The Witcher, un nom qui revient régulièrement ces dernières années dans les news pop culture ou au cours de discussions avec des passionnés d’univers fantasy. Ou peut-être en avez-vous entendu parler sous le nom de Sorceleur, et même sous sa dénomination officielle polonaise : Wiedzmin. Série littéraire au succès grandissant qui déborde dans tous les médias, la saga créée par Andrzej Sapkowski conquiert au fil des ans un public toujours plus grand.
The Witcher, un nom qui revient régulièrement ces dernières années dans les news pop culture ou au cours de discussions avec des passionnés d’univers fantasy.
Ou peut-être en avez-vous entendu parler sous le nom de Sorceleur, et même sous sa dénomination officielle polonaise : Wiedzmin. Série littéraire au succès grandissant qui déborde dans tous les médias, la saga créée par Andrzej Sapkowski conquiert au fil des ans un public toujours plus grand.
Alors on vous dit tout.
Andrzej Sapkowski
L’auteur de The Witcher, c’est lui, Andrzej Sapkowski. Écrivain polonais né en 1948, il fait un détour par des études d’économie avant de se lancer dans sa véritable passion, raconter des histoires. Principalement connu pour sa saga du Sorceleur, il publie la première nouvelle des aventures de Geralt de Riv en 1986 dans un magazine polonais de littérature fantastique et s’attire immédiatement un concert de louanges dans son pays. S’ensuivent plusieurs recueils et de nouvelles aventures pour notre sorceleur, avant de sortir les romans qui constituent le cœur de la saga au rythme endiablé d’un par an à partir de 1994.
Multi-récompensé dans son pays puis à l’international grâce à la traduction de ses œuvres en plus de vingt langues, Andrzej Sapkowski rejoint le gratin du genre et regarde l’autre géant de la fantasy contemporaine, George R. R. Martin, droit dans les yeux. Petit accident de parcours cependant, en 2003 il vend les droits d’auteur de sa saga au studio polonais CD Projekt pour une adaptation en jeu vidéo, mais, assez peu au fait du potentiel du medium vidéoludique dans le genre de la fantasy, demande à toucher l’argent immédiatement à la place du pourcentage proposé sur les profits.
Persuadé de l’échec de l’entreprise, il récolte la somme dérisoire de 8200 euros environ, et regarde les différentes versions du jeu vidéo The Witcher récolter critiques favorables et succès commercial. Mauvaise intuition, Andrzej. Se sentant lésé, il réclame par la suite une compensation généreuse sur les énormes profits réalisés par le studio avec sa créature. Plus inspiré, il officie en tant que consultant sur l’adaptation en série télévisée de The Witcher pour Netflix.
La saga du Sorceleur
Les aléas de la publication des aventures de Geralt de Riv font qu’il peut paraitre intimidant de se lancer dans la lecture des ouvrages. Débutées dans la nouvelle sobrement intitulée Le Sorceleur (Wiedzmin en polonais), les pérégrinations de notre héros font l’objet d’une quinzaine de nouvelles regroupées selon les pays dans deux, trois ou quatre recueils. En France, les deux recueils regroupant ces nouvelles, véritable introduction à l’univers de The Witcher, s’intitulent Le Dernier Vœu et L’Épée de la Providence.
On y fait connaissance avec notre héros taiseux et des bribes d’informations y sont dispensées sur le monde, les personnages qui entourent Geralt, les puissants et les sans-grades qui peuplent cet univers. Parfait pour commencer. Puis viennent les romans à proprement parler. Narrant les aventures de Geralt, toujours, ils ont pour intrigue principale le destin de la jeune Ciri, protégée du sorceleur et de ses alliés.
Le groupe de 8 ouvrages publiés originellement entre 1994 et 1999 insère Geralt de Riv dans les luttes de pouvoir entre les royaumes du Nord et l’empire de Nilfgaard. Il erre de contrats en contrats à la recherche de Ciri, rencontre d’anciens et de nouveaux alliés et promène son cynisme aux quatre coins du monde.
Débuté par Le Dernier vœuxen 1994, ce cycle des aventures du sorceleur se poursuit avec L’Épée de la providence, Le Sang des elfes, Le Temps du Mépris, Le baptême du Feu, La Tour de l’Hirondelle, La Dame du Lac et trouve sa conclusion dans La Saison des orages.
L’univers de The Witcher
Pouvant être rangé dans la catégorie du médiéval fantastique, et plus précisément de la dark fantasy, l’univers créé par Andrzej Sapkowski est en réalité un savant assemblage d’influences diverses. Le monde dans lequel évolue Geralt de Riv est basé sur le Moyen-Âge en Europe centrale, plus particulièrement les XIIème et XIIIème siècles. On y retrouve les diverses entités politiques qui constituent ce moment de l’histoire, empires, royaumes, duchés, et les liens de féodalité propres à cette structure sociale.
À cela s’ajoute la partie fantastique, puisque non seulement la magie existe sous de nombreuses formes, mais l’auteur est allé puiser dans l’extraordinaire réservoir des mythologies slaves et nordiques et dans les légendes polonaises pour enrichir cet univers de tout un panel de monstres et évènements surnaturels qui constituent le fonds de commerce de notre sorceleur. Mais qu’est-ce qu’un sorceleur/witcher, au juste ?
Il s’agit d’une caste d’humains spécialement entrainés pour la chasse aux créatures malfaisantes qui pullulent dans ce monde. Des enfants sont recrutés en bas âge, le plus souvent orphelins, et soumis à une série de tests physiques et de résistance. Les plus chanceux reçoivent ensuite un entrainement et une éducation spécifique ainsi qu’une série de mutations leur permettant d’obtenir de légères améliorations en ingérant diverses potions.
Véritables machines de guerre au combat, ils ne participent toutefois pas aux affaires humaines et politiques. Ils errent à travers le monde à la recherche de contrats pour débarrasser les habitants de monstres ou de malédictions. Geralt de Riv est l’un des derniers membres de cette caste, seule une poignée de sorceleurs existent encore à ce moment-là de l’histoire. Presque unanimement détestés par les populations en raison de leur apparence et de leurs pouvoirs étranges, ils risquent pourtant leurs vies pour leur sécurité. Univers à la fois plausible et extraordinaire, le monde de The Witcher est rempli de personnages hauts en couleur. Le héros, Geralt de Riv, est l’un des tout meilleurs sorceleurs de son époque.
Individu à la fois taciturne et cynique, il est également bien plus gouverné par ses émotions qu’il ne voudrait l’admettre. Ses cheveux blancs sont à l’origine d’un de ses nombreux surnoms, « Le loup blanc », en compagnie d’un autre moins flatteur, « Le boucher de Blaviken ». Bon camarade malgré tout, il est très proche de son mentor, Vesemir, qui lui a presque tout appris et semble plus vieux que la forteresse des sorceleurs elle-même. Il a également de bonnes relations avec plusieurs magiciennes, plus particulièrement Yennefer de Vengerberg, l’amour de sa vie, et Triss Merigold.
Dans ce monde, les personnes douées de pouvoirs magiques sont bien souvent employées en tant que conseillères des puissants. L’un de ses meilleurs amis, un barde du nom de Jaskier, est une source constante de problèmes. Personnages clé des intrigues de The Witcher, Ciri est une jeune fille dont l’ascendance prestigieuse est une source d’ennuis en tout genre. Geralt est très lié à elle et la considère comme sa fille adoptive.
Au-delà des livres
Une saga aussi prometteuse, riche en action et aux personnages marqués n’a pas manqué d’attirer l’attention au-delà du cercle littéraire. Dès 2001, une adaptation en film sort à la télévision polonaise. Production locale à faible budget, elle ne rend malheureusement pas justice au matériau d’origine et s’attire les foudres des fans de la saga. La sortie d’une série en treize épisode l’année suivante par la même équipe révèle en plus que le long-métrage n’était qu’une version courte du show. Une adaptation à la bien mauvaise réputation en somme.
Beaucoup plus réussi, en 2003 le studio polonais CD Projekt acquiert les droits d’exploitation de la licence pour développer plusieurs jeux vidéo. Fans de l’univers, ils recréent le monde imaginé par Sapkowski avec beaucoup de minutie et décident de placer l’action après les évènements des livres pour une plus grande liberté créative.
Les jeux, appelés The Witcher, sortent en 2007 pour le premier, 2011 pour sa suite The Witcher 2 : Assassins of Kings et 2015 pour la conclusion de la trilogie The Witcher 3 : Wild Hunt. Mettant toujours en scène l’inamovible Geralt de Riv, ils donnent enfin vie à cet univers si riche, grâce à une attention toute particulière donnée à la partie artistique et au design global du monde parcouru par notre héros. Les deux premiers jeux attirent l’attention des amateurs sur le petit studio polonais, mais c’est véritablement le troisième opus qui constitue l’apogée de la série.
Open world démesuré et pourtant extrêmement réaliste, d’une richesse inégalée sans sacrifier la cohérence ni la crédibilité de l’ensemble, The Witcher 3 est un tour de force qui propose un monde dans lequel beaucoup se sont perdus, fascinés par les paysages et le degré d’écriture du moindre dialogue. Le succès commercial colossal du jeu, qui s’est vendu à presque trente millions d’exemplaires, est en grande partie responsable du regain de renommée de la saga littéraire d’Andrzej Sapkowski, qui est désormais presque uniquement connue sous le nom du jeu vidéo, The Witcher.
Il ne manquait plus qu’une adaptation de qualité en série tv pour rendre justice à la saga. C’est chose faite depuis 2019 puisque la plate-forme Netflix a produit une série qui s’appuie sur les premiers écrits de Sapkowski, à savoir les recueils de nouvelles. L’auteur est cette fois pleinement associé au projet. Série en deux saisons et une troisième en préparation, avec Henry Cavill dans toute sa splendeur dans le rôle de Geralt de Riv, The Witcher est un indéniable succès pour la plate-forme, qui popularise un peu plus cet univers si particulier.
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