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Test de Spider-Man : Une araignée sur le toit du monde

13 septembre 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Spider-Man : Une araignée sur le toit du monde

En résumé

Plus décontracté que les derniers épisodes de Batman, ce Spider-Man excelle dans la quasi-totalité de ce qu’il entreprend : combats acrobatiques et exigeants, exploration grisante de l’open world, diversité des phases de jeu, humour et clins d’œil permanents… Que l’on accroche ou pas à son scénario convenu, le soft est un émerveillement perpétuel, constellé d’objectifs annexes que l’agilité fascinante du personnage nous permet de rallier en quelques secondes sans que l’on n’ait jamais l’impression de perdre notre temps.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Des déplacements aériens calés pour le monde ouvert
  • L'agilité du personnage au service de combats très acrobatiques
  • Réalisation magnifique et respectueuse de la franchise
  • Trois profils de développement pertinents
  • Une approche cinématographique immersive et convaincante
  • Le renouvellement régulier des phases de jeu
  • Les innombrables éléments de personnalisation
  • Des à-côtés motivants et accessibles à tout moment
Les moins
  • Une revisite des routines déjà éprouvées par la concurrence
  • La narration un cran en dessous malgré son côté décomplexé
  • Certains combats de boss un peu trop scriptés

Notre test détaillé

Dans l’hypothèse où vous auriez fini par vous lasser de ces open worlds artificiellement garnis d’objectifs dispensables jouant les prolongations ad nauseam, au point de songer à bouder la sortie de Spider-Man, nous vous invitons à reconsidérer la question. Rarement la formule ne s’était autant prêtée à l’esthétique virevoltante d’un super-héros !
(Ce test a été réalisé sur PlayStation 4.)

Son obstination à garder tous les projecteurs braqués sur lui plusieurs mois avant sa sortie avait fini par avoir raison de mon envie de lui laisser sa chance. À l’image de son héros m’as-tu-vu, le nouveau titre du studio Insomniac Games s’annonçait à mes yeux un peu trop prétentieux pour justifier un nouveau voyage de plusieurs dizaines d’heures dans un monde ouvert fatalement semblable à tous les autres. De Spider-Man, je n’attendais donc pas grand-chose de plus qu’un divertissement XXL aux airs de déjà-joué, et j’allais être surprise…

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Le sixième sens de l’araignée

Loin de l’image attendue de la part d’une adaptation calibrée pour le grand public, Spider-Man affiche très vite son intention de prendre le joueur au sérieux. Même si l’ombre d’un certain Batman plane de manière tenace durant les combats de mêlée, on réalise rapidement que les indicateurs visuels ne suffiront pas à nous permettre de triompher sans que l’on sollicite 100 % de notre attention. Après quelques tâtonnements, le caractère exigeant qui se dégage des affrontements se change en véritable jubilation à mesure que l’on s’approprie les techniques délirantes de l’homme-araignée. Passer entre les jambes d’un ennemi lourdement armé pour contre-attaquer en se ménageant une ouverture vers un florilège de combos aériens, voilà le genre de scènes que privilégie le gameplay du titre.

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Résolument acrobatique jusque dans ses moindres détails, le soft ne triche jamais sur la vulnérabilité du personnage et redouble d’astuces pour nous permettre de vaincre en beauté. S’il est vrai que la plupart des affrontements contre les boss laissent trop peu le droit à l’erreur pour parvenir à s’affranchir d’une dimension scriptée qui nuit à cette sensation de liberté, c’est bien le côté grisant de l’expérience qui demeure lorsque l’on parvient enfin à se résoudre à poser la manette.

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Haute voltige

À cette ossature solide s’ajoute une batterie étonnante de panoplies, gadgets et autres mods qui assurent un degré de customisation très appréciable. Aucun de ces éléments n’est laissé au hasard, tout concordant de manière logique pour nous autoriser à privilégier telle ou telle approche en combat. Rarement imposée, l’infiltration ne trouve réellement son efficacité que dans la peau de Spider-Man, même si les autres intervenants jouables se démarquent par des trouvailles assez inattendues. Une fois que l’on saisit les méthodes d’approche propres à l’homme-araignée, les ennemis tombent comme des mouches dans nos toiles personnalisées et l’on se délecte de prendre au piège nos victimes sans leur laisser la moindre chance de riposter. Cela ne retire heureusement rien au plaisir de combattre en mêlée face à des hordes de sbires qui finissent à genoux avant même d’avoir eu le temps de suivre nos manœuvres aériennes dignes d’un trapéziste extraterrestre.

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Une vraie fourmilière

Liberté et voltige sont aussi les maîtres mots de l’exploration, les aptitudes supersoniques du héros se prêtant merveilleusement aux balades éclairs dans les gratte-ciel de Manhattan. Pensé pour ménager autant de façons de prendre de la vitesse que de la hauteur, le balancement sur la toile est à ce point grisant qu’il rend obsolète le voyage instantané. L’aisance et la rapidité des déplacements de Spider-Man ne peuvent en effet que nous inciter à explorer « à la main » les environnements du jeu, chaque point de la carte pouvant être rallié en quelques secondes dès lors que l’on part en quête de l’un des innombrables éléments cachés dans l’univers du soft. Et tous les à-côtés se révèlent si bien incorporés dans le déroulement de la progression que l’on se surprend à les compléter alors même que l’on s’était pourtant juré de ne pas y toucher !

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Le titre prend d’ailleurs un malin plaisir à ajouter régulièrement de nouveaux types de missions qui s’ajoutent aux photos et autres défis d’observation visant à nous faire profiter au maximum du haut degré de finition du jeu. Visuellement impeccable, Spider-Man n’est pas toujours au top de l’originalité mais il impressionne par sa maîtrise du rythme et son aisance à nous ramener constamment vers lui. Une alchimie détonante qui suffit à le hisser vers les sommets de sa catégorie.

Conclusion

Plus décontracté que les derniers épisodes de Batman, ce Spider-Man excelle dans la quasi-totalité de ce qu’il entreprend : combats acrobatiques et exigeants, exploration grisante de l’open world, diversité des phases de jeu, humour et clins d’œil permanents… Que l’on accroche ou pas à son scénario convenu, le soft est un émerveillement perpétuel, constellé d’objectifs annexes que l’agilité fascinante du personnage nous permet de rallier en quelques secondes sans que l’on n’ait jamais l’impression de perdre notre temps.

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