
En janvier, le rayon polars envoie du lourd avec les nouvelles intrigues de Lisa Gardner, DOA, Ragnar Jónasson, Dominique Sylvain, Jean-Marc Souvira et Jérôme Loubry. Parmi les noms moins connus mais à ne pas manquer, on est attentif à Matt Wesolowski et à Freida McFadden. Pour une ambiance moins sombre et plus cosy, on n’oublie pas de se tourner vers M.C. Beaton et Joanne Fluke.
Au premier regard – Lisa Gardner (Albin Michel)
Reine américaine du thriller moderne, Lisa Gardner s’est fait une spécialité de confier ses séries à des enquêtrices de caractère. Adepte du crossover, elle fait régulièrement intervenir les unes dans les enquêtes des autres. Ainsi, la profileuse Kim Quincy de FBI Profiler est régulièrement épaulée par Tessa Leoni, détective privée et ancienne adjointe de la capitaine de la crim’ de Boston D.D. Warren.
Dans Au premier regard, le treizième tome de sa série, cette dernière retrouve la profileuse et l’ex-victime de Jacob Ness Flora Dane pour une enquête qui va les mener sur la piste du tueur en série que tout le monde croyait mort.
Rétiaire(s) – DOA (Gallimard)
Avec son pseudo acronyme d’un film noir des années 1950 (Dead On Arrival), DOA est devenu un des piliers de l’illustre Série Noire à coups de romans sombres et tendus. Régulièrement primé, celui qui fut militaire et producteur de jeux vidéo dans d’autres vies traîne son imagination et sa rigueur aussi bien dans les bas-fonds de la société que dans les zones incandescentes de la géopolitique.
Pour Rétiaire(s), il réunit une jeune enquêtrice ambitieuse, un flic des stups au bout du rouleau et un gang manouche en mission au cœur d’une intrigue poisseuse qui illustre avec force et minutie la réalité du trafic de dope.
Les Chroniques de Bond Street T3 : Colonel Sandhurst à la rescousse – M.C. Beaton (Albin Michel)
Papesse du cosy crime à la plume compulsive, M.C. Beaton, décédée en 2019, laisse derrière elle une œuvre pléthorique encore largement méconnue en France. Car à l’exception d’Agatha Raisin, Hamish Macbeth et Les Chroniques de Bond Street, de nombreuses séries de Marion McChesney, de son vrai nom, manquent encore à l’appel de la traduction.
Pour l’heure, voilà donc le dernier tome de la saga des hôteliers chics les plus fauchés de Bond Street. Malgré le succès, les finances du « Parent pauvre » sont si mauvaises qu’il est grand temps d’appeler Le Colonel Sandhurst à la rescousse pour faire casquer les mauvais payeurs…
À qui la faute – Ragnar Jónasson (La Martinière)
Auteur de polar islandais presque aussi célèbre qu’Arnaldur Indridason, Ragnar Jónasson s’est forgé une belle réputation internationale auprès des amateurs de thrillers grâce aux séries Dark Iceland et La Dame de Reykjavik. Un succès qu’il doit essentiellement à la profondeur de ses détectives récurrents, Ari Thor pour les crimes hors les villes, Hulda Hermannsdóttir pour les affaires de la capitale.
Roman indépendant, À qui la faute pousse au pire quatre amis chasseurs bloqués dans une cabane abandonnée par une monstrueuse tempête de neige. Face à l’extrême, l’amitié et la bienveillance vont être mises à rude épreuve.
La Porte du vent – Jean-Marc Souvira (Fleuve noir)
Officier de policier judiciaire de haut rang, Jean-Marc Souvira écrit aussi d’excellents polars. Fin connaisseur des réseaux et des comportements criminels, il met son expérience depuis 2008 au service d’une plume qu’il manie aussi efficacement qu’une commission rogatoire.
Pour son sixième roman, La Porte du vent, il s’intéresse à deux parrains en fin de vie, l’un chinois, l’autre israélien, venus mystérieusement se recueillir en Picardie dans un cimetière militaire de la Première Guerre mondiale. Geste d’apaisement entre deux mafias se menant une guerre féroce ou apparition de mauvais augure ? Au commandant Dalmate de trouver la réponse…
Six versions T1 : Les orphelins du mont Scarlow – Matt Wesolowski (Les Arènes)
On sait peu de choses sur Matt Wesolowski hormis qu’il est anglais, travailleur social et auteur de la série de thrillers Six versions unanimement saluée par la critique et le public anglo-saxon. Enfin traduit en France, le premier volet datant de 2016 paraît aujourd’hui sous le titre Les orphelins du mont Scarlow.
Pour l’affaire inaugurale de cette très sombre anthologie criminelle de six enquêtes menées par un journaliste, il est question de la découverte du corps d’un adolescent dans les montagnes écossaises en 1997. Vingt ans plus tard, le cold case est relancé, la parole se libère et la vérité se perd au fil de la multiplication des témoignages.
Les Enquêtes d’Hannah Swensen : Meurtres et cheesecake aux cerises – Joanne Fluke (Le Cherche-midi)
Crime et gourmandise ! Telle pourrait être la devise de Joanne Fluke, autrice de romans « cosy » qui a eu la riche idée de créer un délicieux personnage de pâtissière professionnelle détective à ses heures perdues.
Pour Meurtres et cheesecake aux cerises, acte 7 des Enquêtes d’Hannah Swensen, la bourgade paisible d’Eden Lake sort de sa torpeur avec l’arrivée en ville du tournage d’un film. Alors que la boulangerie Swensen devient le rendez-vous gourmand des acteurs du film, le corps sans vie d’un membre de l’équipe est retrouvé…
Panique en Armorique – Dominique Sylvain (Robert Laffont)
Autrice de polars et éditrice de romans de genre japonais, Dominique Sylvain crée en 2004 une saga policière menée par un (d)étonnant duo d’enquêtrices composé de Lola Jost, retraitée de la police, et Ingrid Diesel, masseuse strip-teaseuse américaine.
Alors qu’elles ont mené leurs dernières affaires hors des frontières de l’Hexagone, Panique en Armorique, septième tome de la série, ramène les deux amies dans le Finistère sud. En vacances mais toujours sur la brèche, elles s’intéressent de près à une sombre affaire d’attentat écolo contre un élevage de poulets.
Le Chant du silence – Jérôme Loubry (Calmann-Lévy)
Devenu un des nouveaux maîtres du thriller français depuis Les Refuges, Jérôme Loubry joue avec nos nerfs grâce à un art consommé du twist et de la fausse piste. Spécialiste du « narrateur non fiable », il donne à chaque intrigue une allure de casse-tête aussi imprévisible que la santé mentale de ses personnages principaux.
Avec Le Chant du silence, il reprend la direction d’un littoral ceinturé de falaises pour suivre un homme dont le père, auteur d’un meurtre il y a près de trente ans, vient de se suicider. Sur place pour organiser les obsèques qui le laissent de marbre, il fait une découverte qui pourrait bien bouleverser ce que tout le monde pensait être la vérité.
La Femme de ménage – Freida McFadden (City)
Neurologue toujours en exercice, Freida McFadden connaît depuis quelques années un franc succès sur une célèbre plateforme numérique où elle publie des comédies en blouse blanche et des thrillers psychologiques d’une précision diabolique.
Premier roman à être traduit en France, La Femme de ménage se place du point de vue d’une jeune nounou employée au sein d’une famille aisée. Contrainte de faire profil bas malgré la personnalité toxique de sa patronne, elle n’en porte pas moins un regard acerbe sur cette maison où tout n’est que mensonges et faux-semblants…
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