Le lundi 18 juin débutent (enfin ?) les épreuves du baccalauréat. Comme la tradition le veut, c’est la philosophie qui ouvre le bal avec ses questions retorses, déroutantes, parfois étonnantes. Pour ne pas être pris au dépourvu, voici les classiques à revoir afin de bien disserter !
Platon for président !
Avec ses interrogations sur l’évolution de la démocratie (notamment sur sa transformation en démagogie), ses réflexions sur la justice et le début de la tyrannie, l’œuvre la plus célèbre de Platon, La République aurait fait un programme digne de l’élection présidentielle de 2017. Un débat avec le philosophe grec aurait eu du niveau !
Cogito, ergo sum
Le discours de la méthode de René Descartes se voit souvent réduit à sa formule choc, sorte de tagline digne d’un blockbuster philosophique : « Je pense, donc je suis – prochainement dans vos salles ! ». Mais c’est avant tout une réflexion très personnelle sur le doute comme fondement d’une autre façon de penser. Il s’agit de reconstruire le savoir sur des fondements certains, pour éviter l’erreur. Et il y est aussi question de la circulation du sang et « d’animaux-machines ». Descartes, premier auteur de science-fiction ?
La philosophie du Godzilla
Le Léviathan de Hobbes : écrit comme cela, ça ressemble à un film de monstre de type Pacific Rim. Pourtant il s’agit d’un des livres de philosophie politique les plus influents au monde. Le monstre biblique n’étant qu’une métaphore pour désigner l’État. À quand une transposition sur grand écran des grandes œuvres philosophiques en version Kaiju ?
A priori, et vice-versa
La critique de la raison pure, c’est un peu le Showgirls d’Emmanuel Kant. Un chef-d’œuvre incompris à sa sortie qui sera par la suite réévalué et interprété à sa juste valeur. Publiée en 1781, l’œuvre provoque de vives controverses. Mais avec le temps, le public et les experts redécouvrent un ouvrage fondamental bien que très complexe. Kant a écrit deux préfaces pour éclaircir son propos et donner les clés de son texte. Paul Verhoeven n’a toujours pas fourni de tels outils pour son film. Le mystère demeure.
Book of life
Le but (modeste) de Georg Wilhelm Friedrich Hegel quand il publie La phénoménologie de l’esprit en 1807 est de décrire en totalité l’essence intégrale de l’homme. Rien que ça. Tel un Terrence Malick du XVIIe siècle, Hegel embrasse toute l’humanité dans un geste ambitieux et humaniste. Sauf qu’il y a beaucoup plus de mots compliqués et beaucoup moins de dinosaures (sans parler d’une absence totale de Brad Pitt).
Le chant des monolithes
Pour terminer sur une dernière analogie cinématographique : Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche, c’est 2001 : L’odyssée de l’espace réinterprété par le personnage de James Franco dans Spring Breakers d’Harmony Korine. Nul doute que philosophe moustachu allemand aurait été sensible au charme subversif des tubes de Britney Spears et que la jeunesse américaine s’adonnant aux plaisirs de la fête aurait été très dionysiaque à son goût. Exalté, poétique et prophétique, le poème philosophique de Nietzsche n’a rien perdu de sa force d’évocation.
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Visuel d’illustration © Chris Adamus