
Alors que l’année 2025 est bien lancée et que les résolutions ont peut-être déjà été adoptées, les tendances bien-être continuent de se dévoiler. Si prendre du temps pour soi a de nombreux atouts, les années post-Covid ont toutefois permis de réaffirmer le besoin de passer du temps en communauté aussi.
Vivre en communauté nous aiderait-il à mieux affronter l’hiver, et même l’année à venir ? Au creux de cette saison froide, certains aiment se (re)plonger dans des séries qui ne disent pas le contraire. Depuis 2024, Desperate Housewives, qui s’est pourtant terminée en 2012 à l’issue de 180 épisodes, connaît un nouvel engouement sur les réseaux sociaux. La série souligne souvent, à chaque fin d’épisode crucial ou de saison, que la vie à Wisteria Lane ne serait pas la même sans l’entraide existant entre voisins et amis. Friends, How I met Your Mother, Gilmore Girls… Ces séries sans prise de tête où les personnages cohabitent dans une même petite ville ou parfois le même appartement, ne font que renforcer ce sentiment.
À la moitié des années 2020, il semblerait que la force de la vie en communauté soit de retour et s’impose comme un véritable pilier pour augmenter notre bien-être. Vogue Scandinavie a d’ailleurs placé ce point en première place de ses tendances bien-être de 2025.
Un choix qui ne peut que confirmer l’importance que l’on devrait accorder à cet aspect quand l’on sait que le hygge, philosophie de vie scandinave qui consiste à trouver du bonheur dans les plaisirs simples du quotidien, est à la mode aux quatre coins du monde, et qu’en 2024, la Finlande, le Danemark et la Suède figuraient respectivement à la première, deuxième et quatrième place des pays les plus heureux de la planète.
Le besoin de se retrouver après les années pandémie
Interrogée par le mensuel basé à Stockholm, Eva Estlander, institutrice finlandaise de yoga, explique pourquoi le sens de la communauté se retrouve aujourd’hui au premier plan : « Je constate qu’aujourd’hui, la pandémie mondiale étant derrière nous, les gens veulent à nouveau vivre des expériences ensemble – faire des activités en groupe, que ce soit une retraite de bien-être ou une randonnée. »
Ce constat n’a rien d’étonnant quand on regarde l’impact qu’ont eu les années 2020, 2021 et 2022 – entre confinements stricts, couvre-feux et interdictions de se rassembler – sur la santé mentale des Français (et de tout le globe), comme le confirmait Santé publique France fin 2022.
La psychologue américaine Samantha Stein avance justement dans Psychology Today, à quel point « le sentiment d’appartenance est essentiel à notre bien-être psychologique. Faire partie d’une communauté saine peut nous aider à nous sentir connectés aux autres et à avoir le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand que nous-même », détaille-t-elle. Les bienfaits des interactions sociales sont nombreux, soulève l’experte : vivre en communauté aide « à développer un sentiment d’identité », mais aussi à « réduire le stress et l’isolement ».
Les études sur le sujet se multiplient et confirment toutes que de bonnes relations sociales contribuent au bonheur. Une étude publiée en 2024 dans Current Psychology par des chercheurs de l’Université de Reading rapporte les bienfaits des gestes sociaux. Ceux-ci s’avèreraient beaucoup plus utiles que d’autres actions matérielles. Ainsi, envoyer un message pour prendre des nouvelles de vos amis pourrait vous rendre plus heureux qu’acheter une nouvelle robe. Peut-être pas immédiatement, mais sur la durée.
Les liens sociaux pour renforcer le bonheur et la longévité
Si le bien-être communautaire ou le vivre-ensemble se matérialisent par de petites actions du quotidien (prendre le temps d’interagir avec ses collègues alors que le télétravail s’est installé dans nos vies, instaurer des dîners réguliers avec ses proches, boire des cafés chaque samedi dans son quartier…), ils passent aussi par le partage d’activités communes, sportives ou plus « douces ».
Toujours auprès de Vogue Scandinavie, Julia Oravisto, à la tête d’un studio de Pilates à Helsinki, partage l’intérêt croissant pour ce type d’activités : « Les gens veulent combiner la rencontre avec les autres avec une activité physique, d’autant plus que nous passons beaucoup de temps devant l’ordinateur en semaine (…) Il y a un besoin d’interaction authentique. »
À l’aube de l’année 2025, 35 % des Français disaient vouloir se mettre au sport, selon un sondage Ipsos pour la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire. Alors, pourquoi ne pas lier deux objectifs en un ?
Cette observation rejoint l’éventail de tendances bien-être partagées par le groupe Accor fin 2024. Pour cette année, un « retour à l’essentiel » avec « les fondamentaux » du bien-être est au programme. « Mouvement, nutrition et pleine conscience » sont au cœur de la pratique. Tisser des liens avec les autres en fait partie, tout en déconnectant des outils numériques. Cette déconnexion doit permettre de se recentrer sur ses relations essentielles avec soi-même et avec les autres, et peut notamment passer par la méditation.
Si méditer n’est pas nouveau, le voir comme une activité à faire en groupe, ou du moins comme étant bénéfique pour la vie en communauté (la famille comme les collègues) est une idée qui fait son chemin. Depuis des années, le psychiatre Christophe André en vante les mérites. Au Monde, en 2016, il soulignait que la méditation de pleine conscience « nous rend plus présent, nous permet de réduire le temps que nous perdons en activités inutiles et de faire les choses autrement : de manière plus attentive, plus centrée, plus apaisée ».
Figure de l’industrie du bien-être depuis 25 ans, Anna Bjurstam analyse les tendances bien-être pour Six Senses. Au média European Spa, elle confirme que les humains cherchent de plus en plus à avoir des liens « avec des personnes partageant les mêmes idées et le sentiment d’appartenir à une communauté ».
Son exemple phare ? Les zones bleues où la longévité est plus importante qu’ailleurs. Au nombre de cinq sur la planète, du Japon au Costa Rica, elles s’imposent peut-être comme des modèles pour la longévité, mais surtout pour la manière dont les communautés s’aident. Et si c’était là-bas qu’il fallait regarder ?