
Du grand spectacle à l’intime, de la comédie douce-amère au drame féministe, Netflix déroule en juin un line-up aussi dense qu’éclectique. Pas moins de trois « Mission : Impossible », perle italienne, pépites françaises ou films coups de poing… Voici notre sélection totalement subjective, mais hautement recommandable des nouveaux films à regarder en streaming.
Le mois de juin sur Netflix s’annonce musclé entre poids lourds du cinéma d’action, drames puissants, quelques belles surprises et un blockbuster qui arrive à point nommé. Alors que Mission : Impossible – The Final Reckoning vient de s’offrir une crépitante montée des marches à Cannes, la plateforme de streaming aligne pas moins de trois volets de la saga pour les retardataires – ou les nostalgiques.
À côté de ce plat de résistance, Netflix glisse quelques jolis à-côtés : une comédie dessinée, un film féministe, un Zemeckis d’anticipation, un Michael Bay ultra-protéiné et des drames bien sentis…
1er juin : Mission: Impossible – Protocole Fantôme de Brad Bird, Rogue Nation et Fallout de Christopher McQuarrie
Trois films, trois missions, toutes impossibles sauf pour l’éternel Ethan Hunt. Et trois occasions, évidemment, de voir Tom Cruise défier encore et toujours les lois de la gravité sans doublure. Quand il n’escalade pas le Burj Khalifa dans Protocole Fantôme, il s’accroche à un avion au décollage dans Rogue Nation, fonce à moto dans les rues de Paris, slalome en hélico dans les Alpes et frôle la déflagration nucléaire dans Fallout.
À chaque mission, Tom Cruise repousse un peu plus les limites physiques, porté par un sens du rythme millimétré et un goût du spectacle à l’ancienne. Du grand cinéma d’action !
2 juin : Un Français de Diastème
Avant d’être l’un des visages musclés de Balle perdue ou AKA, Alban Lenoir signait, dans Un Français, une performance aussi physique qu’émotive. Il y incarne Marco, ancien skinhead néo-nazi, décidé à tourner le dos à son passé violent. Le film raconte ce chemin de croix vers la rédemption, entre rejet, culpabilité et solitude.
Sans angélisme, le réalisateur Diastème décortique la violence ordinaire, ausculte les visages de la haine, révèle les stigmates du remords. Un film sec, tendu, sans effets superflus, qui interroge sur la possibilité du pardon et les fantômes de l’extrême droite. Engagé, dérangeant, nécessaire.
3 juin : #JeSuisLà de Éric Lartigau
Après Prête-moi ta main, Éric Lartigau retrouve Alain Chabat pour une comédie douce et mélancolique. Il y incarne un chef cuisinier du Pays basque, accro aux réseaux sociaux, qui décide sur un coup de tête de rejoindre, en Corée du Sud, la femme qu’il croit aimer… mais qu’il n’a jamais rencontrée.
Entre attente à l’aéroport et quête existentielle, #JeSuisLà devient une fable sur l’errance numérique, la solitude connectée, et les mirages de l’amour 2.0. Chabat est parfait, entre candeur et lassitude. Un petit bijou tendre et désarmant.
6 juin : K.O. d’Antoine Blossier
Trois ans après avoir accidentellement tué son adversaire lors d’un combat de MMA, Bastien vit reclus, rongé par la culpabilité. Lorsqu’il apprend que le fils de la victime a disparu dans les quartiers nord de Marseille, il n’hésite pas à replonger dans la violence pour le retrouver, quitte à se frotter à un impitoyable cartel.
Réalisé par Antoine Blossier (La Traque, À toute épreuve), K.O. est un polar musclé porté par Ciryl Gane, véritale pro de MMA, dans la peau d’un anti-héros taciturne confronté à ses démons. Un thriller nerveux et percutant, explorant les thèmes de la rédemption et de la seconde chance. Ça cogne dure mais juste.
6 juin : Contact de Robert Zemeckis
Ellie Arroway, brillante astrophysicienne incarnée par Jodie Foster, consacre sa vie à écouter « parler » les étoiles, à l’affût du moindre signe d’intelligence extraterrestre… Lorsqu’elle reçoit enfin un signal porteur d’une mystérieuse invitation, la voilà qui se lance dans une quête vertigineuse, prête à affronter le scepticisme des politiques, des religieux et de la communauté scientifique.
Adaptation ambitieuse du roman de Carl Sagan, Contact est l’un des sommets de la science-fiction des années 1990. Robert Zemeckis signe une œuvre à la fois spectaculaire et intime, où la foi dans la raison se mêle à la puissance de l’émotion, offrant une véritable leçon d’humanisme cosmique.
6 juin : À bout de Tyler Perry
À bout est le film coup de poing de Tyler Perry. L’histoire d’une mère célibataire au bout du rouleau, de sa fille malade et d’un jour où tout bascule. Poussée à bout par les humiliations et l’indifférence d’un système qui la broie, elle décide de se révolter.
Plus proche de Chute Libre de Joel Schumacher que des drames sociaux larmoyants, À bout vous entraîne dans une descente aux enfers brutale qui interroge avec rage l’Amérique d’aujourd’hui. Un récit tendu, sans artifices inutiles, porté par une Taraji P. Henson bouleversante.
7 juin : Tout le monde aime Jeanne de Céline Devaux
Quadragénaire en vrac, Jeanne (formidable Blanche Gardin) voit sa start-up s’effondrer en même temps que sa santé mentale. En route pour Lisbonne, afin de mettre en vente l’appartement de sa mère, elle rencontre Jean (Laurent Lafitte, irrésistible), bavard lunaire et poétiquement envahissant.
Comédie animée par des petites voix intérieures dessinées – clin d’œil au passé de la réalisatrice Céline Devaux –, Tout le monde aime Jeanne est un premier film drôlement bancal, à la sincérité touchante. Un mélange inventif de dessin animé et de prises de vues réelles pour mieux parler burn-out, amour et résilience. Ça fonctionne à merveille.
12 juin : No Pain No Gain de Michael Bay
Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, des haltères, des rêves de richesse et beaucoup (beaucoup) d’anabolisants ! No Pain No Gain est peut-être le film le plus dingue de Michael Bay… C’est peu dire. Inspirée d’une histoire vraie, cette satire de l’American Dream sauce culturisme suit un trio de bras cassés prêts à tout pour s’en sortir.
Violence, humour noir, montage hystérique et absurde grandeur : c’est du Michael Bay pur jus, avec une pointe de conscience sociale (si, si). Du pur divertissement sous stéroïdes.
13 juin : Il reste encore demain de Paola Cortellesi
C’est le phénomène italien de 2023. Après déjà plusieurs scénarios à son actif, Paola Cortellesi signe un premier film poignant sur les violences conjugales dans la Rome de l’après-guerre. D’un joli noir et blanc, le film dessine le portrait de Delia (Paola Cortellesi encore), une mère de famille écrasée par les normes patriarcales. Jusqu’à ce qu’une lettre inattendue ne vienne réveiller chez elle un souffle de révolte.
Il reste encore demain est un drame féministe qui n’oublie ni l’humour ni la tendresse. Un film à la mise en scène inspirée, au jeu d’acteurs juste. Et un succès populaire totalement mérité en Italie et au-delà !
22 juin : Elvis de Baz Luhrmann
Austin Butler qui danse, qui vrille et qui consume la scène devant la caméra survoltée du magicien Baz Luhrmann (Moulin rouge, Gatsby le Magnifique). Costumes clinquants et lumière en fusion : Elvis est un biopic rock’n’roll jusqu’à l’os. Luhrmann fait de Butler un véritable mythe incarné, en retraçant la trajectoire du King à travers le regard de celui qui en fit une star mondiale, son impresario le « Colonel Parker » (un Tom Hanks grimé et glaçant).
Le style est baroque, l’énergie débordante, le montage fiévreux, à l’image de cette icône qui brûla la chandelle par les deux bouts. Austin Butler impressionne par sa transformation, sa précision, son intensité. À voir ou revoir… et à écouter fort.