Gilles Dumay, éditeur, nous présente la nouvelle collection Albin Michel dédiée à la science-fiction, la fantasy, et plus généralement au surnaturel. Figure, parmi les premiers auteurs édités, Robert Jackson Bennett, à qui l’on doit American Elsewhere.
De multiples horizons pour cette collection centrée sur l’imaginaire
Le lancement d’« Albin Michel Imaginaire » a été conçu non pas pour montrer tous les horizons que cette marque éditoriale va arpenter – ils sont beaucoup trop nombreux pour être explorés en seulement cinq titres – mais pour dégager quelques lignes de force dans les nombreux genres et sous-genres de l’imaginaire : la science-fiction spéculative avec Anatèm de Neal Stephenson (premier tome en septembre 2018, deuxième et dernier tome en novembre de la même année), la fantasy épique chimiquement pure avec Mage de bataille de Peter A. Flannery (premier tome en septembre 2018, deuxième et dernier tome en janvier 2019), le space opera avec Les Étoiles sont légion de Kameron Hurley (novembre 2018), et enfin le thriller surnaturel ou de science-fiction, avec American Elsewhere de Robert Jackson Bennett. Des livres très différents, qui jouent sur des registres divers : érudition et humour pour Anatèm ; héroïsme, stratégie militaire et merveilleux pour Mage de bataille ; vertige spatial et horreurs organiques pour Kameron Hurley.
Robert Jackson Bennett, représentant du thriller surnaturel
Quant à Robert Jackson Bennett, considéré par le Library Journal comme un « merveilleux cadeau pour les lecteurs de Stephen King et Neil Gaiman », American Elsewhere nous transporte à Wink, Nouveau-Mexique. Aux références contemporaines (King, Gaiman), il me semble nécessaire d’en rajouter une plus ancienne : H.P. Lovecraft, que Robert Jackson Bennett cite volontiers dans plusieurs interviews.
Et c’est justement ce roman colossal, presque 800 pages, que je vous invite ici à découvrir…
Mona Bright a été flic. Puis a décidé qu’elle n’était probablement pas faite pour ce métier. Après deux ans d’errance dans le sud des États-Unis, elle apprend la mort de son père. Elle s’était éloignée de lui et a toujours eu une piètre opinion de cet homme qu’elle juge en partie responsable du suicide de sa mère. Mais son père n’avait pas que de mauvais côtés, il possédait une voiture de rêve, entretenue avec soin, et Mona compte bien la récupérer. Après l’enterrement, elle met la main sur le bolide et divers souvenirs de sa mère. Elle apprend surtout, à sa grande surprise, qu’elle a hérité de la maison de sa mère, à Wink, au Nouveau-Mexique. Un pavillon dont elle ignorait complètement l’existence. Mona décide d’aller voir, mais le monde moderne a oublié Wink qui n’apparaît sur aucune carte, n’est connu d’aucun GPS. Dans les papiers de son père, Mona trouve une photo de sa mère heureuse, souriante. Avec, en arrière-plan, une mesa typique. La photo a été prise dans le jardin de la maison de Wink et la mesa permet à Mona de situer grossièrement l’emplacement de la ville.
Wink s’est construit au pied d’un laboratoire de recherches scientifiques abandonné depuis des années. Cette jolie cité-dortoir a continué sa petite vie malgré la fermeture du complexe gouvernemental. La vie locale est si paisible que Wink ressemble à une petite ville idéale des fifties, avec son vieux cinéma, son restaurant rutilant, ses pelouses trop vertes et son motel qui a perdu l’habitude d’avoir de la clientèle.
Mona tombe sous le charme et de la maison et de la ville. Mais un mystère demeure : pourquoi la femme de la photo, cette femme heureuse, souriante, qui travaillait au complexe de recherches Coburn, est-elle devenue la petite chose voûtée malheureuse dont Mona se souvient, cette mère qui a fini par se faire sauter la tête avec un fusil de chasse. En enquêtant sur le passé de sa mère, Mona va réveiller des forces inimaginables. Sera-t-elle de taille à les affronter ?
Une ville qui n’existe sur aucune carte, pour un livre plein de mystères, impossible à lâcher.