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Quels sont les polars à lire dans sa vie ? La sélection des membres du Forum des Lecteurs

04 avril 2024
Par Nathalie
Quels sont les polars à lire dans sa vie ? La sélection des membres du Forum des Lecteurs

À l’occasion du mois du polar, nous avons demandé aux membres du Forum des Lecteurs quels étaient selon eux les polars incontournables qu’on devrait lire au moins une fois dans sa vie. La communauté s’est mobilisée afin de vous présenter une sélection de classiques, de romans français ou étrangers dans le genre policier. On regarde ça ensemble ?

Quels sont les polars classiques à lire dans sa vie ? 

Arsène Lupin, Nestor Burma ou encore Rouletabille font désormais partie de notre patrimoine littéraire : leurs enquêtes nous passionnent toujours et même s’il n’ont pas été cités par les membres du Forum des Lecteurs, ces héros de papier enchantent toujours bon nombre de lecteurs. 

Pour Caroline7, c’est Sherlock Holmes qui reste indémodable : elle nous narre par le menu sa rencontre impropable avec le fameux détective de Scotland Yard… Et nous suggère même de découvrir le texte en version originale ! 

« Un jour, alors que je me baladais dans les rues de ma ville, je suis tombée sur une librairie anglophone. Je cherchais un moyen sympa de progresser en anglais et lire des romans en VO était ce qui me paraissait le plus approprié. Cette librairie tombait donc à pic.

En furetant dans les rayons, je suis tombée sur une édition contenant toutes les histoires des aventures de Sherlock Holmes telles quelles avaient été publiées dans le Strand Magazine, c’est à dire en trois colonnes par page et avec les illustrations d’origine. La taille de mon livre étant inférieure à celle d’un magasine, la taille des mots dans chaque colonne était très petite, il fallait presque une loupe pour les lire, et c’est sûrement ce qui fait que ce livre ne se vendait pas et que son prix était ridicule pour un bouquin de cette taille (près de 1200 pages!). En bref, il n’attendait que moi. Je suis donc rentrée chez moi, le sourire aux lèvres avec ce pavé sous le bras. J’ai alors entamé mon immersion dans le monde fabuleux du plus célèbre des détectives!

Sherlock Holmes est un personnage de fiction créé par l’écrivain écossais Arthur Conan Doyle. Prototype du détective moderne, Holmes est apparu pour la première fois dans A Study in Scarlet de Sir Arthur Conan Doyle, publié dans le Beeton’s Christmas Annual de 1887. En tant que premier et unique «  »détective consultant » » au monde, il a poursuivi des criminels dans le Londres victorien et édouardien, le sud de l’Angleterre et l’Europe continentale. Bien que le détective de fiction ait été précédé par d’autres, Holmes a eu un impact singulier sur l’imagination populaire et a été le personnage le plus durable du roman policier.

Sherlock Holmes est un personnage atypique. Il est connu pour ses capacités d’observation, de déduction, de médecine légale et de raisonnement logique à la limite du fantastique, qu’il utilise lorsqu’il enquête sur des affaires pour une grande variété de clients, dont Scotland Yard.

Son ami, colocataire et narrateur dans la plupart des histoires est le Dr John H. Watson. Si Holmes peut apparaître froid et sans passion, il est animé et ne rechigne devant rien pour déployer tous ses talents de détective pendant une enquête. Il donne d’ailleurs un aperçu de sa méthode, affirmant que « lorsque vous avez exclu l’impossible, tout ce qui reste, même improbable, doit être la vérité ».

Watson, quant à lui, remplit la fonction importante de catalyseur des processus mentaux de Holmes: il est celui à qui le détective peut faire des remarques énigmatiques, il connait les faits de l’affaire sans être au courant des conclusions qui en sont tirées jusqu’au moment opportun.

Petite anecdote: bien que Holmes rejette les louanges, déclarant que ses capacités sont « élémentaires », la phrase souvent citée «  »Élémentaire, mon cher Watson » » n’apparaît jamais dans les écrits de Conan Doyle.

Un duo improbable, des histoires rocambolesques, des enquêtes à la logique implacable, des rebondissements de dernière minute,…, tous les ingrédients d’une bonne histoire sont réunis dans les aventures de Sherlock Holmes et de Watson. Et comme il est impossible de choisir une seule aventure parmi toutes, mon choix s’est porté sur une réédition contenant l’intégralité des aventures du célèbre détective ! »

The-complete-Sherlock-Holmes

Restons Outre-Manche avec Agatha ChristieCamilleNC a partagé sa passion et ses souvenirs autour de cette grande dame du polar. Son roman préféré ? La Mort n’est pas une fin

« Qu’il est difficile de choisir parmi tous les romans, nouvelles et pièces de théâtre que cette autrice a écrit ! Cette « dame du crime » est l’un des écrivains les plus célèbres et les plus lus au monde. Son œuvre est intemporelle et universelle !

Ma mère avait commandé au fil des années au Grand Livre du Mois, édition Le Masque, l’intégrale de l’œuvre d’Agatha Christie soit 14 tomes avec environ 6 histoires chacun, de quoi lire un petit bout de temps avec en prime des explications sur la génèse de chaque roman.

Le personnage numéro 1 qui nous vient à l’esprit quand on parle de Madame Agatha est bien sûr le célèbre détective belge Hercule Poirot, ancien de la police, de petite stature avec une tête en forme d’œuf et de mémorables moustaches très soignées tout comme son propriétaire toujours tiré à quatre épingles et un brin dandy. C’est grâce à ces petites cellules grises qu’il resout ses affaires (bien plus qu’à son physique !) et rien ne lui résiste !

Il y a aussi cette chère Miss Jane Marple, une vieille dame tranquille, calme, très curieuse, intuitive et observatrice de la vie humaine. Elle dénoue les meurtres en faisant notamment des parallèles entre le crime et ses propres expériences de la vie ou de celles des habitants de son petit village. C’est une personne délicieuse et très attachante.

Le couple Tummy et Tuppence Beresford accompagné d’Alfred leur homme à tout faire a lui aussi une petite renommée. Grace à leur agence de détective ils ont résolu nombres de petites affaires mais aussi des crimes plus organisés au cours desquels Tuppence s’est parfois mise dans des situations plus que dangereuse et desquelles son mari l’en a toujours sorti !

N’oublions pas Ariadne Oliver, cette écrivaine de polar, une sorte de personnage autobiographique déjanté. Au cours de la Fête d’Halloween, c’est elle qui organise une party au cours de laquelle les participants doivent découvrir divers indices pour démasquer l’auteur d’un faux crime. Malheureusement son faux crime a lieu pour de vrai et c’est grace à ce cher Poirot que l’histoire se dénoue.

Parmi tous ces romans, il en est un qui me revient souvent en mémoire tellement il m’a frappé ! Il s’agit de La mort n’est pas une fin. L’histoire se passe dans l’Egypte Antique et raconte le retour d’un père veuf et riche marchand parmi les siens avec à son bras une nouvelle concubine bien plus jeune que lui. Dès son arrivée cette nouvelle femme sème la zizanie, la haine et la mésentente dans le foyer auprès des enfants de son époux… et voilà qu’elle est retrouvée mort aux pieds d’une falaise … ce n’est pas un accident … et les morts se multiplient… est ce donc l’esprit de la défunte qui viendrait se venger ? On découvre l’univers des Egyptiens, leur mœurs, leurs coutumes et croyances … un petit bout d’histoire de l’Egypte décrit au sein d’une histoire de crime … un petit bijou ! »

La-mort-n-est-pas-une-fin-Nouvelle-traduction-revisee

Tout comme Hercule Poirot, Georges Simenon était belge. Le créateur du personnage de Maigret reste pour Yza29 un des maîtres du genre : elle a retenu le roman intitulé Le Chien jaune :  

« Le Chien jaune est un grand classique de la littérature policière. Écrit en 1931 par George Simenon, il évoque une nouvelle enquête de Maigret, l’inspecteur à la pipe et au chapeau que tout le monde connaît. Ce court roman se déroule à Concarneau, ville bretonne, balayée par la tempête, en novembre. Un des notables de la ville est victime d’un coup de feu alors qu’il vient de jouer aux cartes avec ses amis. À partir de ce moment, la ville entière a peur. Maigret s’installe à l’hôtel de l’Amiral pour observer. Seul un chien jaune qui rôde dans le voisinage semble constituer une piste solide.
Tout tourne autour de l’amour, de la vengeance, de la drogue et de l’argent.

Le côté humain, patient et à l’écoute de Maigret ainsi que l’atmosphère que sait créer Simenon en font un agréable moment de lecture où la magie narrative opère : « La tempête n’avait pas cessé. Certaines bourrasques faisaient crever sur la ville de gros nuages qui tombaient en pluie glacée. Aucun bateau ne sortait du port et on parlait d’un vapeur en difficulté au large des Glénan. Maigret s’installa naturellement à l’hôtel de l’Amiral, qui est le meilleur de la ville. » »

Le-Chien-jaune

Phénomène de ce début d’année, La Mâchoire de Caïn d’Edward Powys Mathers est la réédition d’un ouvrage paru en 1934 : il a été remis sous les feux de l’actualité grâce aux réseaux sociaux. EglantineLilas a succombé à la tentation de résoudre l’énigme de ce livre-puzzle ! 

« À cause ou bien grâce ? Grâce, bien entendu, au billet de TOFPOLAR, il y a un mois environ, ma curiosité a été mise en grand éveil, avec ce livre, et qui est donc devenu, pour le moment, mon polar préféré !

En un court résumé c’est : « La réédition d’un livre écrit en 1934. Six meurtres, cent pages, et les pages du livre, imprimées dans le désordre». Depuis 1934, seulement trois personnes ont réussi, à résoudre l’énigme, de savoir qui sont les six victimes et leurs meurtriers.

Aurais-je la prétention d’y arriver ? Oh que nenni ! Cependant, ce livre que je me suis procuré sans tarder, est troublant par sa singularité. Il est suggéré de découper les pages, ce que je ne ferai pas, néanmoins les outils informatiques permettent actuellement de jouer avec l’écriture plus facilement. C’est ainsi, que pour commencer, j’ai utilisé, le dictaphone de mon PC et j’ai enregistré des 15 premières pages, « la dernière phrase », et j’ai commencé mes recherches sur « les premières phrases » des 100 pages. La dernière d’une page, à mon humble avis doit pouvoir coller avec une première de l’autre… Vous me suivez toujours ? Toutefois, ce n’est pas évident, chaque fin de page, sauf une, il me semble, terminer « sec ». Bon, j’avoue que ça donne un peu le tournis et que pour le moment je suis loin du compte ! Mais le plaisir de chercher, farfouiller, se creuser un peu les méninges, est là, alors que demande le peuple ! Enfin, moi, m’amuser et c’est ce que je fais ! »

La-Machoire-de-Cain

Quels sont les polars historiques à lire dans sa vie ? 

Eric Giacometti et Jacques Ravenne, Jean D’Aillon ou encore Jean-François Parot nous transportent à travers les temps anciens avec des polars historiques.

Angelinagdn a retenu L’Ange de Munich, l’excellent roman de Fabiano Massimi : direction l’Allemagne des années 30 ! 

« L’Ange de Munich désigne Angela Raubal, appelée Geli dans l’intimité, dont le corps a été retrouvé dans son appartement de Munich alors qu’elle n’était âgée que de 23 ans.

Angela n’est pas une personne lambda. Elle est, en effet, la nièce d’Hitler et vivait avec lui. Le décès arrivant en 1931, dans une époque où la popularité d’Hitler ne cesse de croître, est vite considéré comme un suicide.
À la demande d’Hitler, le commissaire Sauer, accompagné de l’inspecteur Forster, est prié de découvrir la vérité au plus vite.
L’auteur, Fabiano Massimi mène et mêle extrêmement bien l’intrigue et le côté historique de cet événement, basé sur une histoire vraie.
Notre esprit est alors perdu entre réalité et fiction. Des questions demeurent : Quelle était la nature de la relation entre Hitler et sa nièce ? Qui est responsable de la mort de Geli ? Ce livre est addictif du début à la fin. »

L-ange-de-Munich

Quels sont les polars français contemporains à lire dans sa vie ?

Lontemps en France, le roman policier a été considéré comme un sous-genre littéraire, taxé bien souvent de « roman de gare ». Il aura fallu attendre le début des années 90 pour que ces romans soient enfin reconnus comme des oeuvres à part entière. 

Très justement, un des auteurs phare de cette décennie a su lui redonner ses lettres de noblesse : il s’agit de Thierry Jonquet. J’avoue qu’il s’agit d’un de mes auteurs préférés et que Mygale demeure un texte qui fera aimer le polar même à ses pires détracteurs. C’est aussi l’avis de TOFPOLAR, grand amateur de romans policiers, qui partage de nombreuses chroniques sur Le Forum des Lecteurs 

« Ce roman n’est pas une préférence, mais un roman noir inoubliable. Un remarquable marqueur de la littérature noire, une sorte de conte des temps modernes. Une intrigue qui s’articule autour de destins parallèles. Un chirurgien retient captive une june femme, Eve, tout en la promenant à son bras dans des soirées mondaines avant de l’enfermer à double tour dans une prison dorée… Quel étrange couple, le sourire subtil d’Eve face à la rage obsessionnelle de son compagnon.

Un histoire brutale et ciselée, machiavélique. Un huit-clos étonnant et troublant. Le récit d’une terrible punition, une vengeance diabolique, violente, une machination à broyer l’humain faite de pulsions morbides. Tout en mettant en évidence le portrait d’un monstre étrangement réaliste, sous couvert des apparences d’une normalité ordinaire. Remarquable.

Oui, Jonquet était un romancier engagé, un grand romantique en colère, des coups de poing qui énonce des fractures de la société, un visionnaire qui construisait des histoires comtemporaines d’une noirceur et d’une force incroyable. Avec Mygale, il installe le suspense dans une dimension physique, une férocité qui s’inscrit dans la chair et apporte une densité et une tension extraordinaire. Thierry Jonquet signe un roman au scénario brillant, d’une grande inventivité. Tel un grand moraliste en quête de rédemption, il bouscule et dérange entre effroi et compassion. Court et mémorable. »

Mygale

Crée en 1946 par Jacques Catineau, le Prix du Quai des Orfèvres récompense un roman policier inédit écrit par un auteur de langue française. Le jury est composé de policiers, de magistrats, d’avocats et de journalistes : ils sont 22 à voter sous la présidence du directeur de la Police judiciaire de la préfecture de police de Paris. LNlecture a été marquée par le cru 2021, Cap Canaille de Christophe Gavat :

« Écrit par un commissaire divisionnaire, avec la traduction des acronymes utilisés ! J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire, et ne l’ai pas laché avant la fin, bien que je ne l’ai pas choisi. Ce livre m’a laissé un trés bon souvenir. »

Cap-Canaille

Maud Tabachnik, Brigitte Aubert ou Fred Vargas comptent parmi les pionnières du roman policier français : Toranja a souhaité rendre hommage au commissaire Adamsberg.

« Je ne suis pas une grand lectrice de polars… J’ai pu lire quelques policiers de Fred Vargas qui mettent en scène le commissaire Adamsberg et je peux dire que le style de l’auteure m’avait beaucoup plu. »

Temps-glaciaires

Et puis il y a les auteurs prolixes qui publient généralement une nouveauté par an : comme au cinéma, on pourrait qualifier ces titres de « blockbusters ». Ils sont généralement très attendus par les fans et entrent directement dans les meilleures ventes polar. Mêmes si ils n’ont pas été retenus par les membres du Forum des lecteurs, on peut penser à Franck Thilliez, Bernard Minier ou Jean-Christophe Grangé par exemple. 

À la Fnac, on aime bien citer Maxime Chattam en tête : il a travaillé dans le magasin de Saint-Lazare avant même de choisir son pseudonyme et de devenir un auteur célèbre… Pour lamournexistepas, La Constance du prédateur est un thriller psychologique de référence :

« Ludivine Vancker is back ! Un thriller psychologique où chaque nouveau chapitre nous entraîne encore plus dans la noirceur de l’âme humaine… J’aime l’univers de Mr Chattam même si je n’ai pas tout lu ces livres… Attention âmes sensibles s’abstenir ! »

La-Constance-du-predateur

Dans la même veine, Joeletaxi a été totalement transporté par Michel Bussi et ses Nymphéas noirs

« Nymphéas noirs, ce n’est pas un polar, c’est un conte.

En tout cas, il commence comme tel : « Trois femmes vivaient dans un village. La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. La première avait plus de quatre-vingts ans et était veuve. Ou presque. La deuxième avait trente-six ans et n’avait jamais trompé son mari. Pour l’instant. La troisième avait onze ans bientôt et tous les garçons de son école voulaient d’elle pour amoureuse. ». Pour ce qui est de la morale, il est peu dire qu’elle vous surprendra, mais  je ne peux pas en dire plus…

Car oui, Nymphéas noirs, ce n’est pas un polar, c’est un tour de magie.

Comme tous les tours de magie, il ne faut surtout pas divulguer son secret : ce serait vous priver d’une grande surprise. Un tour de magie qui, pour la première (et la dernière) fois de ma vie, m’a fait relire un roman juste après la première lecture. La deuxième ayant eu pour but de comprendre comment l’auteur s’était joué de moi. Alors je me contenterai de dire : « Bien joué M. L’illusionniste, bien joué M. Bussi d’avoir réussi à me manipuler dans un si beau décor… »

Car oui, Nymphéas noirs, ce n’est pas un polar, c’est une carte postale.

Michel Bussi (dé)peint brillamment Giverny et ses alentours avec son regard de géographe (un peu) et son cœur d’amoureux de sa région (beaucoup). Il nous prend par la main et nous raconte des anecdotes, toutes réelles, sur Monet, ses jardins, le village et plus largement sa Normandie. Le Normand d’adoption que je suis a pris un réel plaisir à se balader dans ce tableau de Michel Bussi, qui prouve qu’un excellent thriller peut avoir une autre toile de fond que New-York, Londres, Paris ou la côte ouest des Etats-Unis.

Car oui, Nymphéas noirs, ce n’est pas un polar, c’est un tableau impressionniste.

L’artiste Michel Bussi fait progresser l’enquête sur le meurtre d’un amateur d’art par toutes petites touches : nous emmenant ici avec la petite Fanette, là avec l’institutrice Stéphanie Dupain, là-bas avec la « sorcière », nous faisant suivre les investigations de l’inspecteur Sérenac et son adjoint fugicarnophile (collectionneur de barbecues) ou encore du commissaire Laurentin à la retraite. Très vite, le tableau prend forme et on ne peut plus s’arrêter de tourner les pages jusqu’à la touche finale -magistrale-, le dernier coup de pinceau qui fait basculer l’ouvrage parmi les plus grands chefs d’œuvre de ma bibliothèque. Un chef d’œuvre qui, à n’en pas douter, aurait sa place au musée d’Orsay s’il était figé sur une toile.

Pour toutes ces raisons, Nymphéas noirs est mon polar préféré et même, probablement, mon roman préféré. J’aimerais tant en dire plus sur ce qui m’a plu dans ce roman, mais ce serait risquer de vous gâcher le plaisir de la lecture.
Alors, pour ceux qui n’y ont pas encore mis les yeux, n’hésitez pas et embarquez au plus vite sur le Bussi Express : direction Giverny et les jardins de Monet. Bon séjour normand ! »

Nympheas-noirs

Olivier Norek, ancien officier de Police judiciaire a aussi gagné ses galons dans le coeur du lectorat : Surface est entré dans la liste des polars préférés de Caroline7 :  

« Surface est un retour aux sources du polar, brutal, terriblement humain, et un suspense à couper le souffle. Ce livre a reçu les Prix Maison de la Presse, Prix Relay, Prix Babelio-Polar, Prix de l’Embouchure et a par la suite été adapté en BD.

Noémie Chastain, capitaine en PJ parisienne, défigurée par un coup de feu en pleine tête au cours d’une mission, se voit parachutée dans le commissariat d’un village perdu, au fin fond de l’Aveyron, avec pour mission d’en envisager l’éventuelle fermeture. Noémie n’est pas dupe : sa hiérarchie veut l’éloigner, son visage meurtri dérange, il rappelle trop les risques du métier… Comment se reconstruire dans de telles conditions?

Mais si elle pense qu’elle va s’ennuyer dans ce petit village aux apparences tranquilles, elle va vite changer d’avis lorsque le squelette d’un enfant disparu vingt-cinq ans plus tôt, enfermé dans un fût, remonte à la surface du lac d’Avalone. Lac au fond duquel dort l’ancienne ville inondée lors de sa création et que tout le monde semble avoir voulu oublier…

Surface, comme les secrets d’un territoire rural, ses rancœurs qui refluent de toutes parts avec l’enquête de Noémie sur un cold case qui dérange. Tout est parfaitement réussi et maitrisé dans ce polar, à commencer par l’intrigue, le rythme, les indices semés tout au long de l’enquête qui ont un sens au moment où ils apparaissent (ce qui n’est pas toujours le cas dans certains romans où ils nous sont servis comme un cheveu sur la soupe…), et qui permettent au lecteur de se plonger dans cette enquête aux côtés de Noémie. Tout en préservant les surprises des révélations finales, et l’ultime rebondissement, cerise sur le gâteau qui nous laisse sans voix. »

Surface

Et surtout, les membres du Forum des lecteurs nous ont aussi fait découvrir des textes plus confidentiels. Bertrand Puard est avant tout reconnu comme un auteur de livres destinés à un jeune public mais Seshat nous a fort judicieusement rappelé qu’il avait écrit Ristretto, un polar très efficace : 

« J’ai beaucoup aimé ce polar qui se passe au sein des plantations de caféiers et des salles de marché.

Clara vit seule avec son fils. Elle travaillait dans une société influente de la finance internationale. Un jour, elle recoit un objet bizarre. Pourquoi cet objet ? Quelle est sa signification ? A t-il un rapport avec son ancien métier ? On le retrouve sur beaucoup d’événements tragiques. Pourquoi ?

Un polar captivant dans le monde du café et de ses odeurs d’arabica, mais aussi mélé au monde de la finance, à toutes ses ruses et ses magouilles. A découvrir avec une bonne tasse. »

Ristretto

Quels sont les polars étrangers contemporains à lire dans sa vie ? 

Commençons par l’auteur allemand le plus plus francophile : Jean-Luc Bannalec et son Enquête troublante à Concarneau (Une enquête du commissaire Dupin) est un coup de maître pour Yza29. La Bretagne nous gagne…  

« Enquête troublante à Concarneau est une enquête du Commissaire Dupin, personnage issu de l’imagination de l’écrivain allemand Jean-Luc Bannalec (pseudonyme de Jörg Bong). L’écrivain a eu un coup de cœur pour le Finistère Sud, ce qui transparaît encore une fois ici : « La plage faisait dans les cinquante, soixante mètres de large, encadrée par d’abrupts rochers de granit aux élégantes teintes grises. On trouvait, le long de ce tronçon de côte ourlé de petits bois, des criques toutes plus paradisiaques les unes que les autres. » Le roman est un hommage permanent au Chien jaune de Simenon.

La femme du docteur Chaboseau signale que son mari est tombé depuis son bureau du dernier étage et gît dans une grande flaque de sang dans la cour. Ni elle ni les amis du Docteur ne connaissent le mobile du crime. Dupin va suivre plusieurs pistes, ce qui tiendra le lecteur en haleine jusqu’au bout. »

Enquete-troublante-a-Concarneau-Une-enquete-du-commiaire-Dupin

J’ai hésité à présenter ce titre dans la section des « classiques » tant ce roman a marqué bien des esprits depuis sa parution : il s’agit bien sûr de Shutter Island de Dennis Lehane. Yasei a partagé ses impressions de lecture : 

« Je ne suis pas une grosse lectrice de polar mais si je dois citer un seul livre, c’est bien celui-ci !

Pour faire court, il s »agit d’une enquête menée par deux agents au sein d’un centre de détention psychiatrique où une suspecte dangereuse va les plonger dans de profonds mystères…

Lorsqu’on commence cette histoire on n’a plus envie de la lâcher tant elle est palpitante, nous plonge dans la folie et nous retourne le cerveau . Et le final est magistral !

C’est absolument tout ce que j’aime dans ce type d’ouvrage, j’aime me laisser emporter dans les noeuds d’une histoire et me creuser les méninges sans pouvoir lâcher les pages, et savourer l’intelligence scénaristique de l’auteur. Shutter Island est à lire absolument. »

Shutter-Island

Restons chez les anglo-saxons avec Zaza13 qui conseille deux titres qui ne vous laisseront pas de marbre. Tout d’abord, Nécroplis d’Herbert Lieberman :

« Après quarante ans de carrière, Paul Konig, médecin-chef de l’institut médico-légal de New York, est une autorité dans son domaine. Bourreau de travail, il règne sur la morgue où défilent les cadavres en un flot ininterrompu. Chaque jour, la ville déverse sur sa table de nouveaux patients silencieux qu’il étudie méticuleusement pour qu’ils lui livrent leurs secrets.

Brisé par la mort de sa femme, rongé par la mystérieuse disparition de sa fille, il va devoir élucider une épouvantable affaire de meurtres en série.

Ce roman est un portrait crépusculaire de la ville de New York et une plongée dans l’univers de la médecine-légale.
Un magnifique roman noir, très noir. Inoubliable. »

Necropolis

Puis le fameux Seul le silence de R.J. Ellory

« …J’ai beaucoup aimé le style d’écriture, la profondeur psychologique des personnages et l’histoire bien sûr, celle d’un drame qui court sur plusieurs dizaines d’années: la traque d’un tueur en série sur plus de trente ans.

La mélancolie sourde du récit prend le lecteur dès les premières pages et le livre est impossible à lâcher. L’écriture est puissante, la noirceur permanente, et la profonde sensibilité de l’écriture touche au coeur.

La vie de R.J. Ellory pourrait elle-même être un roman, un roman sombre. Peut-être est-ce tout cela qui teinte son écriture d’une si grande profondeur. Cerise sur le gâteau, j’ai eu la chance de rencontrer l’auteur lors d’une séance de dédicaces, alors ce livre m’est d’autant plus précieux, d’autant que R.J. Ellory est un personnage vraiment très chaleureux.

Pour les amateurs de BD, je viens de voir que l’ouvrage a été adapté en roman graphique. Ce roman est sans hésitation mon policier préféré, et plus qu’un policier, c’est un vrai thriller psychologique… »

Seul-le-silence-Prix-choix-des-libraires-2010

Thriller psychologique tout aussi addictif, Méthode 15-33 de Shannon Kirk a été proposé par JR87

« Ce thriller n’obéit pas au schéma classique du polar, car ici il n’y a pas à proprement parler d’enquête, encore moins menée par un policier traînant un lourd passé, etc…

Ici, la victime est seule, et c’est elle qui va essayer de s’en sortir. Un récit sombre qui vous conduira forcément à vous mettre dans la peau de la victime et à espérer que son plan va fonctionner. »

Methode-15-33

Dans le genre polar haletant, AMB37 a défendu La Fracture de Nina Allan… et ce n’était pourtant pas gagné : 

« Fan des romans historiques et des sagas j’ai accepté le cadeau de ma sœur du bout des yeux… Polar un peu, SF pas du tout, mes goûts en littérature se trouvaient sérieusement pris à contre-courant.

Ce livre m’a sortie de ma zone de confort, m’a bousculée et dans le genre et dans son déroulement. Il m’a entraînée dans un engrenage d’enquête détricotée vingt ans après, dans un entre-deux mondes où flotte une frontière entre rêve et réalité, j’étais aussi fascinée que déstabilisée d’une page à l’autre. Il y a un peu d’ Hitchcock dans les lignes de Nina Allan.

Lorsque Julie (17 ans) disparaît, la police recherche un violeur, on sonde le lac Hatchnere, prospecte dans la banlieue de Manchester. La famille Rouane, Selena la cadette devront accepter le classement de l’affaire. Jusqu’au jour où Julie réapparaît et raconte à Selena … son trajet dans la camionnette blanche de Steven Barbershop…

Dans un thriller, un polar on saute souvent de rebondissement en rebondissement pour conforter ou égarer une enquête, implanter ou effacer une peur, dans la Fracture on tombe dans des trous noirs : on y reste ou on cherche à en savoir plus, on flirte avec le possible ou le fantastique. Comme je suis curieuse du comment et du pourquoi, je me suis accrochée. Le titre porte bien cette histoire et l’impression qu’elle en laisse. Cramponnez-vous et lisez-le jusqu’au bout, ça laisse des traces ! »

La-Fracture

Les « polars polaires » ont aussi leurs adeptes ! Ces auteurs venus du froid ont su glacer les sangs de plus d’un lecteur… 

Le plus célèbre est très certainement Stieg Larsson avec la saga Millénium mais au fil des publications, Jussi Adler-Olsen, auteur Danois a su lui aussi se faire un place avec la série Les Enquêtes du département V. Miséricorde est le premier tome. VERONIKDAN a sélectionné ce titre : 

« Pourquoi Merete Lyyngaard croupit-elle dans une cage depuis des années ? Pour quelle raison ses bourreaux s’acharnent-ils sur la jeune femme ?

Cinq ans auparavant, la soudaine disparition de celle qui incarnait l’avenir politique du Danemark avait fait couler beaucoup d’encre. Mais, faute d’indices, la police avait classé l’affaire. Jusqu’à l’intervention des improbables Carl Mørck et Hafez el Assad du Département V, un flic sur la touche et son assistant d’origine syrienne. Pour eux, pas de cold case…

Couronné par les prix scandinaves les plus prestigieux, de La Clé de Verre aux Golden Laurels des libraires, le thriller de Jussi Adler-Olsen, première enquête de l’inspecteur Mørck, est un véritable phénomène d’édition mondial. Un auteur que j’affectionne particulièrement. Duo de choc entre l’Inspecteur Carl Mørck et Hafez el Assad. À vous de les découvrir. »

Misericorde

Quels sont les polars « Cosy Crime » à lire dans sa vie ?

Le « cosy-crime » ou « cosy mystery » n’est pas une invention récente mais il a été remis au goût du jour grâce à la série Agatha Raisin de M-C. Beaton

Comme le résume Diana qui apprécie toute la série, « Agatha Raisin, c’est une chargée de communication londonienne qui décide de tout plaquer pour aller jouer les détectives au fin fond de la campagne anglaise. Elle est assez bête, il faut le dire, avec plein de défauts très drôles pour le lecteur mais bénéficie d’un instinct qui lui permet à chaque fois de trouver le coupable, après bien sûr s’être retouvée dans des situations improbables. Ajoutez à cela sa recherche du grand amour et vous avez une série de romans pour passer un bon moment sans prise de tête avec des personnages bien attachants.« 

Agatha-Raisin-enquete-1-La-quiche-fatale

Nouvelle série apparue il y a deux ans, Les Dames de Marlow enquêtent par Robert Thorogood comporte déjà deux tomes : SylvieB a été séduite par cet humour « so british » :

« Que diriez vous d’un moment de pure détente avec un polar d’un autre genre : le cosy mystery !

Avec Les Dames de Marlow enquêtent de Robert Thorogood, je vous propose un roman plein de charme. Un enquête menée, involontairement, par trois femmes, dont une ayant plus de 70 ans, passant son temps à savourer du scotch !!!

De l’humour et de la cocasserie, un « whodunit » et le tour est joué pour faire vivre au lecteur une réelle aventure, piquante et surannée ! Ambiance si british pour ce premier tome d’une série prometteuse ! »

Les-Dames-de-Marlow-enquetent-Vol-1 (1)

Retrouvez notre sélection : Cosy Mystery, le crime à l’heure du thé

Nombreuses ont été les particpations à ce challenge « Quels sont vos polars préférés ? » : pour des raisons de lisibilité de l’article, il est impossible de toutes les retranscrire. Cependant, vous pouvez toutes les retrouver en ligne sur le Forum des Lecteurs 

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Article rédigé par
Nathalie
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