Sélection

Les pièces de théâtre préférées du Forum des Lecteurs

04 avril 2024
Par Nathalie
Les pièces de théâtre préférées du Forum des Lecteurs

À l’occasion d’un challenge, nous avons demandé aux membres du Forum des Lecteurs quelles étaient leurs pièces de théâtre préférées. La communauté s’est à nouveau mobilisée afin de partager ses coups de cœur. On regarde ça ensemble ?

Molière et les classiques

Il fallait s’y attendre : pour beaucoup d’entre nous, la rencontre avec le théâtre s’est faite à l’école, avec les textes classiques. Et Molière est bien sûr le premier cité. 

Xiane a partagé un souvenir d’enfance : « Je devais avoir 8 ou 9 ans et avec ma classe nous sommes allées voir Le Malade Imaginaire de Molière avec dans le rôle d’Argan, Monsieur Louis Seigner en personne ! (…) Je ne vais pas vous raconter la pièce, tout le monde la connaît ! Je me souviens qu’après avoir vu cette pièce avec mon école, je voulais faire du théâtre, je voulais être Louison, la petite fille d’Argan, mais je voulais également apprendre le piano, faire de la danse, entrer dans une école de dessin… Velléitaire, disait de moi ma mère ! »

« Je ne vais pas être originale mais Molière c’est une évidence pour moi, avec une préférence pour Le Malade imaginaire (souvenir du collège où je jouais Angélique) » a annoncé SBU.

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Coeclo a déclaré : « Je n’ai pas besoin de réfléchir et pour moi sans l’ombre d’un doute je cite Le Médecin malgré lui de Molière ! À lire et à voir sans modération ! »

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Pour Finskan, c’est Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare qu’il faut absolument découvrir : « À Athènes, deux hommes, Lysandre et Démétrius, sont amoureux de la même femme, Hermia, alors qu’Héléna, la meilleure amie d’Hermia, a été délaissée par Démétrius mais est toujours éprise de lui. Des deux prétendants, Démétrius a les faveurs du père d’Hermia qui a l’intention d’obliger sa fille à l’épouser sachant pourtant qu’elle n’aime que Lysandre. Les amoureux projettent de s’enfuir. Dans la forêt qu’ils traversent, leur destin va croiser celui du roi des elfes qui a lui-même quelques soucis avec sa femme la reine des fées. Intervient aussi un esprit farceur, serviteur du roi des elfes, le fameux Puck, qui va se tromper dans la distribution d’un filtre d’amour. Ainsi, tout est réuni pour présenter une belle comédie mêlant antiquité romaine, mythologie anglo-saxonne et mœurs du XVIe siècle. Ce mélange contribue au sel de l’histoire. J’adore aussi les envolées lyriques surannées des répliques de Shakespeare et ce langage qui nous est si étranger qu’il nous pose clairement dans le genre littéraire. Que l’on soit émerveillé par les possibilités magiques du monde des elfes, impressionné par la sagesse de certains personnages (Thésée, duc d’Athènes), amusé par la balourdise/maladresse des artisans qui jouent leur farce pour Thésée, énervé par la toute-puissance des pères sur leur famille, on ne peut rester passif à la lecture de cette pièce ; il y a une espèce de foisonnement des propositions qui nous galvanise et stimule notre esprit ! Cette pièce me fait toujours autant de bien que La flûte enchantée de Mozart ! …un très beau film de Michael Hoffman en a été tiré en 1999… »

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Edmond Rostand et les modernes

Moi, Monsieur, si j’avais un tel nez, il faudrait sur le champ que je l’amputasse !”… On a tous en tête cette fameuse réplique de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand.

Sophinette nous rappelle cette scène à juste titre : « qui n’a jamais, lu, entendu, appris la tirade du nez. Une pièce archi connue, durant laquelle on rit, mais qui sait aussi trouver grâce à ce personnage splendide. Une pièce indémodable, dont les mots n’ont pas pris une ride au cours des siècles, un texte de toute beauté et une fin qui à chaque fois m’arrache une petite larme. Un personnage inoubliable, fin bretteur, virtuose de l’épée mais aussi des mots, amoureux sans illusion de la belle Roxane, et prêt à lui dire les plus beaux mots d’amour vrai, le beau Christian, à la gueule d’ange, mais à l’esprit un peu absent… »

Lesetoilesselevent s’est attaché à l’interprétation de Gérard Depardieu dans le rôle-titre : « Cyrano par Depardieu, on peut dire ce que l’on veut, je n’ai jamais vu mieux. Gérard a tellement habité ce Bergerac, qu’il était à mes yeux criminel, d’avoir osé mettre en scène autrement ce chef d’œuvre ; d’avoir permis à d’autres comédiens, d’autres acteurs, de porter les paroles empreintes de panache, du grand Hercule. Ils se sont mutuellement marqués au fer rouge ce deux-là, ne laissant à personne, un espace possible, pour une interprétation différente. En tous cas, pas de celles que l’on retient en sortant du théâtre. Nul autre, en nul autre décor, ne saurait mieux interpréter la tirade du nez, ou déclamer sous le balcon, l’amour porté à Roxanne par le tempétueux Gascon. Ç’aurait été amputer, que dis-je décapiter, l’âme même de ce troubadour en armure ! Un massacre ! Une injure ! L’équivalent même de Montfleury… »

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Un autre dramaturge phare, Samuel Beckett a marqué les membres du Forum des Lecteurs.

Pour Finskan, En attendant Godot est « un incontournable. Deux hommes se retrouvent chaque soir au même endroit pour attendre Godot…qui ne vient jamais. Cette pièce, plus que toute autre, devrait être lue (même si la voir jouée nous en donne une explication, cela ne serait qu’une interprétation du texte parmi la multitude possible). Ce théâtre-là nous emmène dans des zones extrêmement inconfortables. Si l’on attend qu’une histoire nous soit racontée, alors on mourra d’ennui. Si l’on attend qu’une morale nous soit livrée, on ne trouvera aucun intérêt à l’œuvre. Si en revanche on la prend à la façon d’un jeu de casse-tête, le retournant dans tous les sens, alors on pourra maintenir notre cerveau alerte jusqu’au bout et rester en-deçà des portes de la folie. Plutôt que de raconter, on dirait bien qu’il s’agit, pour l’écrivain, de catalyser quelque chose en l’auditeur (un ressenti, une vision, une réflexion…) et qui sera différent pour chacun, en fonction de son vécu et de son état d’esprit du moment. Ma 1ère confrontation avec « En attendant Godot » m’a laissé l’impression d’avoir été le témoin involontaire d’une discussion décousue entre deux ivrognes dans un bar (avec toute l’atmosphère qui va avec). Puis, à chaque nouvelle lecture, j’ai été percuté par une idée supplémentaire sur des thèmes aussi divers que : l’inanité de la vie, les mécanismes d’une croyance, l’enfer, l’esclavage, la folie, le suicide… On a beaucoup écrit sur le théâtre de l’absurde, mais ce que, personnellement, j’aime à la lecture de cette pièce, c’est la place laissée à la créativité de l’auditeur pour imaginer ce qu’il veut, ou plutôt le fait qu’elle rend notre esprit plus alerte et inventif. »

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Pour mariefd, les descendants de Beckett et du théâtre de l’absurde sont ses « préférences » « celui de Beckett, bien sûr, même s’il ne se réclamait pas de ce mouvement littéraire, mais aussi celui de Roland Dubillard (en particulier Les diablogues et Les nouveaux diablogues) et de Jean Tardieu (Un mot pour un autre). Tous trois réussissent à déconstruire le langage car « la meilleure manière de (l’) utiliser sera de le malmener de la façon la plus efficace possible » (Beckett). C’est à la demande de Jean Tardieu que Roland Dubillard avait écrit ses premières pièces radiophoniques. Jacques Gamblin et François Morel ont remarquablement interprété ses Diablogues et Denis Lavant, acteur beckettien par excellence (époustouflant dans Fin de partie, La dernière bande ou Cap au pire) excellait aussi cet été au festival d’Avignon dans Les crabes et Je ne suis pas de moi. »

Au théâtre ce soir et le théâtre de boulevard

On a tous en tête les pièces diffusées à la télévision, celles qui nous faits connaître et apprécier le théâtre, avec les fameux décors de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell.

Tofpolar se souvient en particulier de Folle Amanda, une pièce de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy.

C’est grâce à une rediffusion de la pièce que j’ai eu l’immense plaisir de revoir, dans un festival d’éclats de rire et de lumières, la grande comédienne, la reine du boulevard, Jacqueline Maillan. Cette  dame vient du tragique, mais hilarante quand elle joue Racine, elle se voit épouser une grande carrière comique, des cabarets avec Jean Poiret au cinéma de Jean-Pierre Mocky. Une pièce mythique, inoubliable, de Pierre Barillet et de Jean-Pierre Grédy créée en septembre 1971 dans une mise en scène de Jacques Charon au théâtre des Bouffes-Parisiens. Jacqueline Maillan joue Amanda, une ancienne chanteuse de music-hall excentrique et décidée, qui vit au jour le jour tout en restant optimiste. À court d’argent, elle veut publier ses mémoires. Mais son ex-mari veut l’en dissuader, elle décide de relancer sa carrière de chanteuse… Le frou-frou de travers, elle virevolte, tourbillonne, lève la tête, les bras en croix, une cuisse se dégage d’un peignoir vert satin, sourire complice et clin d’œil vers le public aux anges, la star est de retour ! Elle chantonne un air de rien et de tout, plonge sous les coussins du canapé pour éclater de rire et de rage après son ancien mari Philippe, ministre en exercice, joué par l’excellent Daniel Ceccaldi, un bourgeois pincé au souffle court et douloureux, un grand pingouin isolé sur la banquise face à cette femme extravagante et obstinée. La scène et les spectateurs ne font qu’un, un ballet de fous rires, ivres de bonheur et de joie. Une peinture de mœurs heureuse qui vibre comme une fête galante à la Cour, des dialogues cocasses, des comédiens bouffons et délicieusement ridicules.  Une mise en scène qui joue sur tous les codes du théâtre de Boulevard et qui met en valeur les décors de Mariani et les costumes de Donald Cardwell. « La Maillan » et sa superbe compagnie saluent sous les cris et les bravos. Le rideau tombe et se relève sans cesse comme un éternelle et émouvante révérence, un clin d’œil ému à cette grande dame, reine éternelle du théâtre de boulevard. »

Lamournexistpas évoque des moments de partage familiaux autour de cette émission devenue culte : « Je regardais le théâtre avec mes parents quand ceux-ci étaient disposés à me laisser regarder…J’ai adoré Jacques Balutin, Maria Pacôme, Michel Roux… »

Pour Gisele, son « théâtre préféré est le théâtre de boulevard. Je ne vais pas vous parler d’une pièce précise mais de tous les spectacles de théâtre de boulevard. Je replonge dans ma mémoire et je retrouve ces moments précieux… Encore adolescente, ma mère et moi partions le dimanche après-midi au théâtre dans les villages autour de chez nous. Je n’oublierai jamais les salles improbables qui accueillaient les troupes d’amateurs et leurs spectateurs… Salle comble, nous attendions l’ouverture des rideaux et les trois coups annonçant l’entrée en scène des comédiens. Devant les pitreries de ceux-ci, la salle entière riait à cœur joie et ma mère et moi, mêlions nos rires aux autres. Que ce soit La soupière, Un pyjama pour six, nous tombions sous le charme de la pièce familiale. »

Avignon, le temple du théâtre

AMB37 annonce tout de go que « s’il y a un endroit au monde où le théâtre est roi, c’est à Avignon, lors du festival. Il y a le OFF, plein de surprises qui met en scène des petites troupes, des acteurs peu connus, des scénettes ou adaptation de textes célèbres. On y fait son marché dans des lieux parfois improbables, dans des dimensions minimalistes de publics. C’est l’aventure, un vrai régal ! Et puis il y a le IN qui se produit dans des enclaves plus prestigieuses. C’est ainsi qu’en 2015, j’ai vu et applaudi La République de Platon au Jardin Ceccano. Le texte d’Alain Badiou (une adaptation des écrits de Platon) mis en scène par Didier Galas était programmé tous les midis sous forme d’un feuilleton. Mais le plus extraordinaire, c’est que c’était lu par des citoyens comme vous et moi. Des lycéens, des étudiants, des retraités, des actifs, tout le monde a lu et posé de manière très vivante les réflexions sur les fondements de la démocratie, et chose étonnante on a ri souvent sous les grands arbres du parc qui entoure la médiathèque Ceccano. On a ri parce que l’adaptation de Badiou manie l’humour politique, des résonnances contemporaines sont comme des clins d’œil antiques, les dialogues restent universels. J’ai découvert le texte en même temps que sa mise en scène et apprécié qu’il fasse naître des envies de le communiquer avec beaucoup de spontanéité et de talent. »

Et Zaza13 de poursuivre : « « J’ai eu la chance de voir cet été pendant le festival d’Avignon une adaptation de la nouvelle d’Herman Melville, Bartleby le scribe. Embauché comme copiste dans un cabinet de Wall Street. Bartleby refuse rapidement d’exécuter toutes les tâches qui lui incombent d’un doux mais sans appel « Je préfèrerais ne pas », refusant même par la suite de quitter le bureau où il passe bientôt ses nuits. Si la première moitié de la nouvelle est très drôle, le ton devient ensuite plus dramatique, jusqu’au dénouement final. Cette œuvre brève de Melville, riche en thèmes existentiels, possède une grande tension émotionnelle. Son personnage est devenu une figure classique, qui a exercé une grande fascination sur de nombreux écrivains et philosophes. »

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Bien d’autres textes ont été cités mais pour des raisons de lisibilité de l’article, il nous est impossible relayer toutes vos chroniques. Vous pouvez retrouver l’intégralité des participations sur le Forum des Lecteurs : Quelles sont vos pièces de théâtre préférées ?

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Nathalie
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