur les flancs en métal. Cela rend la prise en main peu agréable. Le processeur peut par exemple dépasser les 65° après un benchmark comme AnTuTu.
Le Xiaomi 15 Ultra s’appuie sur Android 15 et sur la surcouche maison, HyperOS 2.2. Nous retrouvons le point fort des smartphones de la marque, soit de nombreuses possibilités de personnalisation et de réglage. L’intelligence artificielle est largement présente, et pas seulement parce que Gemini est préinstallé. L’intelligence graphique s’invite pour personnaliser l’interface avec des fonds d’écran dynamiques et pour améliorer les photos. La manipulation de textes est aussi là pour traduire des conversations ou des textes, mais aussi pour améliorer votre prose. Potentiellement, Xiaomi se rapproche de Samsung, mais l’accès aux fonctions IA demeure plus simple à notre sens sur les smartphones coréens.
La marque annonce des mises à jour de sécurité durant six ans, avec en parallèle l’accès aux quatre prochaines versions d’Android. Voilà qui devrait nous mener jusqu’à Android 19. C’est bien, mais on pourrait espérer un peu mieux, à l’instar de ce que propose Google, Samsung et, plus récemment, Honor.
Photo
Avec ses modèles Ultra, la marque chinoise mise beaucoup sur la photo, et cette nouvelle génération ne fait pas exception à la règle avec toujours le partenariat technique avec Leica. Du point de vue des spécifications matérielles, les deux générations partagent beaucoup de points communs, mais il y a quelques évolutions. De prime abord, la caméra principale semble identique, mais ce n’est pas tout à fait le cas. Si le capteur est toujours un Sony LYT-900 de 1 pouce pour 50 mégapixels, l’optique perd l’ouverture variable du 14 Ultra. Nous voilà face donc à une optique ƒ/1,63 qui équivaut à un 23 mm argentique. Le capteur de l’ultra grand-angle affiche toujours 50 mégapixels, mais il est désormais fourni pas Samsung. L’optique change aussi, puisque l’on passe d’un équivalent à un 12 mm à un 14 mm. On perd aussi en luminosité avec une ouverture de ƒ/2,2 contre ƒ/1,8 pour la précédente génération.
Le premier téléobjectif offre un grossissement de x3 avec une optique ƒ/1,8 et un capteur de 50 mégapixels qui est identique à celui du 14 Ultra. On note qu’il serait désormais capable de faire la mise au point à une distance de 9 cm contre 10 précédemment. La principale évolution provient du second téléobjectif. En effet, le capteur Sony de 50 mégapixels cède sa place à un 200 mégapixels signé Samsung. L’optique change aussi, puisque l’on passe d’un x5 à un x4,3 avec une ouverture à ƒ/2,6. Les deux générations partagent la même caméra frontale basée sur un capteur de 32 mégapixels.
Il y a donc beaucoup de choses qui attendent les experts du Labo Fnac, qui vont se lancer dans leurs analyses grâce à un équipement sophistiqué et à leur savoir-faire. Le Xiaomi 14 Ultra s’était montré plutôt convaincant à leurs yeux, mais qu’en sera-t-il de son successeur ?
Nous n’avons évidemment pas pu résister à la tentation d’essayer ce smartphone en conditions réelles. Commençons par la caméra principale et son capteur 1 pouce. En journée, les photos produites impressionnent, avec beaucoup de détails et des textures bien représentées. Les couleurs sont naturelles, mais il est possible de leur donner un peu plus de peps en choisissant le mode Leica Vibrant. Un zoom numérique est proposé avec, là aussi, d’excellents résultats.
La nuit, ce premier module se montre toujours aussi à l’aise et l’on remarque sa capacité à bien gérer les sources d’éclairage, comme les lampadaires. L’ultra grand-angle est lui aussi abouti. Les clichés affichent un piqué de fort belle facture et une dynamique au diapason. Lorsque la lumière se faire rare, cela demeure excellent. Le premier téléobjectif permet de réaliser de très belles photos avec un peu de bruit numérique cependant. Les couleurs sont séduisantes et reprennent le rendu du grand-angle. Même satisfecit la nuit, où ce téléobjectif se montre d’une rare efficacité.
Enfin, le second téléobjectif et son grossissement de x4,3 est tout simplement parfait et, pour tout vous dire, vraiment impressionnant par son piqué et sa dynamique. Nos premiers clichés de nuit manquaient de netteté, mais une mise à jour a grandement amélioré les choses. Mention spéciale pour le mode Portrait réalisé avec ce téléobjectif. Le bokeh est naturel et les textures de peau très belles.
La caméra frontale fait un travail honnête, mais pas vraiment impressionnant. On note l’absence d’autofocus.
Le Xiaomi 15 Ultra permet de filmer en 8K et ce, avec ses quatre caméras dorsales. Les vidéos sont très bonnes, mais légèrement moins dynamiques et contrastées qu’avec un iPhone 16 Pro Max ou un S25 Ultra.
Pour 199 €, il est possible d’ajouter au smartphone le Pack Photo Pro, sachant qu’il est offert pendant la période de lancement, dans la limite des stocks disponibles. Ce pack est constitué d’une coque qui permet d’obtenir la prise en main d’un véritable appareil photo avec une poignée intégrant une batterie supplémentaire.
Sur le dessus, des boutons de commande permettent de déclencher et de contrôler la mise au point, mais aussi d’ajuster le zoom, de lancer un enregistrement vidéo ou encore de faire varier l’exposition. L’assignation de dernier bouton peut être personnalisée. Certes, le Xiaomi 15 Ultra devient très encombrant et prend quelques grammes sur la balance, mais il se transforme presque, en termes de confort d’utilisation et d’ergonomie, en appareil photo classique. On note que Xiaomi fournit des bagues pour adapter des filtres, une dragonne et un repose-pouce en aluminium pour encore plus de confort.
Autonomie
Le smartphone s’appuie sur une batterie silicium-carbone, une chimie permettant une plus grande densité énergétique et une meilleure stabilité thermique. Elle offre une capacité de 5 410 mAh, contre 5 000 mAh pour le 14 Ultra lancé l’année dernière. Une belle augmentation, même si l’on aurait aimé avoir en France la même batterie de 6 000 mAh que sur les modèles commercialisés en Chine. Le protocole du Labo Fnac avait abouti sur 14 Ultra à une autonomie correcte de 11h33. Une plus grosse batterie et une mécanique encore plus efficiente laissent augurer d’une autonomie en hausse, mais encore un peu de patience.
De manière empirique, nous avons trouvé qu’effectivement le Xiaomi 15 Ultra pouvait nous emmener un peu plus loin.
Pour la charge, une fois encore, et il va falloir s’y habituer, on se passe de bloc secteur fourni. Le smartphone prend en charge une puissance en entrée de 90 W, que nous avons pu lui offrir grâce à un adaptateur secteur de la marque en notre possession. Une pleine charge nous a pris environ 55 minutes. Pour rappel, le Labo Fnac avait mesuré une durée de charge de 41 minutes pour le modèle de l’année dernière.
