
Entre qualité et diversité, le top des nouveautés poches de janvier a des allures de piste aux étoiles. Côté français, on profite d’un plateau de prestige composé de Pierre Lemaitre, Daniel Pennac, Jean Teulé, David Foenkinos, Philippe Besson, Amélie Nothomb et Marie Vingtras. Le reste du monde est quant à lui représenté par Julia Quinn, Heather Morris et Jón Kalman Stefánsson.
Le Grand Monde – Pierre Lemaitre (LGF)
Depuis sa trilogie des Enfants du désastre, Pierre Lemaitre a choisi de s’intéresser à ce qui se passe entre les guerres pour composer une grande fresque romanesque de la France de la fin des tranchées jusqu’aux Trente Glorieuses.
Avec Le Grand Monde, il entame son second cycle en 1947 à Beyrouth au cœur d’une famille française de savonniers. Alors que la guerre coloniale d’Indochine offre d’étranges opportunités, la fratrie Pelletier s’éparpille entre le Liban, Paris et Saïgon… Une saga magistrale entre chronique sociale, roman historique, polar parisien, thriller politique et romance grinçante.
Le Cas Malaussène T1 : Ils m’ont menti – Daniel Pennac (Folio)
Près de vingt ans après le dernier épisode de la saga Malaussène, Daniel Pennac reprend en main le destin de sa drôle de famille bellevilloise.
Avec Le Cas Malaussène, nouvelle mini-série dans la série, il nous reconnecte à Benjamin, le bouc-émissaire professionnel, et organise les retrouvailles avec des enfants de la tribu qui ont bien grandi. Premier volet du retour dans un monde qui a changé, Ils m’ont menti prouve que la famille n’a rien perdu de son charme farfelu. Quant à l’intrigue, elle revient à Benjamin Malaussène, engagé pour assurer la protection d’écrivains prônant la « vérité vraie » … Autant dire que ce n’est pas gagné.
Azincourt par temps de pluie – Jean Teulé (J’ai Lu)
Guidé par la passion de l’image et du verbe, Jean Teulé était un franc-tireur inclassable navigant avec douceur et recul, générosité créative et décalage classieux, dans le paysage culturel français depuis plus de quarante ans.
Conjuguant récit historique documenté et comédie humaine proche de la farce, Azincourt par temps de pluie, son dernier roman paru quelques mois avant sa disparition brutale, raconte avec force détails une mémorable dérouillée militaire française contre nos meilleurs ennemis britanniques.
Numéro deux – David Foenkinos (Folio)
Régulièrement présent dans le classement des auteurs préférés des Français, David Foenkinos inspire également le cinéma qui a déjà adapté quatre de ses romans.
C’est justement du côté du septième art et de ses environs qu’il place la base de l’intrigue de Numéro deux. L’histoire est celle fictive de Martin Hill, un jeune acteur anglais en compétition avec Daniel Radcliffe pour incarner le rôle d’Harry Potter. Ce dernier remporte finalement la mise, le film devient un phénomène planétaire et Hill souffre de son échec et d’un statut autoproclamé de looser.
Le Quatuor des Smythe-Smith T1 & T2 – Julia Quinn (J’ai Lu)
Propulsée au rang d’autrice de best-sellers après le carton faramineux de l’adaptation TV de La Chronique des Bridgerton, Julia Quinn se renouvelle tout en respectant scrupuleusement les fondamentaux romanesques de son succès.
Série dérivée de l’univers Bridgerton d’où dépassent quelques têtes et patronymes familiers, Le Quartet des Smythe-Smith s’insinue dans une pathétique soirée musicale organisée par la haute société londonienne. C’est durant ce pince-fesse où la musique est toujours perdante et qui fait le bonheur de la chronique mondaine que se déroulent les deux premiers tomes du Quatuor des Smythe-Smith.
Les Sœurs d’Auschwitz – Heather Morris (J’ai Lu)
De ses trois années d’entretiens avec l’homme d’affaires australien et survivant des camps de la mort Lale Sokolov, la Néo-Zélandaise Heather Morris a tiré son premier roman, Le Tatoueur d’Auschwitz.
Après ce best-seller mondial, elle s’intéresse au personnage de Cilka Klein, jeune juive de seize ans, évoquée par Sokolov, qui passa de l’enfer concentrationnaire nazi à celui du goulag soviétique. Dernier volet d’un triptyque consacré aux rescapés de la Shoah, Les Sœurs d’Auschwitz tisse les liens qui unissent une sororité de trois adolescentes déportées qui ont survécu ensemble à l’horreur pour vivre enfin comme des femmes libres.
Paris-Briançon – Philippe Besson (Pocket)
Après s’être glissé avec une infinie délicatesse dans la peau et les mots d’une mère bouleversée par le départ de son dernier garçon du nid familial, Philippe Besson change radicalement de registre avec Paris-Briançon.
Pour la première fois, il s’empare des codes du roman à énigme pour construire un huis clos ferroviaire que ne renierait pas Agatha Christie. Maître du suspense et des émotions, il fait monter dix individus qui ne se connaissent pas à bord d’un train de nuit avant d’annoncer que tous n’arriveront pas vivants à destination. Au fil du voyage, chaque personnage se révèle, des liens se créent et l’issue tragique devient aussi triste qu’inéluctable.
Ton absence n’est que ténèbres – Jón Kalman Stefánsson (Folio)
Romancier islandais traduit dans le monde entier, Jón Kalman Stefánsson est particulièrement apprécié en France où son travail a déjà été récompensé à trois reprises par de prestigieux prix consacrés à la littérature étrangère.
C’est d’ailleurs le cas pour Ton absence n’est que ténèbres, son tout dernier roman qui a reçu l’année dernière le prix France Inter / Le Point du livre étranger. Dans cette fresque familiale foisonnante et existentielle qui va du XIXe siècle jusqu’à nos jours, il épouse les récits entrelacés d’une multitude de personnages tentant de faire recouvrir la mémoire à un homme amnésique.
Premier sang – Amélie Nothomb (LGF)
Comme à chaque rentrée littéraire, dont elle est désormais l’une des stars récurrentes, Amélie Nothomb a livré son roman 2021 au cœur du mois d’août. Avec Premier sang, elle s’autorise à raconter la vie de son père par lui-même. Dans cette vraie-fausse autobiographie à la première personne, elle nous fait découvrir un personnage singulier et romanesque issu d’une grande famille bruxelloise. Un homme d’esprit, diplomate féru de poésie, devenu célèbre pour avoir été en première ligne lors d’une prise d’otages violente à l’ambassade belge du Congo.
Un magnifique hommage filial et littéraire qui lui permit de remporter le prix Renaudot.
Blizzard – Marie Vingtras (Points)
Salué par la critique et distingué par plusieurs prix littéraires, le premier roman de Marie Vingtras adopte la forme d’un thriller introspectif en lisière du cercle polaire. En Alaska, un enfant lâche un instant la main de son accompagnatrice avant de s’évanouir dans la tempête de neige qui fait rage. Alors que débute une course contre la montre pour le retrouver avant qu’il ne soit trop tard, chaque protagoniste va devoir déterrer un passé qu’il s’était obstiné à venir enfouir au bout du monde.
Construit autour des points de vue et des confessions successives de quatre personnages, Blizzard est un thriller qui pousse le suspense jusqu’à un final totalement déroutant.
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