Médias, agences de presses, sites de fact-checking, journalistes présents sur la zone de conflit, outils de vérification… Voici répertoriées plusieurs sources fiables qui permettent de s’informer correctement au quotidien sur la guerre en Ukraine.
Dans les conflits, la censure, la propagande, la mésinformation mais aussi la désinformation occupent le terrain. Sans surprise, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le jeudi 24 février, les campagnes de désinformation se multiplient. Et si Internet, les plateformes numériques et les réseaux sociaux facilitent plus que jamais la diffusion de fausses informations, de « fake news » et autres « intox », ils restent malgré tout une source d’information précieuse, qui rend compte de la réalité des événements en cours. À condition de savoir choisir ses sources, et de les diversifier.
Un climat de méfiance
La propagande et la désinformation, plus particulièrement de la part de la Russie, inquiètent jusqu’à l’Union européenne. Elle a en effet décidé d’interdire les médias russes RT et Sputnik, interdiction qui est entrée en vigueur ce mercredi 2 mars et durera jusqu’à la fin du conflit. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a accusé ces deux médias de « de diffuser [des] mensonges pour justifier la guerre de Poutine », qualifiant leur travail de « désinformation nuisible et toxique ». Les principaux réseaux sociaux comme Meta (Facebook, Instagram), TikTok et YouTube leur ont emboîté le pas et bloqué leurs comptes. Si un utilisateur partage un lien vers RT ou Sputnik, Twitter avertit que le lien renvoie vers un média affilié à la Russie.
Sputnik et RT ont tous les deux réagi : le premier a indiqué à ses lecteurs comment contourner l’interdiction et le second a publié une pétition contre l’interdiction et « pour le droit à l’information » qui a recueilli plus de 10 000 signatures en quelques heures. Ces interdictions, en plus des habituels trolls et bots qui pullulent sur les réseaux sociaux, ont fait de l’information (et de la désinformation) un sujet crucial du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Sur quels sites et réseaux sociaux s’informer ?
Les agences de presse permettent de suivre l’information en temps réel. L’Agence France Presse (AFP) est très présente sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter. En anglais, Reuters (Royaume-Uni) et Associated Press (États-Unis) sont les agences de presse les plus connues.
Plusieurs médias français ont un correspondant ou envoyé spécial en Ukraine : Le Monde, France Info et Le Parisien en font partie. Attention cependant à l’intitulé des comptes : des comptes satiriques ou de désinformation imitent parfois le nom et le logo de médias connus. Des journalistes présents sur place informent aussi directement sur leurs propres comptes, en particulier sur Twitter, comme Stéphane Siohan, Clara Marchaud, Benoît Vitkine et le photoreporter Éric Bouvet. Ce dernier propose chaque soir, à 19 heures, un sonorama au cours duquel, il relate les événements de sa journée à Lviv, une ville de l’ouest de l’Ukraine, située à environ 70 km de la frontière polonaise.
Certains sites d’information ont un service de vérification (fact-checking) avec une rubrique qui démêle le vrai du faux. C’est le cas de Stop l’infox de France24, Vrai ou fake de Francetv et Arte, Fake Off de 20 Minutes, CheckNews de Libération et AFP Factuel (AFP Fact Check en anglais sur Twitter). L’équipe des Révélateurs de France Info se charge d’analyser des vidéos pour les localiser précisément. Le Monde propose par ailleurs Décodex, un outil en ligne pour vérifier les informations qui circulent sur Internet et dénicher les rumeurs. Il suffit d’entrer une adresse URL d’une page Web pour savoir si la source de l’information est fiable ou non.
Un terme est de plus en plus visible sur les réseaux sociaux : OSINT, acronyme pour Open Source INTelligence, c’est-à-dire renseignement d’origine sources ouvertes. Il s’agit de collecter et d’analyser des données librement accessibles, que ce soit des sites web, des comptes sur les réseaux sociaux ou des images satellites. Les Révélateurs utilisent par exemple des images satellites pour savoir où une vidéo a été filmée.
Comment savoir si une info est vraie ?
Si vous tombez sur une information, photo ou vidéo qui n’a été ni confirmée ni infirmée par les services de fact-checking, vous pouvez les contacter directement par mail, Whatsapp ou sur les réseaux sociaux.
Il est également possible de vérifier par soi-même : le compte Twitter OSINT Coupsure, qui utilise des images satellites pour localiser des attaques filmées en Ukraine, a par exemple compilé une liste des outils utilisés. Et les plug-in comme WeVerify (pour le navigateur Chrome) ou son ancienne version InVID (pour Firefox) permettent de savoir si une photo ou vidéo est authentique et si elle a déjà été publiée ailleurs.