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Les réseaux sociaux face à la pression de la Russie

28 février 2022
Par Kesso Diallo
Des répercussions pour les réseaux sociaux ayant pris des mesures.
Des répercussions pour les réseaux sociaux ayant pris des mesures. ©19 STUDIO / Shutterstock

Les plateformes ont pris des mesures pour limiter la diffusion des informations venant de médias russes.

En plus des cyberattaques, le conflit opposant l’Ukraine à la Russie se manifeste aussi à travers la diffusion de fausses informations, en particulier sur les réseaux sociaux. Conscientes de ce danger, les plateformes sont nombreuses à avoir pris des mesures, s’attirant les foudres de la Russie. Le 25 février, les autorités du pays ont annoncé qu’elles limitaient l’accès à Facebook en conséquence aux moyens mis en place par le réseau social. « Hier, les autorités russes nous ont ordonné d’arrêter le fact-checking et la labélisation des contenus postés sur Facebook par quatre organisations médiatiques appartenant à l’État. Nous avons refusé », a indiqué Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales chez Meta sur Twitter le 24 février.


Le géant américain a pris plusieurs mesures pour lutter contre la propagation de la désinformation sur son réseau social. Il a notamment mis en place « un centre d’opérations spéciales composé d’experts de toute l’entreprise » chargé de surveiller la plateforme en permanence. Il a également interdit aux médias d’État russes d’y diffuser des publicités ou d’y monétiser des contenus.

Des mesures accompagnées de conséquences

Outre ces mesures, Meta a affirmé, ce 27 février, avoir démantelé un réseau de près de 40 comptes, pages et groupes sur Facebook et Instagram. Selon l’entreprise, il était composé d’individus situés en Ukraine et en Russie utilisant de faux comptes ainsi que des personnalités et des marques fictives afin de cibler des personnes en Ukraine sur les deux plateformes, mais aussi sur YouTube, Twitter ou encore Telegram.

Facebook n’est pas le seul réseau social à avoir vu son accès restreint en Russie. C’est aussi le cas de Twitter, bien que la raison derrière ces restrictions ne soit pas claire. « Nous sommes conscients que Twitter est restreint pour certaines personnes en Russie et nous nous efforçons de maintenir notre service sûr et accessible », a déclaré le réseau social le 26 février, deux jours après avoir publié une série de conseils destinés aux personnes en Ukraine. « Lorsque vous utilisez Twitter dans des zones de conflit ou des régions à haut risque, il est important de savoir comment contrôler votre compte et vos informations numériques », a-t-il déclaré dans un fil où il explique, entre autres, comment configurer l’authentification à deux facteurs. Le même jour, Twitter a indiqué qu’il suspendait temporairement les publicités en Ukraine et en Russie pour assurer la visibilité des informations sur la sécurité publique.

Les autorités russes ont aussi YouTube dans leur viseur. Elles ont demandé à la plateforme de Google de retirer les restrictions imposées aux chaînes des médias du pays et d’expliquer les raisons de leur introduction. Cela fait suite à la décision du réseau social d’empêcher ces chaînes d’y monétiser des contenus et de faire apparaître moins souvent leurs vidéos dans les recommandations.

Des risques à venir pour les entreprises du numérique

Alors que les réseaux sociaux et autres sociétés du numérique se retrouvent au milieu du conflit entre l’Ukraine et la Russie, ils pourraient prochainement faire face à un nouveau danger. Selon le New York Times, Google, Apple, Meta, Twitter et d’autres plateformes ont récemment été avertis par les autorités russes qu’ils ont jusqu’à la fin du mois pour se conformer à une loi promulguée l’année dernière. Entrée en vigueur début 2022, elle oblige les entreprises comprenant plus de 500 000 utilisateurs quotidiens à ouvrir des bureaux de représentation en Russie pour que leurs sites y soient accessibles. Elles seraient ainsi plus vulnérables au système juridique du pays.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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